Ramatoulaye Bah, lauréate du FESPACO : « ce n’est pas une victoire, c’est le début d’un long chemin… »

La Guinée est sur le toit du cinéma africain. La lauréate de la catégorie des films des écoles africaines du cinéma de la 28ème édition du FESPACO a regagné Conakry tard dans la soirée du lundi 6 mars 2023. Ramatoulaye Bah est arrivée avec un trophée et un chèque de 2 millions FCFA obtenu suite au triomphe de son court métrage intitulé « A qui la faute ? » sur une vingtaine de films en compétition. Rencontrée par un reporter de Guineematin.com ce jeudi, 9 mars 2023, la lauréate, toute souriante, a dit sa joie et exprimé ses rêves pour le futur.

C’est un coup d’essai devenu un coup de maître. La jeune réalisatrice guinéenne Ramatoulaye Bah est rentrée de Ouagadougou, au Burkina Faso, le 6 mars 2023, avec le prix « Films des écoles africaines de cinéma ». Cette étudiante en classe de 4ème année à l’Institut des Arts Mory Kanté de Dubréka a porté haut le tricolore guinéen au Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) à travers son court métrage intitulé « A qui la faute ? ».

Ramatoulaye Bah considère ce premier grand prix comme le début d’un long chemin et l’aboutissement d’un travail d’équipe. « Je suis très contente et très émue. Mais je ne considère pas ce trophée comme une victoire, c’est le début d’un long chemin pour moi qui va m’apporter beaucoup d’autres trophées Incha ‘Allah. C’est moi qu’on voit au-devant de la scène, mais j’ai été accompagnée par beaucoup de personnes. Ça a été un travail d’équipe », a-t-elle indiqué.

Ramatoulaye Bah, lauréate au Fespaco

Sur les 22 œuvres cinématographiques en compétition, dans la catégorie films des écoles africaines de cinéma, le film « A qui la faute ? » de Ramatoulaye Bah est passée haut la main. La lauréate a touché la sensibilité du jury à travers son court métrage qui parle du manque d’écoles d’enseignement public dans son pays. « Il y avait tout ce qui devait être dans un film à l’intérieur du mien. L’image n’était pas comme celles de mes adversaires, mais c’était passable. Le son, l’histoire et les techniques de réalisation étaient respectés. J’ai vu des gens pleurer dans la salle de projection lorsqu’ils ont regardé le film parce que ça les a touchés. Réaliser un film, ce n’est pas seulement venir et filmer, c’est chercher les émotions. Ce film, je l’ai fait avec le cœur », a-t-elle laissé entendre.

Après l’Institut, Ramatoulaye Bah passe une grande partie de son temps avec son mentor, Bobo Hérico Diallo, au studio, en train de travailler. Cet homme de l’ombre du cinéma guinéen a très tôt décelé la qualité rare chez Ramatoulaye. Il se projette dans les prochaines compétitions à l’international.

Bobo Hérico Diallo, réalisateur

« Elle a beaucoup supporté, j’ai mis assez de pression sur elle même si je savais qu’elle était capable de le supporter. Parfois, c’était difficile parce qu’elle pleurait, elle disait qu’elle n’était pas une machine ; mais connaissant sa capacité de vite apprendre, je savais qu’elle pouvait remporter ce trophée. Désormais, Ramatoulaye Bah n’est plus là où elle était il y a un an, mais elle n’est pas encore là où elle voudrait être. La priorité, c’est de travailler encore dur parce que chaque année, il y a des compétitions et des festivals encore à l’international. Il faut multiplier les efforts car ce n’est pas ce film qu’elle va présenter l’année prochaine. Ça va être dur, mais je sais qu’elle est bien préparée à accepter plus de pressions pour qu’on puisse encore avancer », a dit monsieur Diallo.

Ramatoulaye Bah dédie son premier trophée du FESPACO à sa mère, ses encadreurs, aux autorités guinéennes et à tout le pays.

Mamadou Tanou Bah pour Guineematin.com 

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