Réaction d’Abdoul Sacko des forces sociales de Guinée aux sanctions de la CEDEAO contre la junte au pouvoir

Abdoul Sacko, Coordinateur national des forces sociales de Guinée

Comme annoncé dans une de nos précédentes dépêches, la CEDEAO a annoncé des sanctions contre la junte guinéenne du CNRD, qui s’est emparée du pouvoir le 5 septembre 2021, suite à son coup d’État contre le président Alpha Condé.  Signé de son Président en exercice, le Général Umaru Cissoko Embalo, par ailleurs Président de la Guinée Bissau, le communiqué de l’institution ouest-africaine, daté du 18 février 2023 et rendu public dans la soirée du vendredi dernier, 03 mars, a commencé par rappeler le maintien des sanctions prises depuis le coup d’État, avant d’annoncer l’interdiction de voyage du chef de la junte militaire guinéenne et des membres de son gouvernement.

En République de Guinée, ces décisions sont différemment interprétées par les acteurs politiques et sociaux. Joint au téléphone hier, samedi, par un journaliste de Guineematin.com, Coordinateur des forces sociales de Guinée (FSG), Abdoul Sacko estime que ces sanctions représentent une gêne pour la lui et pour la jeunesse guinéenne.

Abdoul Sacko, Coordinateur national des forces sociales de Guinée

« Ces sanctions contre les autorités de la transition me gênent. Puisque ce sont des jeunes qui sont au pouvoir. Avant, nous avons partout crié qu’il faut associer les jeunes à la gestion du pouvoir. Que cela soit fait et que ces jeunes se comportent de cette façon, je suis gêné pour moi-même et pour la jeunesse de notre pays. Cela me met en mal. Si après toute la diplomatie souple développée par la CEDEAO et tout l’accompagnement que le CNRD a bénéficié, que les principes et les normes démocratiques ne soient pas respectés, c’est vraiment une gêne pour la jeunesse. Le CNRD ne peut s’en prendre qu’à lui. Mais ce sont surtout ces conseillers occultes qui rôdent autour du CNRD qui doivent porter l’entière responsabilité de cet échec », a indiqué Abdoul Sacko.

Par ailleurs, le Coordinateur des forces sociales ne partage l’avis selon lequel, c’est Alpha Condé, le Président déchu qui a mobilisé et lancé un appel le 9 mars pour manifester contre les autorités de la transition.

« Il faut signaler tout de suite que le travail de remobilisation des forces vives a commencé depuis le mois de janvier de cette année. Les forces vives sont composées d’entités sociales et politiques. D’un côté, vous avez la société civile et de l’autre, vous avez le Rpg Arc-en-ciel, l’ANAD et la branche politique du FNDC. A ceux qui demandent si nous travaillons ou pas avec le Pr Alpha Condé, je vous demande de lui poser la question de savoir s’il travaille ou pas avec les autres membres des forces politiques. Pour le cas de l’appel du 9 mars, ce n’est pas de lui. C’est un appel des forces vives qui vise à instaurer un véritable cadre de dialogue pour la conduite de la transition. Ce ne sont pas les forces sociales qui ont lancé cet appel à elles seules mais c’est l’ensemble des membres des forces vives reconstituées du pays qui ont demandé cette manifestation », a précisé M. Sacko.

Ces sanctions de la CEDEAO rendues publiques le 3 mars 2023, ne sont sûrement pas de nature à faciliter la tâche aux autorités de la transition qui multiplient les démarches pour faire échouer la marche annoncée contre elles le jeudi 9 mars, avec des risques d’affrontements entre manifestants et forces de l’ordre.

 Abdallah BALDE pour Guineematin.com

Tél : 628 08 98 45

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