Conakry : accusé de tentative de viol, vol et extorsion, il dénonce « un règlement de compte »

Amara Savané, chauffeur, a comparu hier, lundi 20 mars 2023, devant le tribunal criminel de Dixinn, délocalisé à la Mairie de Ratoma. Poursuivi pour tentative de viol, vol et extorsion, il a plaidé non coupable et apporté sa version des faits. L’accusé dit être tout simplement victime d’un règlement de compte, a constaté Guineematin.com à travers un de ses journalistes.

Né en 1977, Amara Savané est célibataire sans enfants. Il est domicilié au quartier Sonfonia Casse, dans la commune de Ratoma. Et, c’est là qu’il a été interpellé en octobre 2021, accusé d’avoir tenté de violer une jeune fille de 13 ans, et d’avoir volé et extorqué cette dernière. Selon la victime, son agresseur a utilisé une ruse pour s’en prendre à elle. Il lui a fait croire qu’il voulait acheter les feuilles de patate qu’elle vendait juste pour pouvoir la conduire dans un endroit isolé.

« Il m’a dit qu’il voulait des feuilles pour ses lapins, il m’a emmenée dans une maison inachevée, derrière un buisson, puis m’a menacée avec une paire de ciseaux. Il m’a obligée à me coucher et à me déshabiller. Il a essayé de me violer ; mais, il a éjaculé sur ma cuisse sans même me pénétrer. Après, il m’a retiré les vingt mille (20 000) francs que j’avais », a-t-elle expliqué devant le tribunal.

Appelé à la barre, l’accusé a réfuté les accusations qui pèsent contre lui. Il assure n’être pas l’auteur de l’agression dont la jeune fille a été victime. « Je ne connais pas MCK. C’est le fils du chef de quartier qui est allé me chercher chez moi en criant. Il disait : « c’est vous qui violez et volez les gens ici ». Il m’a dit de le suivre. Mes amis ont voulu riposter ; mais, je les ai calmés. J’ai suivi le fils du chef de quartier jusqu’à chez lui. Quand on est arrivés, son père lui a demandé pourquoi il m’a emmené là-bas, il a répondu que j’ai violé une fille.

Quand le chef de quartier a dit qu’il va partir appeler la fille en question, son fils a répondu pour dire que c’est lui-même qui irait la chercher. Et il est parti. A son retour, il a demandé à la fille d’indexer son agresseur. La fille a regardé tout le monde sans voir son agresseur. C’est alors que le fils du chef de quartier, Moustapha Barry, s’est levé pour m’administrer une gifle. Moi aussi j’ai riposté. Je l’ai soulevé et l’ai jeté sur leur table à manger, qui s’est cassée sur le coup. Après, ses amis officiers sont venus m’arrêter », a-t-il Amara Savané.

En détention depuis le 27 octobre 2021 à la Maison centrale de Conakry, le jeune homme dit être victime d’un règlement de compte de la part de son accusateur. « Il y a un antécédent entre le fils du chef de quartier et moi. C’est le problème d’un téléphone que je lui avais réclamé. Donc, c’est un règlement de compte. Ce jour-là, j’étais chez mon grand, à moins que ça ne soit de la sorcellerie », a déclaré l’accusé.

A la lumière des débats, le ministère public a estimé que les faits poursuivis ne sont pas imputables à Amara Savané. C’est pourquoi, le procureur, Siba Toupou, a demandé au tribunal de faire application de l’article 544 du Code de procédure pénale, en renvoyant l’accusé des fins de la poursuite pour délit non constitué. Une demande appuyée par l’avocat de la défense, qui soutient que son client est détenu pour des faits qu’il n’a pas commis. Finalement, le tribunal a déclaré l’accusé non coupable et l’a renvoyé des fins de la poursuite.

Kadiatou Barry pour Guineematin.com

Facebook Comments Box