C’est un secret de polichinelle. Les relations entre les agriculteurs et les éleveurs ne sont pas un long fleuve tranquille dans la commune rurale de Foulamory, une localité située à 125 kilomètres du chef-lieu de la préfecture de Gaoual. Et, l’interpellation de deux individus dans cette localité par la gendarmerie hier, vendredi 17 mars 2023, y a provoqué des échauffourées. Ces affrontements qui se poursuivent encore ont même empêché la tenue du marché hebdomadaire de ce samedi dans cette sous-préfecture.
Pour l’heure, aucun bilan de ces affrontements n’est disponible. Mais, selon les informations confiées à Guineematin.com, ce sont les éleveurs et les agriculteurs qui s’affrontent sur place. L’interpellation des deux individus d’hier n’a fait que souffler sur les braises d’un vieux conflit entre ces deux camps.
« C’est un conflit qui date de longtemps entre agriculteurs et éleveurs. Donc, il y a eu un affrontement entre les deux camps hier. Et, les affrontements se sont poursuivis ce samedi matin. Mais, Dieu merci, il n’y a pas eu d’incident très grave pour le moment », a dit au téléphone de Guineematin.com Aboubacar Kindy Sakho, le maire de la commune rurale de Foulamory.
De sources concordantes, c’est au mois de novembre 2022 que les affrontements ont commencé entre les éleveurs et les agriculteurs à Foulamory. A l’époque, les agriculteurs s’étaient plaints auprès du sous-préfet de la dévastation de leurs champs par les animaux des éleveurs. Le sous-préfet avait alors cherché à régler le problème, en vain. Et, finalement, il a transféré le dossier au niveau de Gaoual où la justice s’est saisie de l’affaire. Malheureusement, il y a eu une lenteur dans le traitement de ce dossier conflictuel par la justice.
Selon le maire de Foulamory, la lenteur de la justice à trancher dans cette affaire a eu pour conséquence de nouveaux affrontements en janvier dans cette commune rurale.
« Je me suis déplacé pour calmer la situation et je suis ensuite allé à Gaoual où j’ai déposé mon rapport chez le préfet. J’ai expliqué le problème et j’ai dit que j’ai des inquiétudes que les gens ne s’affrontent. Parce que la situation était très tendue. Je suis aussi allé voir le juge pour lui demander d’accélérer la procédure pour régler ce problème, parce que je suis inquiet. Si les gens habitent ensemble et qu’ils sont à couteau tiré, d’un moment à l’autre ça peut dégénérer… Ces derniers temps, il (le juge de paix de Gaoual) a demandé à la gendarmerie de faire venir les belligérants. Des convocations leur ont été adressées par deux fois, mais ils ne sont pas venus. Hier (vendredi), le Commandant de la gendarmerie aurait envoyé des hommes sur le terrain pour faire venir les belligérants. Les agents sont allés interpeller deux citoyens et ils sont partis avec eux. Maintenant, après leur départ, des jeunes se sont enflammés derrière pour barricader la route. Ils ont même empêché la tenue du marché hebdomadaire qui devait avoir lieu aujourd’hui », a expliqué Aboubacar Kindy Sakho depuis Kindia où il est actuellement au chevet d’un de ses fils qui est malade.
Egalement joint au téléphone par Guineematin.com, le sous-préfet de Foulamory, Lieutenant Djibril Keïta, a confirmé ces affrontements. Mais, il s’est refusé de tout commentaire sur la situation en cours sur le terrain.
« C’est vrai qu’il y a conflit entre éleveurs et agriculteurs. Et, on est sur ça comme ça. Mais, je n’ai rien à vous dire au téléphone », a-t-il dit cet après-midi.
A suivre !
Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com
Tel : 622 97 27 22
