Lansana Kouyaté caresse le CNRD : « depuis quand on a vu un président renversé qui n’a pas fait un seul jour de prison ? »

Contrairement aux Forces Vives de Guinée (FVG) et à certains partis politiques qui désavouent la junte, le président du Parti de l’Espoir pour le Développement National (PEDN) ne cesse pas de vanter les mérites des tombeurs d’Alpha Condé. Face à ses militants, et « en dehors de toute démagogie », Lansana Kouyaté magnifie vivement les actes posés par le CNRD et le gouvernement de transition depuis la prise du pouvoir le 5 septembre 2021. Il l’a réitéré à l’occasion de l’assemblée générale hebdomadaire du PEDN tenue ce samedi, 29 avril 2023, à son siège national à Ratoma centre, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Dans sa communication, Lansana Kouyaté est revenu sur la rencontre que les acteurs ayant pris part au dialogue ont eue avec le Premier ministre au courant de la semaine. « Il y a quelques jours, c’était avant hier et hier, les coalitions qui sont en Guinée, qui doivent être plus de 25, ont été invitées par le Premier ministre, entouré de deux ministres : le ministre de l’Administration du territoire et le ministre des Affaires étrangères. C’était pour nous situer le cadre de l’application du dialogue inter-guinéen. Ce n’est pas la première fois qu’il y a dialogue dans notre pays. Il y a eu beaucoup dialogues.  Mais c’est la première fois qu’on voit la promesse du gouvernement, la promesse du CNRD de doter la Guinée d’un gouvernement, d’un président, d’une assemblée nationale élue et des communes et maires élues. Ils nous ont fait ce rapport. Comme je le dis, il y a eu des dialogues avant, mais ces dialogues, comment ça se terminait ? Parfois, dès qu’on passe le cap, on oubli dans les tiroirs et il n’y avait pas de retour à ceux qui ont travaillé pour ce dialogue. Aujourd’hui, on l’a. Ils nous ont appelés pour nous faire ce compte-rendu. Voilà où nous sommes, voilà ce que vous avez décidé où nous en sommes dans l’application. Ils nous l’ont dit, point par point. Le Premier ministre d’abord, pour le premier jour, et ensuite tous les membres du gouvernement. C’est cela un gouvernement responsable, qui décide d’une chose, qui le fait et qui rend-compte. On n’est pas encore en période de démocratie, mais on est en train de prendre le pas avec les élections qui vont consacrer davantage et réaffirmer cette démocratie. Un gouvernement qui rend compte de ce qui a été décidé avec les acteurs et qui leur dit voilà où nous en sommes, c’est un gouvernement qui respecte le peuple. Reconnaissons-le, ce n’est pas le propos de démagogie. Dieu seul sait, je ne suis pas démagogue. Mais ce qui est fait de bien, ça doit être dit. Ce qui est fait de moins bien, on doit le corriger. Et c’est notre attitude vis-à-vis de tous les jours, et tout pouvoir qui sera là, notre voix sera entendue, disant ça, vous avez bien fait », a-t-il expliqué.

Poursuivant, le leader du PEDN dira que le CNRD a fait preuve d’élégance. Et cette élégance de la junte mérite d’être salué, soutient-il. En guise d’exemple, l’ancien Premier ministre de 2007 a dit qu’en Afrique, c’est en Guinée seulement qu’un président renversé n’a pas pu faire la prison avec ses ministres déchus. « Depuis quand on a vu en Afrique un président renversé, il n’a pas fait un seul jour de prison ? Le président renversé était où ? Au palais Mohamed V, là où réside le président de la transition. De là-bas, il a passé un petit moment à Dixinn, chez sa femme. Ce n’était pas la prison. Il était malade, on l’a envoyé se faire soigner. Il est revenu. Il retombe malade, on l’envoi encore. Pourquoi il y’a des guinéens qui ne veulent pas ouvrir leurs yeux sur ça. Est-ce que ça c’est du mensonge ? Cela s’est fait devant tout le monde ici. Quand il y a un coup d’Etat, les ministres, à la première heure, sont arrêtés, foutus en prison.  Est-ce qu’ils l’ont fait ? Ils ont dit tout simplement, vous emmenez vos passeports et vous restez à domicile. S’il doit y avoir des cas de jugements, ça c’est le travail de la justice. On a vu ça dans un pays Africain ? Il y a eu des manifestants ici, la justice a jugé, l’enquête a montré que les policiers et les gendarmes étaient coupables. On les a arrêtés. Vous avez l’habitude de voir ça ici ? Disons la vérité. Les lois qui prévalaient, même sous l’ancien régime, ils les ont réhabilitées. On a vu ça dans un coup d’Etat ? Ils nous ont montré l’élégance de l’intervention cuirassée. Cette élégance, nous devons la saluer et dire le travail tel qu’il va. S’il y avait des choses à reprocher, soyez sûrs que votre parti fera ses reproches-là. Mais s’il y’a des choses à reconnaître, on les fera sans avoir peur de qui que ce soit parce qu’on est sur le chemin de la vérité », a martelé Lansana Kouyaté devant ses militants.

Lansana Kouyaté, président du PEDN

En outre, l’ancien Premier ministre a laissé entendre qu’il y’a des problèmes de mobilisation des ressources financières pour sortir de la transition. Il a fait savoir que le PEDN est en contact avec l’équipe gouvernementale pour apporter sa modeste contribution pour la réussite de la transition. « Oui, il y a des problèmes. Ils ne l’ont pas caché. Notamment le problème de mobilisation des ressources financières pour boucler la transition.  Chacun de nous fera ses efforts et le gouvernement en est conscient. Ceux qui peuvent aider aideront. Le gouvernement lui-même fait de son mieux. Quatre cent milliards de francs guinéens ont été déjà débloqués par le gouvernement. Ce qui n’est pas peu. Mais compte tenu de l’ambition de faire des élections bien organisées de la base au sommet (communale, législative, présidentielle), il faut encore plus d’argent. Et ils nous ont donné un tableau synoptique de tout ce qui devra être fait dans les différents domaines (…) Nous sommes en contact avec l’équipe gouvernementale pour apporter notre modeste contribution à la réussite de la fin de cette transition », a expliqué Lansana Kouyaté.

Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com

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