Conakry : handicapées ou désœuvrées, elles se font aussi entendre à l’occasion du 8 mars

Elles ne sont pas au premier rang des festivités du 8 mars, mais sont plus que concernées par la journée internationale des droits des femmes. Elles, ce sont des femmes handicapées ou tout simplement désœuvrées qui sont obligées d’affronter des obstacles et parfois même de subir des humiliations pour gagner leur quotidien. Une journaliste de Guineematin.com est allée à la rencontre de quelques-unes d’entre elles au centre Sogué et dans certaines rues de Conakry.

Née avec un handicap, Fatoumata Sylla a eu plus de chance que beaucoup d’autres personnes qui sont dans les mêmes conditions physiques qu’elle. La jeune femme a réussi à apprendre un métier, la couture, qu’elle exerce aujourd’hui au centre Sogué, située dans l’enceinte de la Cité de solidarité de Taouyah, à Conakry.

Fatoumata Sylla

C’est à son lieu de travail que nous l’avons trouvée ce mercredi 8 mars pendant que de nombreuses femmes de Guinée se dirigeaient vers les lieux retenus pour la célébration de la journée internationale des droits des femmes. Même si elle ne va pas prendre part aux festivités, Fatoumata Sylla se dit heureuse de vivre cet événement annuel. Car elle sait que c’est une occasion de prêter une attention particulière aux droits des femmes. C’est pourquoi d’ailleurs, elle en profite pour interpeller les décideurs sur certaines de ses préoccupations.

« Aujourd’hui, je suis contente parce que c’est la fête des femmes. Et j’en profite pour interpeller notre ministère de tutelle sur notre situation. Nous sommes assises à ne rien faire parce qu’on n’a pas de travail. Si nous avons des contrats, nous travaillons ici pour subvenir à nos besoins, mais il n’y en a pas actuellement. Donc, nous voulons que le ministère nous vienne en aide », a-t-elle lancé. Fatoumata Sylla regrette le fait que de nombreuses femmes passent leurs journées à faire de la mendicité, mais elle admet que c’est la pauvreté qui les oblige à mener une telle vie. Une situation qui, selon elle, doit également attirer l’attention des autorités guinéennes.

Adam Sankhon

Tout comme Fatoumata, Mme Sidibé Adama Sankhon, également porteuse d’un handicap physique, travaille aussi au centre Sogué. Formatrice en couture, elle a une préoccupation particulière à soumettre à l’attention des décideurs à l’occasion du 8 mars. C’est le manque de moyen de déplacement qui rend la tâche difficile aux personnes qui travaillent dans ce centre. « Nous sommes toutes des personnes handicapées. Donc, c’est très difficile pour nous de venir travailler parce qu’on n’a pas de bus », s’est-elle lamentée.

Mme Mariama Baïlo

Même chez les mendiantes qui sont dans les rues, la fête du 8 mars résonne à l’esprit. Mariama Baïlo, une mendiante rencontrée à Kipé, aimerait bien participer aux festivités organisées au Palais du peuple. Mais sa priorité, c’est de trouver d’abord quoi se mettre sous la dent. « Ce qui m’a empêché d’aller au palais, c’est la pauvreté, sinon je serais partie là-bas aussi, parce que c’est notre fête. J’ai déjà participé plusieurs fois aux festivités du 8 mars, mais aujourd’hui, ma situation est différente. Je demande à l’État de nous aider ou bien d’aider nos enfants, car la pauvreté crée un sentiment négatif, et nous voulons la paix dans notre pays ».

Kadiatou Barry pour Guineematin.com 

Tel. +224628286119

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