Vol de bétail au Fouta : mis aux arrêts par Interpol, deux frères jugés au tribunal de Kaloum

Amadou Oury Bah et Sounkarou Bah, deux frères de même père, menuisiers de profession, sont jugés au tribunal de première instance de Kaloum pour vol de bétail et complicité. Ils ont été mis aux arrêts en Sierra Léone et en Guinée Bissau, grâce au concours d’Interpol, avant de se faire ramener à Conakry. Appelés à la barre pour leur déposition ce lundi, 6 mars 2023, les deux compagnons d’infortune ont nié les faits qui leur sont reprochés.

Selon des informations recueillies par un journaliste de Guineematin.com qui a suivi le procès, Amadou Oury Bah et Sounkarou Bah passent une grande partie de l’année à N’Dantawy, dans la préfecture de Labé. Dès après la période des moissons, ils rejoignent des pays de la sous-région, comme la Guinée Bissau ou la Sierra Léone pour exercer les métiers de vulcanisateur et de conducteur de taxi moto, respectivement. Les deux ont quitté le Fouta, presqu’au même moment en 2019, suite à un vol de bétail survenu à Galy, dans la préfecture de Dalaba.

Ils seront finalement interpellés par Interpol en Sierra Léone et en Guinée Bissau. Depuis lors, ils sont détenus à la maison centrale de Coronthie pour vol de bétail et complicité. Des faits prévus et punis par l’article 373 du Code pénal guinéen. Devant le juge du tribunal correctionnel de Kaloum, Mamoudou Diakité, les deux prévenus ont nié les faits.

Sounkarou Bah, menuisier de profession résidait à l’époque à Labé, précisément à N’Dantawi. Dans sa version des faits, Sounkarou Bah, le plus jeune, a dit ne rien connaître dans cette affaire. « C’est à la mi- 2019 que j’ai quitté le Fouta. Je ne connais pas mon accusateur. J’étais en Sierra Léone, c’est quelqu’un qui m’a appelé au téléphone pour me dire de le trouver à la station. C’est là que j’ai été arrêtée. Après, j’ai été présenté au Colonel Mamadou Alpha Barry, le porte-parole de la gendarmerie d’alors. J’ai passé 9 jours en prison en Sierra Léone ; et après, ils m’ont transféré ici à Conakry où j’ai passé 6 jours à la DPJ avant d’être envoyé à la maison centrale. Moi, je ne suis qu’un simple menuisier. S’il n’y pas de boulot à Labé, je voyage soit pour la Guinée Bissau ou la Sierra Léone. Je suis de même père que mon co-accusé Amadou Oury Bah. Lui et moi, nous ne partageons pas la même habitation et je ne connais pas ce qu’il fait comme travail. Boubacar Diallo ne m’a jamais vu avec des bœufs volés, je n’ai jamais volé le bœuf de quelqu’un. Je ne suis complice de personne. La seule vache qui se trouve chez moi nous a été envoyé par Oumar Telly », a-t-il soutenu à la barre.

Son grand-frère Amadou Oury Bah va également opter pour la négation des faits. « Je suis menuisier de profession aussi. C’est notre père qui nous a initiés à ce métier et, parallèlement, je fais la briqueterie. Moi, j’ai été arrêté à Bissau où je travaillais comme conducteur de taxi moto, c’est de là-bas qu’on m’a arrêté un samedi. Et le dimanche, nous avons bougé. Puis le lundi, nous sommes rentrés à Conakry. J’ai laissé mon frère Sounkarou Bah au village pour partir à Bissau, j’ai fait 6 mois à Bissau avant d’être arrêté. Si je devais fuir pour un cas de vol, je serai parti en Sierra Léone pas à Bissau parce que c’est là-bas que je connais très bien. J’ignore ce nommé Mamadou Oury Baldé qui se trouve être notre poursuivant, je n’ai jamais collaboré avec mon jeune frère Sounkarou Bah dans un cas de vol, je ne connais pas non plus le nommé Boubacar, il n’y jamais eu de confrontation entre ce monsieur et nous », a-t-il déclaré.

Le substitut du procureur Mohamed Bangoura, dans ses questions a insisté sur l’usage du sel par les prévenus comme appâts lors du vol des bœufs. Une thèse écartée par les deux prévenus.

Avant de renvoyer l’affaire au 20 mars, le président du tribunal a ordonné la comparution du témoin nommé Boubacar Diallo, et la partie civile Mamadou Oury Baldé.

Mamadou Tanou Bah pour Guineematin.com

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