Mois de la femme en Guinée : « le mariage n’est pas une priorité ; mais, si je trouve un mari… » (Ramatoulaye Bah)

Ramatoulaye Bah, couturière et célibataire

La Journée internationale des droits des femmes, qui sera fêter demain mercredi 08 mars, est une date pour célébrer le chemin parcouru par les femmes. Proclamée par les Nations Unies, cette journée puise ses racines dans la lutte menée par les femmes depuis des siècles pour une égalité avec les hommes. C’est aussi l’occasion de mettre en avant les initiatives qui placent les femmes au cœur de la création ainsi que leur participation à la vie sociale, politique et économique. En prélude à cette journée, un reporter de Guineematin.com est allé à la rencontre de Ramatoulaye Bah, couturière et célibataire, âgée de 26 ans, qui a donné des détails sur son parcours.

Ramatoulaye Bah a d’abord souhaité bonne fête à toutes les femmes du monde avant de nous parler de ses débuts dans ce métier. « Je souhaite d’abord bonne fête à toutes les femmes du monde, particulièrement aux femmes de la Guinée. J’ai 26 ans, je ne suis pas encore mariée. J’avais 12 ans quand j’ai commencé ce métier. Je suis rentrée à l’école, mais je n’ai pas pu continuer. J’ai abandonné quand je faisais la deuxième année parce que mon papa était malade, en plus je suis l’aînée de la famille, il n’y avait personne pour aider ma mère, payer mes études. Donc, j’ai dû abandonner l’école pour aller à l’atelier de couture. Ça fait 6 ans de cela depuis j’ai ouvert mon atelier. Je travaille normalement, mes affaires marchent, en plus j’ai beaucoup de clients. J’ai commencé avec une seule machine avec l’aide de ma mère. Après, je me suis débrouillée pour acheter une deuxième machine. Après 2ans, j’ai acheté deux autres machines, ce qui fait 4 machines, et après un peu de temps, j’ai encore acheté une autre. Maintenant, j’ai 5 machines ici. J’ai un autre atelier mais ça c’est à Kipé là-bas ; c’est pour faire la broderie. Je rêve d’agrandir ici. Je veux devenir une grande styliste, voyager. Mais ça viendras petit-à-petit », dit-elle.

Ramatoulaye Bah, couturière

Pour Ramatoulaye Bah, malgré les difficultés du moment, elle se concentre sur son travail. Ce qui lui permet de satisfaire ses besoins dans la dignité. « Concernant les difficultés, j’en rencontre beaucoup. Parfois, je passe presque la nuit ici. Il y a des clientes qui viennent ici, elles sont pressées de récupérer leurs habits et tu es obligé de les satisfaire, sinon elles créent des ennuis. Pour éviter tout ça, je fais tout pour les satisfaire. Ce métier n’est pas du tout facile. Aujourd’hui, même si je ne suis pas riche, mais j’arrive quand même à satisfaire beaucoup de mes besoins. Ce que je peux dire aux femmes qui ne font rien, c’est de se lancer dans le métier. Il y a beaucoup de choses à faire. Moi par exemple aujourd’hui, je n’oblige personne à faire quelque chose pour moi parce que je gagne. Je remercie le bon Dieu. Je ne me prostitue pas pour avoir cet argent. Je ne vole pas, mais je me bats nuit et jour pour satisfaire mes besoins », a-t-elle laissé entendre.

Enfin, Ramatoulaye Bah estime que « le mariage n’est pas une priorité pour elle ». Mais, si elle arrivait à avoir un mari, elle n’hésiterait pas à se lancer.

Hassanatou Kanté pour Guineematin.com

Tél. : 621937298

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