Calvaire de Kadiatou Seth Conté après la mort son mari : « elle était obligée de vendre ses bijoux et ses biens immobiliers pour entretenir ses enfants »

Seconde épouse du feu président Lansana Conté (l’officier militaire qui a dirigé la Guinée du 3 avril 1984 au 22 décembre 2008), Hadja Kadiatou Seth Conté vit depuis une dizaine d’années à l’extérieur. Elle se trouve en Europe où elle s’occupe autant que faire se peut à l’éducation de ses enfants (qui était encore très petits au décès du Général Lansana Conté). Mais, apparemment, la ‘’vie d’après pouvoir’’ ne lui a pas été clémente. A cause des adversités et des tiraillements entre les héritiers de l’ex chef de l’Etat qui a présidé à la destinée de la Guinée pendant 24 ans, elle a dû avoir été lésée à bien des égards dans la gestion et le partage des biens.

Dans une grande interview accordée récemment à Guineematin.com, Me Tall Ahmadou Baïdy Habib, avocat de Hadja Kadiatou Seth Conté, a déclaré que sa cliente a souvent dû « faire usage d’expédient pour joindre les deux bouts ». Il assure que Hadja Kadiatou Seth Conté a dû vendre ses bijoux, ses biens immobiliers personnels et certains biens immobiliers de certains de ses enfants pour faire face à l’éducation et à l’entretien de sa famille.

Me Tall Ahmadou Baïdy Habib, avocat de Hadja Kadiatou Seth Conté

« Tous les moyens qui auraient pu permettre à cette dame (Hadja Kadiatou Seth Conté) et ses enfants de survivre à travers l’héritage du Général Conté ont été verrouillés par des membres à l’intérieur de la succession. Si je prends l’exemple sur une société italienne qui s’appelle GEE qui avait soumis un projet de contrat après négociation où elle payait 1 200 000 dollars par an (soit 100 000 par mois) au titre de la location de 16 plantations. Si ce contrat avait été passé et que ce montant revenant à son groupe lui avait été versé, Hadja Kadiatou n’aurait pas eu besoin de revendre certains de ses biens. En plus de ça, GEE construisait des dispensaires, des écoles dans les villages qui abritent les plantations, elle mettait des pistes d’atterrissage pour petit avion, (…) mais une seule personne a fait obstacle à tout cela. Parce qu’elle, elle était financièrement à l’aise, elle n’avait pas de charge… Une entreprise guinéenne a voulu reprendre les mêmes plantations, la même personne a aussi fait obstacle… Si on prend les écoles qu’elle (Kadiatou Seth) avait à Nongo, à un moment, l’Etat est resté 5 ans sans payer la location. Finalement, elle était obligée de vendre ces écoles à l’Etat pour sortir du cycle : c’est payé, ce n’est pas payé de la location. Donc, elle était dans une situation où elle était obligée de vendre pour un premier temps ses bijoux pour faire face à l’éducation et à l’entretien de sa petite famille. Après ses bijoux, elle était obligée de vendre ses biens immobiliers personnels. Elle a même été obligée de vendre certains biens immobiliers appartenant à certains de ses enfants… C’est ce qui lui a permis d’entretenir sa petite famille. Il lui a fallu souvent user d’expédient pour joindre les deux bouts, parce qu’il y avait trop de tiraillement, de coups bas, à l’intérieur de la succession », a indiqué Me Tall.

Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com

Tel : 622 97 27 22

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