Conakry : conducteurs de motos taxis et de tricycles anxieux face aux nouvelles mesures du ministère des Transports

L’inquiétude est grande aujourd’hui chez les conducteurs des motos taxis et des tricycles à Conakry. C’est le constat fait par un journaliste de Guineematin.com, qui a rencontré quelques-uns d’entre eux, ce mardi 28 mars 2023. Ils sont tous préoccupés par certaines des nouvelles mesures prises par le ministère des Transports, qu’ils jugent défavorables pour eux.

Dans la soirée d’hier, lundi 27 mars 2023, le ministre des Transports, Felix Lamah, a publié un communiqué comportant une série de mesures qui réglementent le transport des personnes et des marchandises par les motos taxis et les tricycles en Guinée. Parmi ces mesures, il y en a qui suscitent inquiétude et mécontentement chez les acteurs concernés. C’est notamment celle limitant à 3 le nombre de passagers dans les tricycles.

Mamadou Aliou Bah, conducteur de tricycle

« Il y a certaines mesures que nous pouvons respecter, comme par exemple l’obtention du permis de conduire. Mais dire que nous ne prendrons plus deux personnes devant, ça sera compliqué. Peut-être que nous le ferons parce qu’ils ont imposé cette décision, mais cela n’est vraiment pas à notre avantage. Ils nous disent aussi de ne rouler que sur le tronçon Dixinn Terrasse-T7, alors que tu peux aller jusqu’à Sonfonia sans avoir ta recette journalière », a réagi Mamadou Aliou Bah, conducteur d’un tricycle à Conakry.

Chez les conducteurs de moto taxis, beaucoup se plaignent de l’interdiction qui leur est faite de rouler dans la commune de Kaloum, le centre administratif du pays. Pour Mamadou Baïlo Gadjiko, cette mesure n’arrange ni les taxi-motards ni leurs passagers.

Mamadou Baïlo Gadjiko, conducteur de moto taxi

« Je suis d’accord avec l’interdiction de la surcharge, car cela n’est pas du tout bon pour nous. La mauvaise décision est de nous dire de ne pas rentrer dans le centre-ville de Kaloum.

Si cette mesure s’applique, même les passagers vont souffrir de ça, parce que parfois, il est difficile d’avoir un taxi qui va en ville. Les gens qui travaillent à Kaloum tirent d’énormes avantages avec l’existence des motos taxis. Si vous voyez que les jeunes pratiquent cette activité, c’est parce qu’il n’y pas d’emploi, il y a beaucoup de diplômés sans emplois parmi nous. Nous interdire d’aller à Kaloum revient à bloquer nos activités, je demande à l’Etat de revoir cette mesure », a-t-il lancé.

Ce mardi matin, plusieurs conducteurs de tricycles se sont rassemblés dans l’enceinte du stade du 28 septembre pour échanger autour de cette actualité et décider de la conduite à tenir face à leur préoccupation.

Selon des témoins, la police est intervenue pour les disperser et procéder à quelques interpellations. De leur côté, les syndicats des conducteurs des engins à deux et à trois roues comptent entreprendre des démarches auprès des autorités pour obtenir un allègement des mesures annoncées par le ministère des Transports.

 Mamadou Tanou Bah pour Guineematin.com

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