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La colère des travailleurs de Grands Moulins de Conakry devant le Ministère du Travail et de la Fonction publique

En froid avec leurs responsables, des travailleurs de Grands Moulins de Conakry (GMC) et ceux de Diamond Cement ont exprimé leur colère ce jeudi, 6 avril 2023, à Conakry. A travers un sit-in devant le Ministère du Travail et de la Fonction Publique, ils ont réclamé l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail tout en dénonçant les agissements du préfet de Dubréka, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Soriba Manet, Secrétaire général de la délégation syndicale des travailleurs de Grands Moulins de Conakry (GMC), une entreprise sise à Kagbelen, dans la préfecture Dubréka, est revenu sur les reproches qu’ils font à leurs responsables. « Depuis 2021, nous avons signé un protocole d’accord qui devait prendre fin le 31 décembre 2021. Jusque-là, c’est le protocole-là qui traîne. Les points qui restent sont les points saillants qui peuvent réellement régulariser la situation des travailleurs. Il n’y a pas mal de personnes, des étrangers, qui ont dépassé les 4 ans. Le Directeur général même qui est entrain de torturer comme ça, il est à sa 7ème année ; ce qui est en toute violation des droits, et veut nous faire parler de la loi. Dans des conditions normales, lui-même n’est pas dans la légalité, parce qu’il a dépassé les 4 ans. Nous avons vu que la situation ne bouge pas, la direction elle-même a recruté un cabinet pour faire le travail. Le cabinet a fini de faire le travail, la direction dit qu’il n’appliquera pas cela, tout simplement parce qu’ils ont dit que ça devait être une formalité. Le cabinet a dit qu’il ne peut pas trahir la Guinée et les guinéens. Le cabinet dit qu’il fera le travail comme ça se doit. Donc, depuis que cela est fini, la direction dit qu’il ne fera pas cela. Nous avons dressé un préavis de grève, les 10 jours ouvrables. La direction ne nous a pas appelés. Le 04 mars, nous étions entrés en grève… »

Par ailleurs, Soriba Manet dit que le préfet de Dubréka a menacé les grévistes. « Quand nous avons déclenché la grève, le préfet était venu, il a dit qu’on l’a fait savoir que nous étions partis pour barricader la route et incendier l’usine. Mais, il a envoyé la police et la gendarmerie. Ils n’ont rien trouvé. Lundi, il nous a appelés à la préfecture de Dubréka. En lieu et place des textes de lois, il nous a menacés pour la reprise. Nous lui avons dit que Mr le préfet, nous avons déclenché la grève pour une cause. Ce sont les points de droits qui ne nécessitent même pas, dans les conditions normales, une négociation. C’est la loi, c’est la législation et ça devrait être appliqué à la lettre. Il nous a dit mordicus, si nous ne rentrons pas pour reprendre le travail, qu’il va mettre tout le monde dehors et donner des instructions à la direction pour recruter d’autres personnes. Et c’est ce qui fut fait. Il donné des instructions à la direction. La direction a recruté d’autres personnes en lieu et place des travailleurs grévistes et il a envoyé des pickups pour sécuriser ces travailleurs-là. L’inspecteur du travail de Dubréka a même signé un acte de licenciement des délégués syndicaux. Donc de là, quand nous avons fait des démarches, l’inspecteur général a suspendu cette décision parce qu’il y a eu assez de pressions, mais jusque-là, il n’y a pas de suite favorable. Tous les travailleurs, plus de 400 personnes, sont tous dehors et sont remplacés par d’autres travailleurs. C’est la raison pour laquelle nous sommes ici ce matin, pour nous faire entendre, pour que la loi soit appliquée. Trop c’est trop. Le secteur privé, les travailleurs sont trop torturés », a-t-il martelé.

Pour préserver les travailleurs guinéens, Soriba Manet n’a pas manqué d’inviter les autorités de la transition à prendre leurs responsabilités. « Avec la volonté et l’engagement de son excellence monsieur le Président de la transition, le Colonel Mamadi Doumbouya, nous avons même reçu les délégations. Tous les points que nous demandons là, qui sont allés à l’usine, qui demandent l’application des lois jusqu’à présent, ces points tardent et il n’y a pas d’application. Ce qui est sur le papier, ce n’est pas ce qui est en train d’être appliqué sur le terrain. Donc, il n’a qu’à comprendre que les messages qu’il a lancés, son engagement, ce n’est pas ce qui est en train de se passer réellement sur le terrain, il n’a qu’à faire un effort de sortir sur le terrain et aller voir ce qui se passe », a-t-il laissé entendre.

Hassanatou Kanté pour Guineematin.com

Tel : 621937298

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