Pré-enrôlement des fonctionnaires : Julien Yombouno lance le projet FUGAS à Conakry

Le ministère du Travail et de la Fonction Publique a procédé au lancement du projet Fichier Unique de Gestion Administrative et de la Solde (FUGAS) ce lundi, 13 mars 2023, à Conakry. Il s’agit d’un projet de pré-enrôlement de tous les fonctionnaires de l’État et même des retraités afin d’établir un fichier unique, digitalisé et moderne. C’est un projet national qui a débuté ce lundi et prendra fin le 31 juillet 2023 sur toute l’étendue du territoire national, a appris sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Le ministère chargé du Travail et de la Fonction Publique veut la digitalisation du fichier des agents publics. En conférence de presse ce lundi 13 mars 2023, le ministre Julien Yombouno a lancé le projet FUGAS qui va s’étendre jusqu’au 31 juillet 2023. Pour s’enrôler, les acteurs concernés doivent cliquer sur le lien suivant qui vous conduira à la plateforme de remplissage de la fiche : https://recensement.fonctionpublique.gov.gn

Julien Yombouno, ministre du travail et de la fonction publique

Selon Julien Yombouno, ministre du Travail et de la Fonction publique, c’est un projet aussi ambitieux qu’éloquent. « Le Fichier Unique de Gestion Administrative et de la Solde (FUGAS) est une priorité absolue du CNRD, du président et du gouvernement. Cette approche s’inscrit dans la refondation de l’État et les réformes administratives institutionnelles. Mais aussi et surtout, la moralisation de la vie publique à travers une gestion saine et rationnelle des ressources humaines des effectifs de la fonction publique et de la masse salariale. C’est un ambitieux projet intégré, innovant, de modernisation et de digitalisation de la gestion des ressources humaines et des effectifs. Avant le FUGAS, nous avions fait un travail de départ mais avec des moyens rudimentaires qui n’étaient pas toujours très technologiques. Ce travail, avec des moyens rudimentaires, nous a permis déjà d’engranger 15 000 places, c’est-à-dire qui ont été libérées pour plusieurs causes : abandons de poste, décès, doubles emplois de ceci ou de cela. Et l’impact financier de ce travail, c’est près de 32 milliards d’épargne sur la masse salariale mensuelle qui échappait au contrôle de l’État. Donc, à travers un travail concerté au sein de l’équipe, on a atteint ce résultat à mi-chemin », a-t-il expliqué.

Poursuivant, le ministre du Travail et de la Fonction a fait savoir que des résultats salvateurs sont attendus de ce projet sans pour autant dire le budget alloué pour sa réalisation.

« Les ambitions du FUGAS, c’est vraiment une gestion rationnelle, transparente, professionnelle et efficace des ressources humaines. C’est la maîtrise des effectifs et de la masse salariale de la fonction publique. C’est la modernisation et la digitalisation des services, ressources humaines et autres relevant du Ministère du travail et de la fonction publique. Il y a aussi comme ambition la formation des DRH, des Inspecteurs régionaux de l’administration publique et de l’Inspection Générale de l’administration publique dans le cadre d’une gestion prévisionnelle des effectifs de la fonction publique. Le recensement biométrique touche à la fois les agents actifs mais aussi les agents à la retraite. Par conséquent, ce travail va nous permettre de procéder à la correction, à la suppression de tous les écarts et toutes les anomalies et des incohérences contenus actuellement dans le fichier de gestion administrative de la fonction publique. Il y a comme finalité intermédiaire, l’établissement des cartes biométriques professionnelles multifonctions qui permettront à l’agent actif ou à la retraite d’accéder à son salaire, sa pension et qui contiendront les renseignements administratifs et parfois aussi qui donne droit au service de l’assurance à la prévoyance sociale. Maintenant, la finalité du FUGAS, il y a la possibilité de recrutement de nouveaux agents à la fonction publique pour faire face à ce départ massif à la retraite à de nombreux cas de décès et à ceux qui ont abandonné le service et qui ne travaillent plus à la fonction publique », a précisé monsieur Yombouno.

S’agissant des documents à fournir par les agents publics pour leur pré-enrôlement, Alhassane Bangoura, Directeur National du service informatique dudit ministère qui a donné des détails.

Alhassane Bangoura, Directeur National du service informatique du MTFP

« Il y a certaines catégories de fonctionnaires qui ont été engagés par décret. Ceux qui sont rentrés à la fonction publique au temps de Sékou Touré ; eux, ils déposent leurs actes d’engagement qui est un décret. Les autres, c’est l’arrêté du ministre de la fonction publique. Donc, la première pièce à fournir, c’est l’arrêté d’engagement à la fonction publique ou l’acte d’engagement. La deuxième pièce, c’est la pièce d’identité biométrique. Alors, quels sont les documents qu’un agent public peut déposer à ces niveaux ? Il s’agit d’extraits d’acte de naissance sécurisé. Si un agent public ne dispose pas d’un extrait d’acte de naissance biométrique, il peut déposer son passeport biométrique. S’il n’a pas de passeport biométrique, il peut déposer la carte d’électeur. Parce que nous sommes confrontés à la délivrance de ces différentes pièces. Si un agent public ne dispose pas de ces différentes pièces, la possibilité lui est donnée de fournir la toute dernière carte d’électeur. Donc, ces différentes pièces sont valables et pour le fonctionnaire et pour l’agent de l’État. Il faut ajouter à cela la photo, l’acte d’engagement, une pièce d’identité, l’arrêté de l’engagement. Ce sont les 5 pièces fondamentale que l’agent doit déposer. Pour les contractuels de l’Etat, ils sont régis par l’arrêté conjoint. Eux, ils ne fournissent qu’une pièce d’identité, leur acte d’engagement parce qu’ils sont tous engagés par une note. Cet acte n’est signé que par le ministre de la fonction publique et par le ministre du budget. Ils doivent donc déposer le diplôme, l’acte d’engagement, une pièce d’identité et la photo. Quand vous prenez les contractuels temporaires, ce sont les contractuels qui sont payés à 550.000 GNF. Eux, la plupart d’entre eux ne disposent pas d’un acte à la fonction publique. Cela est facultatif. S’ils en ont, ils déposent. S’ils n’en ont pas, ce n’est pas grave ; mais là au moins, ils doivent déposer une pièce d’identité plus la photo », fait savoir Alhassane Bangoura.

Mohamed Guéasso DORÉ pour Guineematin.com

Tel : +224 622079359

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