Affaire Fana Soumah : « Nous pouvons reprendre le travail et accorder cette confiance au Premier ministre », dit le syndicat aux travailleurs de la RTG

Fana Soumah, suspendu de ses fonctions de Directeur général de la RTG

Le syndicat des travailleurs de la RTG réussira-t-il à obtenir la levée de la suspension de Fana Soumah ? C’est cette grosse question qui reste dans le cœur de plusieurs travailleurs qui se disent très déçus du résultat issu de la rencontre entre leur syndicat, le Premier ministre, Dr Bernard Goumou et des cadres du ministère de l’information et de la communication. Ce lundi, 8 mai 2023, plusieurs travailleurs de la Radio télévision guinéenne se sont fortement mobilisés à la RTG2, à Boulbinet, pour continuer à réclamer la levée de la suspension de leur Directeur général et de leur Rédacteur en chef suspendus pour « faute lourde » par la ministre de l’information et de la communication, Aminata Kaba, rapporte Guineematin.com à travers son équipe de journalistes déployés à la RTG2.

Tôt ce matin, le syndicat des travailleurs de la RTG a été reçu par le Premier ministre, Dr Barnard Goumou, et le ministre du travail et de la fonction publique, Julien Yombouno, pour essayer de dénouer la crise qui secoue la RTG depuis 5 jours. Cette crise concerne la suspension de Fana Soumah et le Rédacteur en chef de la télé, Adama Mohamed Keïta. Mais, après de longues heures de discussions, c’est aux environs de 18 heures que les émissaires de la RTG sont venus rendre compte.

Dans son compte rendu devant cette foule de travailleurs impatiente à connaître le résultat de la rencontre, Sâa Martin Fassinadouno a annoncé que le Premier ministre et le ministre du travail se sont saisis du dossier et qu’ils auront dans les prochaines heures un rapport satisfaisant.

Sâa Martin Fassinadouno, Secrétaire général du Syndicat des travailleurs

« Nous avons été appelés par l’émissaire de la fonction publique. Effectivement, Monsieur le Premier ministre nous a reçus. Entouré du ministre de la fonction publique, de son Conseiller en charge des questions juridiques, de la cheffe de Cabinet de notre département, le secrétariat général et le DRH. Du côté de la RTG, les deux suspendus étaient présents. Alors, rapidement, nous avons pris toute une journée. Nous pouvons caresser espoir à partir du moment où on a été convié à une rencontre à la Primature, ça nous honore et ça rassure par rapport à nos points de revendication… On nous a donné la parole et chacun de nous s’est exprimé. On a terminé à 17 heures. Au finish, ce qu’on peut retenir, c’est que la Primature s’est saisie du problème. Le Premier ministre lui-même nous a rappelés d’abord que le gouvernement a trouvé notre mémo sur la table. Le ministre de la fonction publique lui-même a pris toute la journée, il dit : même s’il doit rester jusqu’à 21 heures, il déposera le rapport issu de notre rencontre à Monsieur le Premier ministre. C’est pour dire que c’est une question de temps. En retour, au nom du gouvernement, Monsieur le Premier ministre, à travers son ministre de la fonction publique, nous demande de reprendre le travail, de lui faire confiance. Cette question, s’il y a eu des dérives en chemin, lui il compte les combler, il compte les résoudre. Donc, nous allons calmement reprendre le travail. C’est le PM qui nous a introduits chez le ministre de la fonction, c’est de dire que l’espoir est grand. C’est pour dire déjà que nous pouvons espérer et nous pouvons reprendre le travail et accorder ce crédit, cette confiance à Monsieur le Premier ministre en personne qui est venu nous rencontrer. Nous ne pouvons pas défier toute la chaîne administrative. Vous nous accordez ce crédit et nous accordons à notre tour à Monsieur le Premier ministre et à Monsieur le ministre de la fonction publique. Le ministre de la fonction publique nous promet d’ici le soir ou d’ici demain, ce rapport. Il va d’abord le partager avec nous et l’introduire au cabinet du Premier ministre. Donc, retournons à notre base, nous pouvons vous rassurez que l’espoir est permis », a-t-il dit.

Un message qui a aussitôt déplu à plusieurs travailleurs qui ont exprimé un sentiment de déception. Tel est le cas d’Abdoul Aziz Baldé, journaliste à la RTG.

Abdoul Aziz Baldé, journaliste à la RTG

« Certes, on a écouté le syndicat qui était notre représentant. Mais, pour le moment, nous attendons et nous allons accorder du crédit à ce qu’ils ont dit. Mais, nous restons sur notre faim. Parce qu’on a passé 72 heures, on n’a pas de résultats concrets pour le moment. On nous demande de reprendre le boulot, mais c’est quelque chose qui est difficile à gérer. On ne peut pas reprendre le boulot alors qu’on n’a pas eu de garantie sûre. Est-ce que la suspension a été levée ? On ne connaît pas. On nous dit d’attendre le ministre de la fonction publique. Mais, nous sommes confus et nous restons sur notre faim », a-t-il martelé.

Même son de cloches chez Mamoudou Diallo qui veut arrêter même le service minimum.

Mamoudou Diallo, journaliste à la RTG

« Comme on a fait une revendication qui n’a pas été respectée, nous aussi on va tout bloquer pour le Journal. Parce qu’on ne peut pas continuer à travailler et qu’au retour on ne nous donne pas ce que nous avons demandé. On demande juste de lever la suspension du directeur général et du rédacteur en chef. Si c’est comme ça, même le service minimum qu’on est en train de faire, on va bloquer tout ça », a-t-il lancé.

Mohamed Guéasso DORÉ et Fatoumata Diouldé Diallo pour Guineematin.com

Tel : +224 622 07 93 59

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