Affaire M’Mah Sylla : Me Pépé Kolié dénonce « l’absence délibérée » des avocats de la partie civile

Feue M’mahawa Sylla

Le procès dans l’affaire M’Mah Sylla devait entamer sa dernière phase ce vendredi, 03 mars 2023, au tribunal criminel de Mafanco avec le début des réquisitions et plaidoiries. L’absence remarquée des avocats de la partie civile a empêché la tenue de l’audience. Provoquant la colère des avocats de la défense qui dénoncent une absence délibérée, a constaté un journaliste de Guineematin.com qui a suivi l’audience.

Les cinq (5) avocats de la défense ont tous répondu présent au tribunal de Mafanco où depuis plusieurs mois cette affaire est jugée. Mais après une trentaine de minutes d’échanges entre les différentes parties au procès par rapport à l’absence des conseils de la partie civile, le tribunal présidé par le juge Souleymane I Traoré, assisté des assesseurs Mohamed Sangaré et Mamadi Magassouba, a renvoyé ultimement l’affaire au 17 mars 2023 pour réquisitions et plaidoiries.

Me Pépé Kolié, avocat de la défense

Interrogé au sortir de la salle d’audience, Me Pépé Kolié, avocat de la défense, regrette l’absence de ses confrères de la partie civile. « Tous les conseils de la partie civile ont brillé par leur absence. Absence, d’ailleurs, que nous avons estimée délibérée. Nous avons estimé que c’est une stratégie qu’ils ont mise en place pour faire souffrir nos clients. C’est pourquoi nous avons trouvé que le renvoi ne devait pas être prononcé par le tribunal. Mais malheureusement, cela est de droit. Le tribunal est le seul à pouvoir décider. Mais, nous trouvons en cela une violation d’un principe sacro-saint en matière de procès pénal, violation qui fait déjà souffrir nos clients et qui ne devrait pas perdurer », a-t-il expliqué.

Parlant de la liberté provisoire qu’ils avaient finalement demandée pour leurs clients en cas de renvoi de l’affaire, l’avocat indique que c’est aussi une décision qui « relève de l’administration de la justice, des mesures insusceptibles de recours ».

Dans cette affaire, les accusés ont pour noms Dr Patrice Lamah, Dr Daniel Lamah et Dr Sébory Cissé. Ils sont poursuivis pour des faits de viol, avortement, risque causé à autrui et administration de substances nuisibles. Des faits prévus et punis par les articles 268, 262 et 266 du code pénal.

Pour rappel, la jeune dame M’Mah Sylla était âgée de 25 ans lorsqu’elle est morte en Tunisie en novembre 2021 après avoir subi 7 opérations chirurgicales suite à une grossesse contractée au cours d’un viol supposé, commis notamment par Dr Patrice Lamah. Mais ce dernier, comme ses deux coaccusés, nie les faits devant le tribunal criminel de Mafanco.

Mamadou Yahya Petel Diallo pour Guineematin.com

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