Cour des comptes : ce que le Commissaire général requiert contre Youssouf Camara, comptable de l’ONFPP

Youssouf Camara devant la Cour des comptes

C’est dans un climat tendu entre les parties que le procès de Youssouf Camara, agent comptable à l’Office national de perfectionnement professionnel (ONFPP), s’est poursuivi ce jeudi, 30 mars 2023, devant la chambre de discipline budgétaire et financière de la Cour des comptes. Après la communication des pièces, le prévenu s’est prêté à un feu roulant de questions de la cour mais aussi du parquet. Au terme des débats, le Commissaire général du gouvernement a requis contre le prévenu le remboursement des primes accordées aux anciens directeurs généraux, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Le prévenu comparant est poursuivi devant cette juridiction pour « fautes de gestions ». Les charges articulées contre Youssouf Camara portent sur des « paiements irréguliers effectués à l’ONFPP auprès de personnes qui ne sont pas censées en bénéficier ». Et ces paiements concernent des primes de carburant qu’il a accordées aux anciens directeurs généraux de I’ONFPP.

À la barre, devant la chambre de discipline budgétaire et financière de la Cour des Comptes, Youssouf Camara a toujours plaidé non coupable de la prévention de fautes de gestion. Cependant, il a reconnu avoir payé les montants incriminés à des anciens dirigeants de l’ONFPP. « Le paiement des primes de carburant est un système que j’ai trouvé en place depuis 34 ans. Ce sont les anciens DG qui bénéficient des primes de carburant et non les anciens présidents du Conseil d’Administration », a dit le prévenu.

En prenant la parole pour ses réquisitions, le commissaire général du gouvernement a tenu à rappeler que les paiements effectués sont irréguliers et qu’ils constituent une violation de la loi dans la mesure où les bénéficiaires ne sont plus en fonction à l’ONFPP. Dans son mémoire, Mamadou Saliou Diallo a demandé de faire une correcte liquidation et de procéder au remboursement. C’est-à-dire que le prévenu doit ramener dans la caisse de l’ONFPP le montant incriminé.

Au cours de ses plaidoiries, l’avocat de la défense a insisté sur le fait que cette pratique n’a pas été instaurée à l’Office national de perfectionnement professionnel par son client. Mais, plutôt c’est une coutume au sein de l’office depuis 34 ans. Selon maître Facinet Soumah, son client Youssouf Camara n’a pas fauté en effectuant le paiement de ces primes. Car, il est le dernier maillon de la procédure. C’est pourquoi, il va demander à la cour de constater la régularité de ces dépenses qui étaient d’ailleurs prévues dans le budget de la direction. Par conséquent, Me Facinet Soumah a invité la cour de rendre un arrêt non-lieu à l‘égard de son client.

À l’issue des réquisitions et plaidoiries des parties au procès, la cour a renvoyé l’affaire au 13 avril 2023 pour le délibéré.

Malick Diakité pour Guineematin.com
Tel : 626-66-29-27

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