Les travailleurs de la société d’exploitation forestière Forêt forte, sise au district de Nyambala, dans la sous-préfecture de Samoe, ont pris d’assaut le siège de la société ce mardi, 28 mars 2023. La démarche visait à dénoncer leurs conditions de travail et réclamer l’augmentation de leurs salaires et le départ du Directeur général de Forêt Forte, Jean Marie Petit, rapporte le correspondant de Guineematin.com basé dans la préfecture.
Ces travailleurs ont exprimé leur colère tôt ce mardi. Karamö Doukouré, porte-parole des protestataires, est revenu avec force détails sur les raisons de leur mécontentement. « On est mal payé. A chaque fois, quand on fait grève, ils nous manipulent. Mais cette fois ci, nous sommes fatigués. L’année passée, le Directeur général nous avait promis que cette année, il allait augmenter nos salaires. On a accepté sa proposition. Il nous a donnés des primes d’encouragement pour deux mois. Après, il a arrêté. Maintenant, le moment est arrivé, on lui dit d’augmenter, il refuse. Il dit que le gouvernement a augmenté le prix des taxes et il y a la hausse des prix des palettes (contreplaqués). Aujourd’hui, c’est à 20 millions GNF. Pourquoi il ne peut pas nous payer ? Il a payé l’inspecteur du travail qui est corrompu et qu’il va venir nous corrompre aujourd’hui pour qu’on reprenne le travail, mais on ne va pas travailler. On est fatigué de lui maintenant. Il n’a qu’à quitter, on veut son départ Immédiat. On ne veut plus de lui. Nous demandons au gouverneur, au préfet de prendre leurs dispositions pour le départ du Directeur général de la Forêt forte. Parce que tant qu’il est là, il n’y aura pas de travail », a laissé entendre Karamö Doukouré, porte-parole des manifestants.
Très déterminé à en découdre avec le DG, les travailleurs de la société d’exploitation forestière Forêt Forte réitèrent leurs exigences. « Il refuse d’augmenter nos salaires, il doit partir. Quand on lui dit d’augmenter nos salaires, il envoie des gens qu’il a corrompus pour nous rouler. Chaque fois, il met le miel dans nos oreilles. Aujourd’hui, on veut qu’il mette le miel notre bouche maintenant, on va goûter », a lancé M. Doukouré.
Interpellé sur ce sujet, Jean Marie Petit, Directeur général de Forêt forte, dit n’avoir rien compris la démarche des travailleurs. Il dit être ouvert au dialogue. « J’ai été appelé par le syndicat. Ils ont posé des questions qui portaient sur la situation actuelle de la société. J’ai apporté quelques éclaircissements là-dessus, et il y a eu des questions par rapport à l’augmentation du salaire. Ils font référence à l’incident similaire de débrayage sauvage non annoncé sans préavis qui a eu lieu au mois de juin de l’année dernière et pour lequel on avait trouvé un consensus pour terminer cette campagne. Et j’avais dit pour ce qui est de l’augmentation des salaires, je leur ai dit qu’on va rediscuter éventuellement de ce problème qui est l’augmentation de salaire en fonction de la situation que nous allons trouver au mois d’octobre. Au mois d’octobre, on nous dit qu’on ne doit pas travailler, novembre et décembre, on ne travaille pas. On nous autorise à travailler en janvier sur un taux de redevance qui reste à déterminer. Au niveau de Conakry, certains veulent nous imposer un taux redevance qui est celui de 2016 sur lequel on a déjà expliqué qu’on ne peut travailler à perte. Et d’autres, plus raisonnables je dirais, qui ont compris, nous disent qu’on va chercher de solutions. Au mois de février, on n’a toujours pas de solution. Donc, j’ai demandé d’arrêter de couper. Parce que je ne peux pas travailler si je ne connais pas le prix sur lequel on va me taxer. On a obtenu finalement l’accord du département pour travailler sur des bases similaires à celles de l’année passée. Je pensais que tous les problèmes étaient plus ou moins résolus maintenant et de manière qu’on puisse donner. Mais en entendant pour l’instant, aucune revendication n’a été déposée ni par le syndicat ni par les travailleurs. Donc, j’attends leur courrier de revendication. Je ne peux pas décider avec des gens qui n’ont rien déposé devant moi. Mais, je reste ouvert au dialogue », a indiqué Jean Marie Petit, le DG de Forêt Forte.
De N’Zérékoré Foromo Gbouo Lamah pour Guineematin.com
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