Le procès de Néro Lancinet Camara, jugé pour viol, harcèlement et complicité, sur 5 filles à l’orphelinat Hakuna MATATA, sis à Dabompa, s’est poursuivi ce mardi, 2 mai 2023, au tribunal criminel de Mafanco. L’audience du jour a consisté à l’audition des 5 filles, parties civiles dans cette affaire et dont l’âge varie entre 14 et 15 ans. Elle s’est tenue en chambre de conseil (à huis clos) entre les parties au procès. À l’issue de la déposition des 5 filles, les avocats des deux camps ont tous exprimé leur satisfaction, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Au sortir du huis clos, Me Kékoura Fanta Mara, l’un des avocats de la défense, s’est félicité de la déclaration des jeunes filles qui, selon lui, plaide en faveur de l’accusé, Néro Lancinet Camara.
« Vous savez, il avait été décidé à l’audience dernière que les jeunes filles, prétendues violées, devraient passer en chambre de conseil pour être entendues. Une façon de protéger leur intimité. C’est ce qui fut fait aujourd’hui. Toutes les filles ont été entendues. Comme vous le savez, c’est le huis clos, on ne doit pas entrer en profondeur par rapport à ce qui a été dit. Mais ce que nous pouvons vous dire, c’est que nous sommes vraiment rassurés de ce qui s’est passé là-bas. Quand nous savons tout ce qui a été dit par rapport à cette situation, on a accusé Néro d’avoir violé ces filles et autres, mais dans la chambre de conseil, c’était autre chose. Les enfants ont dit la vérité sur ce qu’elles ont vu, ce qui a été préparé. Donc, nous sortons très rassurés et nous sommes confiants qu’après tout ce qui s’est passé, notre client sera acquitté purement et simplement », a laissé entendre l’avocat de l’accusé.
Maître Modibo Camara, quant à lui, s’est également réjoui des explications données par les 5 filles. Pour l’avocat de la fondation Hakuna MATATA, c’est une journée d’horreur, mais il reste confiant dans la suite de cette procédure.
« L’audience a été tenue en chambre de conseil. Les enfants ont été entendus par le tribunal criminel, des questions ont été posées. Pour ma part, ce que je peux dire, c’est une journée d’horreur. Ça, je dois vous le dire en tant qu’avocat, mais aussi en tant que père de deux filles mineures. Parce que la révélation qui a été faite par les mineures, la description qui a été faite des faits qui se sont produits, les manœuvres de la personne que les enfants accusent, je n’ai pas pu me retenir. Je pense que le tribunal est humblement édifié sur les faits reprochés à M. Néro Lancinet Camara. Surtout la démarche utilisée par lui et qui a été décrite de manière concordante et précise. Les explications données par chacune des enfants donnent une idée précise sur la personnalité de M. Camara. Nous restons confiants, nous avons la certitude qu’en considération de ce qui a été entendu aujourd’hui, ça permettra à ce que le droit soit dit et la décision qui en résultera sera représentative d’une véritable justice », a-t-il dit.
En outre, maitre Modibo Camara s’est prononcé sur la comparution prochaine de Philippe Bangoura, collaborateur de la fondatrice de l’orphelinat, et de Namandjan Traoré, médecin légiste, qui aurait confirmé le viol à travers le rapport dressé et transmis à la justice. « En ce qui concerne la comparution de M. Philippe, on tente de trouver une porte de sortie comme on le dit, essayer de se victimiser en disant que les faits qui sont reprochés à Néro seraient des manœuvres de ce monsieur qui est appelé à comparaître à l’audience prochaine. Or, tel n’est pas le cas. Les propos des enfants le prouvent. Le médecin également comparaîtra pour apporter sa part de vérité sur des faits qu’il a constatés après les consultations effectuées sur les enfants… ».
C’est ainsi que le tribunal a ordonné la comparution de Philippe Bangoura, ancien travailleur de l’orphelinat, et de Dr Namandjan Traoré, le médecin légiste. Le dossier a été renvoyé au 16 mai 2023 pour la suite des débats.
Malick Diakité et Abdoulaye Sow pour Guineematin.com
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