Détournement à l’OGP : Moussa Dioumessy dément Paul Moussa Diawara devant la CRIEF

Moussa Dioumessy, directeur général du Cabinet Evantus Guinée

Le dossier de Paul Moussa Diawara et Inza Bayo s’est poursuivi ce mardi, 7 mars 2023, devant la chambre des appels de la CRIEF. L’ancien directeur général et l’ancien chef de la division des affaires administratives et financières de l’Office guinéen de publicité (OGP) contestent la régularité de leur condamnation par le TPI de Kaloum. L’audience d’aujourd’hui a été marquée par la comparution de Moussa Dioumessy, directeur général du Cabinet Evantus Guinée, l’un des témoins attendus dans ce procès. Ce dernier a démenti certains propos tenus par Paul Moussa Diawara dans le cadre de sa défense, rapportent deux journalistes de Guineematin.com qui étaient sur place.

Sur les trois témoins cités lors de la précédente audience, un seul s’est présenté aujourd’hui devant la chambre des appels de la CRIEF. Il s’agit de Moussa Dioumessy, directeur général d’Enventus, une entreprise qui avait un accord de collaboration avec l’OGP, sous la direction de Paul Moussa Diawara. Entendu à titre de simples renseignements, il s’est inscrit en faux contre certaines déclarations de Paul Moussa Diawara relatives aux montants que son entreprise aurait reçus de l’OGP dans le cadre de leur collaboration. Moussa Dioumessy a laissé entendre que les montants annoncés par l’ancien DG de l’OGP sont supérieurs à ceux que sa société a reçus.

« Ma société Eventus a conclu un accord de collaboration avec l’OGP. Cet accord consistait à aider l’Office guinéen de publicité à intégrer le monde numérique en vue de pouvoir engranger beaucoup de fonds. Dans cet accord, on s’est convenus qu’à chaque recouvrement des recettes, Eventus a droit à 40%. Dans la présente affaire, j’ai appris plusieurs déclarations, notamment dans le rapport provisoire fait par Kaïn Mangadouba, selon lesquelles j’ai reçu de l’OGP un montant de quatre milliards de francs guinéens. Ce qui n’est pas vrai. Moi, je n’ai reçu que 100 millions de francs guinéens dans un premier temps.

Puis, en deuxième position, j’ai reçu 35 millions de francs ; et, en troisième position, j’ai reçu 2000 dollars. Ces 2000 dollars, c’est moi qui avais demandé 3000 dollars pour aller me soigner. Mais, je n’ai pu en avoir que 2000 dollars. Dans notre contrat, je suis un grand perdant, parce que j’ai perdu ma femme, j’ai perdu ma société, je suis poursuivi par le service des impôts pour non paiement des taxes. Tout ça parce qu’on ne m’a pas payé l’argent qu’on me doit. Donc, si j’apprends que j’ai reçu quatre milliards de francs guinéens de la part de l’OGP, je voudrais bien aider la Cour à comprendre ce qui s’est passé dans cette affaire me concernant », a déclaré Moussa Dioumessy.

Ce procès est la suite logique de celui tenu il y a quelques années maintenant devant le tribunal de première instance de Kaloum. En avril 2019, cette juridiction avait condamné Paul Moussa Diawara et Inza Bayo à cinq ans d’emprisonnement et au paiement d’une amende de 50 millions de francs guinéens chacun pour détournement de deniers publics et complicité portant sur un montant de 39 milliards de francs guinéens.

Paul Moussa Diawara, ex DG de l’OGP, président du parti MPD

Mais, les anciens DG et DAAF de l’OGP ont interjeté appel contre cette décision, et le dossier s’est retrouvé finalement devant la chambre des appels de la CRIEF. A l’ouverture du procès, le 7 février dernier, Paul Moussa Diawara avait expliqué les motifs de son appel. Il avait fait savoir qu’il demande l’annulation de la décision du TPI de Kaloum, parce que celle-ci est basée sur un rapport de l’inspection générale d’Etat illégal et non contradictoire. Selon lui, l’OGP n’a pas enregistré des recettes se chiffrant à 39 milliards de francs guinéens durant les quatre années qu’il a passées à sa tête.

Face à cette situation, les avocats de l’Etat guinéen et le procureur spécial près la CRIEF, Aly Touré, ont estimé qu’il est nécessaire de commettre une contre expertise à l’effet d’élucider cette affaire pour ceux en doutent. Finalement la Cour a renvoyé l’affaire au 14 mars pour la suite des débats et la comparution des auditeurs qui ont fait les deux rapports sur cette affaire et des deux autres témoins.

Mamadou Laafa Sow et Mamadou Yaya Petel Diallo pour Guineematin.com

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