Malapouya (Boké) : un enseignant contractuel se plaint de ses conditions de vie à Kissaka

Les enseignants contractuels communaux traversent des moments difficiles. Ils réclament 5 mois d’arriérés de salaires aux autorités. C’est le cas de Mohamed Soumah, enseignant contractuel évoluant au district de Kissaka, relevant de la sous-préfecture de Malapouya, à 35 kilomètres de la préfecture de Boké. Aujourd’hui, il tire le diable par la queue dans une conjoncture particulièrement compliquée, rapporte le correspondant de Guineematin.com basé dans la préfecture.

Dans cette localité de Kissaka se trouve une école composée de trois salles de classes pour un effectif de 52 élèves qui font tous la première année. Cet établissement scolaire est géré par un seul enseignant contractuel, Mohamed Soumah qui est en même temps le directeur de l’école.

Mohamed Soumah, enseignent contractuel

C’est un enseignant contractuel qui a commencé le service il y a quatre mois. Après 4 mois de travail sans salaire il raconte son calvaire. « Moi, je n’ai jamais été dans un village. C’est ma première fois ici. Les conditions de vie sont très difficiles. Même pour avoir de quoi manger, c’est difficile. Il n’y a pas de courant pour charger le téléphone et communiquer avec la famille. Avec toutes ces conditions, l’Etat ne nous vient pas en aide pour qu’on puisse au moins satisfaire ce besoin. Ce sont les habitants du village qui se débrouillent pour me donner à manger et ça aussi, il faut se demander : quel genre de manger ?  L’autre difficulté est que je suis là depuis 4 mois mais sans salaire, sans aucune rémunération, même pas un centime », a-t-il laissé entendre.

Plusieurs enseignants contractuels ont cessé le travail ces derniers temps. Mohamed Soumah comprend leur situation et lui-même n’exclut pas de quitter son école si rien n’est fait pour le soutenir dans un avenir proche. « Je suis d’accord avec nos collègues qui sont déjà en grève.  Ça fait déjà 4 mois qu’on est sur le terrain sans salaire ni rien. Et l’Etat doit comprendre que nous sommes des pères et mères de familles, et que nos familles ne comptent que sur nous… Donc, nous allons faire cette grève pour qu’ils puissent comprendre que nous sommes là depuis 4 mois ».

Poursuivant, notre interlocuteur lance un appel aux autorités. « Au niveau de ces autorités administratives, je leur demande de voir notre situation, nous souffrons tellement. Ils n’ont qu’à nous venir en aide pour que nous aussi nous ayons le courage de rester, d’enseigner et de continuer ainsi à se battre pour la nation », a dit Mohamed Soumah.

Aux dernières nouvelles, des missionnaires des Ministères de l’Administration du Territoire et de l’Enseignement Pré-universitaire sont sur le terrain pour le paiement d’un mois d’arriérées de salaires.

De Boké, Mamadou Kissaka Barry pour Guineematin.com

 Tél : 620 233 551

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