Le 4ème comité de pilotage du projet de Relance de la Filière Ananas (REFILA) s’est tenu ce vendredi, 17 mars 2023, au Ministère du Commerce, de l’Industrie et des Petites et moyennes entreprises. À l’issue de cette rencontre, les membres statutaires et les membres observateurs du projet vont examiner les résultats enregistrés entre mars 2022 et février 2023 et pouvoir formuler des recommandations, a appris sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Le Projet de relance de la filière ananas (REFILA) a été initié dans le cadre du Programme de compétitivité de l’Afrique de l’Ouest (PCAO). L’objectif de ce projet pour la Guinée est d’améliorer la performance de la filière ananas et de favoriser sa croissance en stimulant sa contribution à l’industrie, au commerce régional, à l’exportation et à la création d’emplois, disent les organisateurs.
Le Secrétaire général du Ministère du Commerce, de l’Industrie et des Petites et moyennes entreprises, président du comité de pilotage du projet REFILA, Mohamed Bakayoko, a dit l’ambition qui anime son département dans cette initiative.
« Nous notons que la filière ananas constitue une importante opportunité pour un positionnement avantageux de la Guinée sur les marchés régionaux et internationaux. Ce qui contribuera à ne point douter à la création de nombreux emplois et des revenus pour les jeunes et les femmes et pour le pays lui-même en terme de fiscalité. L’ambition de cette rencontre est de passer en revue les résultats obtenus durant la période écoulée, de mars 2022 à février 2023, afin qu’ensemble nous puissions formuler des recommandations fortes pour identifier les défis restants. Je reste confiant quant aux résultats fructueux promoteurs qui sanctionneront les travaux de la présente rencontre dont les recommandations permettront d’atteindre les objectifs fixés », a-t-il indiqué.
Le Projet de relance de la filière ananas est exécuté par l’Organisation des Nations-Unies pour le Développement Industriel (ONUDI). Son représentant résidant pour la Guinée, Ansoumane Bérété, a déclaré son engagement à accompagner ce projet.
« L’ONUDI, en tant qu’agence spécialisée du Système des Nations Unies en charge de promouvoir et d’accélérer le développement industriel, inclusif et durable, a trouvé dans cet important projet, des contributions majeures dans la structuration de la filière ananas pour catalyser sa relance et créer l’opportunité de faire avancer son agenda. Ainsi, depuis les premiers jours, avec nos équipes de terrain et du siège, nous nous sommes mobilisés activement pour réaliser les objectifs et les ambitions associées à cet important projet. En dépit de contingences très pesantes liées notamment à la crise de covid-19, le REFILA a continué sa marche et a pu tenir nombre de ses promesses », a déclaré monsieur Bérété.
Le financement du projet de Relance de la filière ananas (REFILA) est assuré par l’Union Européenne à environ 5 millions d’euros pour une période de quatre ans. Le chef de coopération de la délégation de l’Union européenne en Guinée, Juan José Villa CHACON, a rappelé l’engagement de son institution à financer ce projet ambitieux pour la Guinée.
« En lançant le projet REFILA en 2019, l’Union Européenne et la Guinée nourrissaient l’ambition de contribuer à faire de la filière ananas un des leviers de compétitivité de la Guinée pour une croissance économique inclusive et durable. A une époque, la Guinée fut l’un des plus grands producteurs d’ananas dans le monde avec des dizaines de milliers de tonnes exportées par an. Malheureusement, cette exportation a commencé à s’affaiblir dans les années 70 pour tomber à un niveau très bas au cours années suivantes Pour illustrer cette baisse, en 2016, seulement 2,8 tonnes d’ananas ont été exportées par la Guinée. C’est donc pour accompagner les autorités publiques dans leur nouvelle vision de développement de la filière ananas, celle de lui redonner sa place dans les marchés régionaux et mondiaux, que le projet a été initié dans le cadre du Programme de Compétitivité de l’Afrique de l’Ouest de l’Union européenne, et en parfait lien avec le Plan National de Développement Economique et Social. Trois ans après, des progrès significatifs sont enregistrés dans toutes les composantes du projet », a dit le diplomate européen.
Bernard BAU, responsable de projet à Vienne, a dit que le projet est en train d’enregistrer de bons résultats sur le terrain. « On peut dire que la mayonnaise est en train de prendre. Vous savez que la relance de la filière ananas, c’est quelque chose de très ambitieux, c’est quelque chose qui ne se fait pas en deux ans ou 4 ans. Les moyens sont limités ; quoi qu’on dise, c’est un projet d’une ampleur financière importante, mais tout de même pour le relancer complètement, il faut continuer les actions. Il faut vraiment les pérenniser. Nous mettons en place des jalons structurants pour les différentes institutions, pour les entreprises, pour les fédérations. On voudrait aussi pouvoir avoir une interprofession solide de la filière ananas, une plate-forme de dialogue entre tous les acteurs que nous essayons de mettre en place. Donc, ce sont des chantiers, mais c’est vrai qu’à la fin du projet, nous espérons avoir une prolongation d’un an pour pouvoir parachever les résultats. Mais ça ne veut pas dire que tout sera accompli, parce qu’il faut continuer l’accompagnement. Sinon, j’ai la crainte que la mayonnaise va retomber très vite. Donc, on a besoin que les investisseurs, que le secteur privé, mais aussi les bailleurs de fonds continuent cet appui pour s’inscrire dans une continuité logique et de façon à, vraiment, pouvoir ancrer la relance dans une dynamique solide et pérenne », a-t-il laissé entendre.
Ansou Baïlo Baldé pour Guineematin.com
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