Abus de confiance portant sur 26 mille euros : voici ce que risque Mamadou Younoussa Bah

Mamadou Younoussa Bah est accusé d’avoir détourné des marchandises d’une valeur de 26 mille Euros à Mamadou Saliou Bah. Le procès de Younoussa Bah, poursuivi pour abus de confiance, s’est poursuivi ce mardi, 14 mars 2023, au tribunal correctionnel de Dixinn délocalisé à la mairie de Ratoma. A la barre, le prévenu a reconnu en partie les faits mis à sa charge. Le parquet demande sa condamnation à six mois assortis de sursis et à élucider les montants qui restent à payer à la partie civile, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Appelé à la barre pour donner sa version des faits dans cette affaire, Mamadou Younoussa Bah a nié tout abus de confiance. Selon lui, les marchandises envoyées par Mamadou Saliou Bah ne dépassent pas dix (10) milles euros. « J’ai reçu 4 000 euros pour le dédouanement au port. J’ai toujours demandé le prix d’achat des marchandises, mais il ne répond jamais. Il me demande plutôt à combien on revend tel ou tel élément, en gros ou en détails. Moi, je fais tout mon possible pour écouler les marchandises. Il y a des dépenses dedans aussi. Nous sommes quatre (4) travailleurs dans le magasin et nous devons manger et avoir le transport également. Il y a le problème de loyer du magasin qu’on doit payer, sans compter que certaines marchandises qu’il envoie sont défectueuses. Donc, il faut les réparer pour pouvoir les revendre et tout ça, ce sont des dépenses. Une fois, les marchandises sont restées plusieurs mois sans être écoulées. Alors, Mamadou Saliou Bah m’a demandé de les donner à crédit et je l’ai fait », a-t-il déclaré.

Mais, Mamadou Saliou Bah, la partie civile dans cette affaire, dit que Mamadou Younoussa Bah avait reconnu les faits lors de sa première comparution. Selon lui, le registre établi par le prévenu dit clairement « qu’une partie de l’argent de ce qui a été payé n’est pas rendu ».

L’avocat de la partie civile va demander des réparations car, selon lui, le comportement du prévenu mérite une sanction. « Nous n’avons pas intérêt à ce qu’il croupit en prison. Je voudrais qu’il puisse rembourser mon client. Quand vous rentrerez pour le délibéré, nous vous invitons monsieur le président, d’appliquer l’article 486 du Code Pénal dans toute sa rigueur. Nous demandons le paiement des 26 milles euros, plus 50 milles euros à titre de dommages et intérêts », a plaidé l’avocat de la partie civile.

Pour sa part, le Ministère public, représenté par le substitut du procureur Siba Toupou, il y a bien abus de confiance dans cette affaire. Pour la répression, le magistrat va demander la condamnation de Younoussa Bah à six (6) assortis de sursis et au paiement d’une amende d’un million de francs guinéens. Le parquet va également demander « un tri minutieux, une analyse claire pour éclaircir l’affaire. Vous allez élucider ce qui a été payé et ce qui reste ».

Pour la défense, le prévenu Younoussa Bah n’a commis aucun acte d’abus de confiance. « Le jeune n’a jamais reçu la somme exacte de l’achat des marchandises. La partie civile a déjà reçu 11 500 euros, et dans le magasin, il y a une valeur de 12 milles euros de marchandises. Quand vous travaillez, il faut manger et il y a des objets qui ne fonctionnent plus. Je pense qu’il n’y a pas eu d’abus de confiance. Mon client est de bonne foi. Il n’a pas nié avoir reçu ces 4 000 euros pour le dédommagement. Il n’y a aucune infraction en la matière. Tout ce qu’on peut exiger c’est de rendre la valeur des objets crédités », a plaidé l’avocat de la défense qui demande de renvoyer son client des fins de la poursuite pour délit non constitué.

Le président du tribunal a renvoyé l’affaire au 28 mars prochain pour décision être rendue.

Kadiatou Barry pour Guineematin.com

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