Les victimes de Kaporo Rails empêchées de se rassembler : la colère de Samba Sow

Les victimes du déguerpissement de Kaporo rails, Kipé2 et Dimesse en 2019 ont été empêchées de célébrer l’an 4 de la casse de leurs maisons. Réunies sur les lieux ce samedi, 11 mars 2023, pour commémorer ce triste souvenir, elles ont été empêché de tenir la cérémonie par des agents du commissariat central de Kaporo rail, situé non loin de là. La scène a choqué les victimes qui interpellent le Colonel Mamadi Doumbouya, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Pour rappel, c’est le 25 février 2019 que la casse des maisons a commencé à Kaporo rails, Kipé2 et Dimesse sous le régime Alpha Condé. Selon les victimes, ce déguerpissement avait touché 20 mille personnes sur les 1204 familles concernées.

Mamadou Samba Sow, porte-parole du collectif des victimes de déguerpissement de Kaporo rails, Kipé2 et Dimesse 2019

Les autorités ont empêché la commémoration de ce triste événement. Mamadou Samba Sow, porte-parole des victimes, a exprimé toute sa frustration. « Nous nous sommes réunis ici aujourd’hui pour commémorer en différé l’an 4 de la destruction des maisons à Kaporo rails, Kipé 2 et Dimesse sous le régime d’Alpha Condé. Heureusement que ce régime est tombé le 5 septembre 2021 grâce au Groupement des Forces Spéciales dirigé par le colonel Mamadi Doumbouya. Depuis lors, il y a de l’espoir qui renaît. Même si à ce jour les victimes n’ont pas encore été dédommagées, il y a des couloirs de négociations qui se sont ouverts. C’est dans cette optique que nous nous sommes retrouvés ce matin à Kaporo rails pour échanger avec les victimes, prendre les documents, les mettre à côté en attendant l’évolution de la situation. Malheureusement, il y a eu une incompréhension entre autorités. Il faut dire les choses telles qu’elles se présentent. C’est qu’il n’y a pas eu de communication, si on peut le dire, entre les autorités. La mairie de Ratoma a été saisie le 8 mars par rapport à notre situation pour la rencontre d’aujourd’hui. L’information n’a pas été remontée, le PA qui gère le site où il y’a eu la casse a été informé et a donné son accord. Malheureusement, le commissariat central de Kaporo rails dit qu’il n’est pas informé et qu’il n’est pas autorisé à nous permettre de rester pour commémorer notre activité, alors que l’activité n’a aucune incidence sur l’ordre public. C’est donc un regret, mais puisque nous ne voulons pas un affrontement, puisque depuis qu’il y a eu cette casse, nous avons beaucoup subi et nous n’avons jamais résisté physiquement, nous passons comme vous le savez par les déclarations de presse, les conférences et autres plaidoyers, nous n’avons pas voulu qu’il y ait un bras de fer entre nous et la police. C’est pour cette raison que le collectif des victimes, son bureau s’est retrouvé et a jugé nécessaire de reporter cette activité. Nous regrettons cela dans la mesure où beaucoup de victimes y compris des handicapés viennent de Dubréka, de Forécariah, de Coyah et même de Kindia et vous savez comment les gens vivent actuellement. C’est donc regrettable et nous allons informer ceux qui disent qu’ils n’ont pas été informés, dans l’espoir que la prochaine fois que nous allons nous retrouver, qu’on va nous laisser en paix », a laissé entendre Mamadou Samba Sow.

Après avoir été empêché, les victimes du déguerpissement ont reporté la commémoration, en repliant devant les policiers. Mais, la soumission à de telles interdictions pourraient ne pas passer prochainement. Mamadou Samba Sow en a profité pour mettre en garde. « L’activité d’aujourd’hui, la présidence de la République est au courant, le Colonel Amara Camara était informé, il devait être parmi nous. Le conseiller personnel du président de la République, Thierno Mamadou Bah, est informé. Il devait être là. Monsieur Moussa Moïse Sylla, le Directeur de la communication et de l’information de la Présidence a été informé. Il devait être là. Le ministère de l’urbanisme… Nous sommes très désolés de voir que c’est le commissariat qui n’est pas informé et qui a reçu l’autorisation du commissaire central pour mettre un terme à cette rencontre. Nous ne pouvons que replier dans l’espoir que la prochaine fois que nous reviendrons, que ni la mairie, ni le chef de quartier, ni les PA, ni le commissariat ne feront quelque chose contre nous ».

Pour finir, le porte-parole des victimes de Kaporo rails lance un appel. « Nous demandons que le président de la République se penche sur le dossier Kaporo rails. Il l’a fait en rapatriant les guinéens de la Tunisie. Tous les guinéens sont fiers aujourd’hui d’être guinéens, parce que les guinéens qui étaient en difficultés ont été rapatriés à bord d’un avion guinéen. Il a fait des actes pour rendre justice aux victimes du 28 septembre 2009. Il a posé un acte en rétablissant la famille du président Ahmed Sékou Touré dans ses droits. Est-ce-que nous les victimes de Kaporo rails nous ne sommes pas des guinéens ? Justice pour Kaporo rails, vérité pour Kaporo rails, vive le colonel Mamadi Doumbouya pour que les victimes de Kaporo rails soient rétablies dans leurs droits » a laissé entendre Samba Sow.

Ansou Baïlo Baldé pour Guineematin.com

Tél. : 622 56 11 82

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