Mois de la femme : « les droits des femmes sont bafoués en Guinée forestière », selon l’activiste Cébo Sylvie Kolié

Cébo Sylvie Kolié, activiste des droits de l'Homme

Cébo Sylvie Kolié, diplômée en Droit des Affaires à l’Université Roi Hassan Il de Conakry, mère d’une fille, est présidente de l’ONG Action des femmes volontaires pour le développement communautaire. Selon elle, les droits des femmes sont encore laissés pour compte dans la région de la Guinée Forestière.

Dans une interview accordée au correspondant de Guineematin.com basé dans la préfecture de N’zérékoré, elle interpelle les décideurs pour aider davantage à l’autonomisation des femmes pour les aider à sortir de l’ornière.

Cébo Sylvie Kolié, activiste des droits de l’Homme

Pour Cébo Sylvie Kolié, le droit des femmes et des filles connaît des difficultés en Forêt. « Nous savons que le droit des femmes et des jeunes filles est bafoué en région forestière. Ce qui est d’ailleurs connu de tous. Voilà pourquoi les ONG de défense des droits de l’Homme se battent pour qu’il y ait l’égalité entre les hommes et femmes. Si nous prenons un exemple sur les jeunes filles dans la région, sur le plan éducatif, c’est elles qui s’occupent des travaux ménagers pendant que les jeunes garçons sont privés de ces activités qui devraient être partagées entre eux. Si le garçon a droit seulement de se lever à 7h du matin pour faire ses toilettes pour se rendre à l’école, la jeune fille doit d’abord faire la vaisselle, nettoyer la maison. Et à midi, si elle retourne à la maison, elle doit aller au marché, revenir, préparer et faire beaucoup d’activités. Tandis que les jeunes garçons, après l’école, c’est aller jouer au foot et regarder la télé. Ensuite, quand nous prenons au niveau de l’administration publique ou privée, le droit de la femme n’est pas respecté au même titre que les hommes. Au niveau des postes, les femmes ne sont pas représentées. Si par exemple, il y a 65% d’hommes ici, vous allez voir qu’il y a 2% de femmes qui vont être de l’autre côté », déplore Cébo Sylvie Kolié.

Parlant des difficultés rencontrées sur le terrain de l’emploi, l’activiste Cébo Sylvie Kolié révèle que les femmes sont victimes du harcèlement sexuel de la part de leurs patrons. « D’abord, si vous finissez l’université, même pour avoir un lieu de stage, c’est tout à fait un problème ou bien pour une simple opportunité. Donc, nous rencontrons beaucoup de difficultés. Parce qu’il y a d’autres, dès que vous partez demander un stage, ils vont te proposer beaucoup de choses. Il y en a d’autres qui vont te dire, je veux sortir avec toi. Si tu acceptes, tu peux continuer à travailler avec la personne, mais si tu n’acceptes pas, tu ne peux pas avoir cette opportunité. Tes dossiers seront classés sans suite », explique la présidente de l’ONG Action des femmes volontaires pour le développement communautaire.

Cébo Sylvie Kolié, activiste des droits de l’Homme

Face à cette situation qui n’honore pas la gent féminine, la défenseure des Droits de l’homme demande à l’État d’aider à l’autonomisation des femmes et aussi la création des entreprises pour les jeunes. « Il faut que l’État se batte pour l’autonomisation des femmes. Mettre à la portée de toutes les femmes les opportunités de travail. Financer les femmes pour mettre en place leurs activités. Au niveau des jeunes, c’est de mettre en place leurs entreprises et d’être patients. Parce que tu ne peux pas débuter quelque chose aujourd’hui et que tu commences à prospérer. Il faut prendre au-moins deux à trois ans afin de bénéficier du fruit de ce que tu as mis en place. Donc, il faut te battre. Si c’est pour apprendre un métier, il faut le faire. Parce que tout ce que tu fais, si c’est bien fait, tu pourras toujours en tirer profit », a-t-elle conseillé.

De N’Zérékoré Foromo Gbouo Lamah pour Guineematin.com

Tél : 00224 620 166 816/666 890 877

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