N’zérékoré : zoom sur Hélène Kolkol Zogbélémou, présidente de l’ONG Humanitaire pour la protection des Femmes et Enfants (HuProFE)

Hélène Kolkol Zogbélémou, présidente de l'ONG Humanitaire pour la protection de la femmes et enfants

Mère de 3 enfants, activiste des droits de l’homme, Mme Hélène Kolkol Zogbélémou, présidente de l’ONG Humanitaire pour la protection des femmes et enfants (HuProFE) fait parler d’elle à travers son combat contre les Violences basées sur le genre (VBG) en Guinée forestière. Dans un entretien accordé au correspondant de Guineematin.com basé dans la région hier, samedi 18 mars 2023, Hélène Kolkol Zogbélémou s’est exprimée sur le récent voyage du président de la transition dans la capitale de la région forestière. Il a été également question de l’attitude des services de sécurité et des religieux dans le cadre de Violences basées sur le genre.

Sur le récent séjour du chef de l’État dans la capitale de la région forestière, Hélène Kolkol Zogbélémou, dit avoir été surprise de l’arrivée du président de la transition le 08 mars à N’zérékoré. « Nous avons été surprises de l’arrivée du président de la transition, mais c’est une surprise agréable. Parce que depuis qu’il est à la tête du pays, c’est la première fois qu’il vient à N’Zérékoré, surtout participer à la fête des femmes. Moi, je me dis que c’est une bonne réflexion. Et cela a poussé à une très forte mobilisation de tout le monde et la fête s’est bien passée. Je retiens deux points dans le discours du président ; premièrement, quand il a dit qu’il va veiller sur le respect des droits de la femme ; et deuxièmement, quand il dit qu’il va engager les femmes à des postes de prise de décision. Nous sollicitons cela aussi parce que nous voyons surtout dans la région que nous avons des femmes capables qui peuvent s’impliquer dans des prises de décisions pour le développement de la région de N’Zérékoré. Est-ce qu’il va penser à ces femmes où est-ce que c’est seulement les femmes de Conakry ? Parce que depuis l’avènement du CNRD nous voyons que très peu de femmes ont été prises aux postes de décision au niveau de la région. Ce qui ne veut pas dire qu’il y a un manque de femmes compétentes dans la région qui peuvent faire quelque chose. On voudrait vraiment que cet engagement qu’il a pris, qu’il le respect et que dans la région, nous voyons beaucoup de femmes qui puissent s’impliquer dans la prise de décision afin de promouvoir le développement de cette ».

Pour l’activiste des droits de l’Homme, les droits des femmes ne sont pas pris en compte à N’Zérékoré. « Nous dirons que les femmes ne bénéficient pas de leurs droits. Il y a beaucoup de choses qui ne sont pas respectées, telle que l’accès de la femme à la santé reproductive. Le gouvernement a dit que les Consultations prénatales (CPN) sont gratuites, mais nous ne voyons pas cette gratuité. L’Etat dit que les césariennes sont gratuites et là aussi, nous ne voyons pas cette gratuité. Donc, il faut vraiment interpeller l’État sur cet aspect, veillez sur le respect des engagements, surtout sur l’accès des femmes à la santé. Au niveau de l’éducation aussi, je dirai que les frais de l’association des parents d’élèves (APEAE) ne sont pas uniformisés à tous les niveaux. Je crois qu’au niveau du primaire, c’est 8 000 GNF et le secondaire à 10 000 GNGF. Mais nous voyons aujourd’hui avec regret qu’il y a certaines localités des écoles qui demandent jusqu’à 60 milles GNF. Donc, voyez ce grand écart. Et quand vous le dites, ils répondent que les écoles n’ont pas les mêmes réalités », dit-elle.

Parlant des difficultés rencontrées sur le terrain, Mme Hélène Kolkol Zogbélémou, présidente de l’ONG Humanitaire pour la protection des femmes et enfants, dit qu’elle a souvent des malentendus avec les chefs coutumiers, les services de sécurité qui règlent les cas de Violences basées sur le genre (VBG) à l’amiable. « Jusqu’à présent, nous avons vu que le silence pèse et cela fait que nous ne pouvons pas avoir assez de cas, les gens ne veulent pas dénoncer. Parce que quand nous prenons le cas de viols, c’est le voisin, il ne faut pas dénoncer cette bonne relation qui est entre vous. Et nous voyons aussi que les forces de sécurité sont un poids tout comme les chefs coutumiers qui sollicitent souvent les résolutions à l’amiable. Et les forces de sécurité, jusqu’à présent, continuent de rançonner les parents des victimes. Parce que pour aller déposer l’audition d’une victime ou bien pour faire l’audition d’une victime, il faut payer de l’argent. Donc, cela fait qu’ils n’ont pas le courage d’aller vers eux pour dénoncer ces cas de VBG. Et nous qui suivons aussi souvent nous avons des difficultés avec eux. Parce qu’ils nous cachent certains dossiers, même si c’est nous qui envoyons les victimes, nous constatons qu’il y a une très grande lenteur dans la poursuite des dossiers des victimes », a dit Hélène Kolkol Zogbélémou.

Pour terminer, elle interpelle les autorités à appliquer strictement la loi sur les cas des VBG dans la région. « Je voudrais interpeller l’État, les forces de sécurité, les autorités administratives sur un suivi des droits des femmes comme le président l’a sollicité. Donc, je voudrais inviter les autorités de la région à l’application des lois sur les textes qui protègent des femmes et les enfants dans la région », a-t-elle laissé entendre.

De N’Zérékoré, Foromo Gbouo Lamah pour Guineematin.com

Tél :+224620166816/666890877

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