Manque d’eau à Boké : « ça me fait très mal de dire qu’à Boké, il y a 17 sociétés minières qui se concentrent ici… »

De nombreux secteurs de la commune urbaine de Boké connaissent un véritable manque d’eau potable. Avec ce mois saint de Ramadan, le calvaire des citoyens s’accentue. Un contraste pour ces citoyens qui vivent dans une région qui compte une dizaine d’entreprises minières et déclarée sous Alpha Condé zone économique spéciale. Interrogés par un des correspondants de Guineematin.com basé dans la préfecture, certains d’entre eux ont exprimé la difficile quête quotidienne de l’eau.

Fatoumata Touré

C’est le cas de dame Fatoumata Touré, mère de trois enfants, divorcée depuis 3 ans. Cette dame qui loge au secteur Donghol, relevant du quartier Khougnewadé 2, dans la commune urbaine, se réveille à 6 h du matin pour aller à la recherche de l’eau, une denrée rare. « La question de l’eau est devenue très compliquée dans la ville de Boké. Moi par exemple, je me réveille à 6h avec tous mes enfants pour aller chercher de l’eau avant qu’ils partent pour l’école. De l’autre côté, je me sens très épuisée par les tricycles qui alimentent les gens. Ils envoient de l’eau avec un bidon de 20 litres à 2 000 francs guinéens. C’est très difficile, surtout pendant ce mois saint de Ramadan. Imaginez une femme divorcée avec une grande charge familiale. Les enfants, on n’en parle pas. Comment faire avec toutes ces charges ? Je demande aux autorités de nous venir en aide », a dit Fatoumata Touré.

Mamadou Lamarana Bah

Même son de cloche chez Mamadou Lamarana Bah, conducteur de taxi, père de 4 enfants. Il dit que c’est difficile de vivre avec une famille si nombreuse alors qu’il est obligé d’aller à la quête de l’eau. « Ça me fait très mal de dire qu’à Boké, il y a 17 sociétés minières qui se concentrent ici et que nous manquons d’eau. Moi par exemple, l’endroit où je puise de l’eau est très loin de chez moi. Il faut aller dans d’autres quartiers. C’est pour cela que c’est moi qui puise de l’eau et je laisse ma femme s’occuper des enfants. Imaginez, je travaille jusqu’à 16h et je reviens pour chercher pendant ce mois de Ramadan avec ce soleil ardent. Je demande aux autorités de nous aider.

Il faut signaler que c’est certaines parties de la ville qui sont alimentées par la Société des Eaux de Guinée (SEG). De nombreux secteurs de la commune urbaine n’ont jamais été desservis. Il s’agit notamment des secteurs comme N’Dantary, Lambanyi, Koffia, Kasséfe…

Depuis Boké, Mamadou Barry Kissaka pour Guineematin.com

Tél : 620 233 551/669 731 396

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