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Procès du 28 septembre : l’audience reprend après la suspension pour non payement des primes des avocats

C’est une mauvaise image pour le ministère de la justice. À peine repris ce lundi matin, 27 mars 2023, le procès du massacre du 28 septembre 2009 a été suspendu. Pour cause, les avocats des parties prenantes (défense comme partie civile) à ce procès ont révélé qu’ils ne sont pas encore payés par l’État. L’annonce a été faite par Me Paul Yomba Kourouma, un des avocats de la défense, précisément du Commandant Aboubacar Sidiki Diakité, dit Toumba. Il a demandé la suspension de l’audience pour permettre aux avocats de tenir une réunion. Une demande qui a été acceptée par le juge audiencier, Ibrahima Sory 2 Tounkara.

À la reprise de l’audience, c’est Mme Yayé Fatou Barry, une nouvelle victime, qui a été appelée à la barre. Mais avant son interrogatoire, Me Paul Yomba Kourouma a sollicité la parole au nom de tous les avocats de ce procès.

Me Paul Yomba Kourouma, un des avocats de Toumba Diakité

« La défense toute tendance confondue, la partie civile jointe, a bien voulu accompagner l’État guinéen jusqu’à ce point pour montrer d’abord qu’ils sont nos juges de notre magistrature et dire qu’elle est compétente en toute matière… Il y a une facette de la défense qui est ignorée et que l’Etat ne nous pardonne pas les impôts, il ne nous pardonne pas les charges, il ne nous pardonne rien. Je crois que nous sommes négligés, nous sommes des damnés de la terre et beaucoup d’avocats se voient aujourd’hui retirés même les dossiers par leurs clients parce que c’est ce qui vous importe. Nous avons voulu parler avec l’État à travers le ministère de la justice en privé dans tout le respect. Je crois que Monsieur le président, nous sommes les partenaires du temple mais nous n’avons pas tous les mêmes regards de l’État.

Nous demandons donc qu’il vous plaise bien, M. le président, d’accepter la suspension de l’audience pour que nous voyions sur quel pas il faut marcher et ce que pense l’État de nous. C’est une prière. Je crois que quelle que soit la suite que vous nous donnerez, nous garderons toujours un souvenir reconnaissant », a plaidé Paul Yomba Kourouma.

Répondant à la requête de Me Paul Yomba Kourouma, le juge, Ibrahima Sory 2 Tounkara, a posé la question de la durée et du motif de cette suspension.

Me Paul Yomba Kourouma, un des avocats de Toumba Diakité

L’avocat a répondu que c’est une question de sou qui les oppose à l’État guinéen. « Le motif, on n’avait pas voulu le dégager parce que nous ne voulons pas faire honte à notre État, à sa souveraineté et à tous les préparatifs, à tous les gages qu’il a donnés quant à la tenue de ce procès sur toutes les facettes. Les magistrats sont là, les avocats, les finances, tout est dégagé. Notre budget, nous ne l’avons pas. Et l’État a droit, il est obligé, il doit le faire, il doit nous payer. Nous n’avons pas un seul iota jusqu’à maintenant, pas un seul », a-t-il explicité.

Sidiki Camara, procureur de Dixinn

Du côté du ministère public, c’est  le Procureur Sidiki Camara, qui a pris la parole pour dire que cette question ne relève pas de leur compétence. « Il n’a pas été assez explicite parce que nous pratiquement on n’a pas compris ; mais, nous sommes en train de lire dans son intervention qu’il s’agit des questions administratives, des questions qui ne relèvent pas de notre compétence. Et, puisqu’il a dit que c’est toute la défense confondue, ainsi que les avocats de la partie civile, nous ne trouvons pas à dire, pourvu que la suspension ne dure pas », a-t-il dit.

Me Alpha Amadou DS Bah, avocat de la partie civile

Du côté de la partie civile, Alpha Amadou DS BAH, s’est montré un peu indigné face à la réaction de son confrère, Me Paul Yomba Kourouma qui, selon lui, ne devait pas exposer cette question à la place publique. « Moi, je suis pour le principe de la suspension ; mais, je suis au regret de constater que Me Paul Yomba a tenu quand même à exposer le motif de notre réunion qui va se faire tout de suite », a-t-il indiqué.

Le juge audiencier qui a la police de l’audience a suspendu les débats pour permettre aux avocats de s’entretenir.

Ibrahima Sory 2 Tounkara, président du tribunal criminel de Dixinn

À suivre !

Mohamed Guéasso DORÉ pour Guineematin.com

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