Braquage à Cobayah (Conakry) : de lourdes peines requises contre un militaire, un garde pénitentiaire…

Un militaire, un agent de la garde pénitentiaire et 3 civils sont jugés pour vol à main armée, association de malfaiteurs, recel et complicité au tribunal de criminel de Dixinn. Il s’agit du l’adjudant-chef Aboubacar Camara, du garde pénitentiaire Alphonse Lamah, des citoyens Ibrahima Soumah, alias Sokho, Salifou Soumah et Abdoulaye Soumah, accusés d’avoir perpétré un braquage à Cobayah, dans la commune de Ratoma. Le parquet de Dixinn a requis contre eux des peines de prison allant de 5 à 20 ans de réclusion criminelle, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Cette affaire criminelle, qui a pour parties civiles Sékou Ahmed Fofana, Sékou Diallo et Aicha Diaby, remonte à l’année 2018. C’est courant cette année qu’un groupe de malfrats a pris d’assaut le domicile de Ahmed Sékou Fofana au quartier Cobayah dans la commune de Ratoma. Au cours de cette opération, les assaillants ont réussi à emporter un coffre-fort, un écran plasma 42 pouces et d’importantes sommes d’argent : 20 000 dollars, 3 000 euros, 5000 francs Suisse, 1 millions de francs CFA, plusieurs millions de francs guinéens.

Le même jour, cette bande organisée aurait usé d’armes pour braquer et récupérer un véhicule pickup Toyota Hilux, appartement à la société Electricité de Guinée (EDG). Après avoir minutieusement mené des enquêtes, la police va opérer des arrestations. Ils ont été inculpés et placés sous mandat de dépôt le 05 novembre 2018. Déférés au tribunal de première instance de Dixinn pour être jugés, ils ont tous plaidé non coupables des faits mis à leur charge.

Ce lundi 8 mai 2023, l’audience était consacrée aux réquisitions et plaidoiries.  A cette occasion, le conseil de la partie civile, maître Thierno Amadou Barry, qui défend les intérêts de Sékou Ahmed Fofana, a sollicité de condamner solidairement les accusés au payement de   20 000 dollars, 3 000 euros, 5 000 francs Suisse, 1 millions de francs CFA, à titre principal, et à 100 millions de francs guinéens de dommages et intérêts.

Dans la même lancée, le procureur Mamadou Hady Diallo a, dans ses réquisitions, demandé de retenir Salifou Soumah, l’adjudant-chef Aboubacar Camara et le pénitentiaire Alphonse Lamah dans les liens de la prévention en les condamnant à 20 ans de réclusion criminelle. Il a aussi requis 5 ans contre Abdoulaye Soumah, et l’acquittement de Salifou Soumah. Le Procureur a également demandé au tribunal de prendre acte des réclamations de la partie civile. Au cours de ses réquisitions, le procureur a rappelé les déclarations des accusés faites au niveau de l’enquête préliminaire. Déclarations dans lesquelles, les accusés ont reconnu les faits mis à leur charge. Le procureur fera remarquer au tribunal que l’accusé Salifou Soumah « cerveau principal de cette attaque », l’adjudant-chef Aboubacar Camara, le garde pénitentiaire Alphonse Lamah, Abdoulaye Soumah ont tous reconnu les faits au niveau de la police. Mais, déplore le parquet, à la barre du tribunal, ils ont nié tous les faits sous prétexte que l’instruction définitive, c’est à la barre. Salifou Soumah a reconnu avoir participé à cette opération. Il a même reçu une balle au cours de cette opération.  Mais à la barre ici, il a nié les faits. L’adjudant-chef Aboubacar Camara aussi a reconnu avoir participé à cette opération. Il a même indiqué que la Toyota Hilux se trouve avec Abdoulaye Soumah. Alphonse Lamah a également reconnu avoir participé à plusieurs reprises à des attaques à main armée. Mais devant le juge ici, il a nié. Ils disent qu’ils ont été torturés à l’enquête préliminaire. Tout cela, c’est pour chercher à s’échapper. Abdoulaye Soumah a même reconnu qu’il a confié le coffre-fort à sa sœur. Et c’est dans la chambre de sa sœur Fanta Youla que le coffre-fort a été retrouvé.  Mais ici ils ont tous nié », a fait observer le procureur dans ses réquisitions.

Par contre, le collège d’avocats de la défense, composé de maîtres Mohamed Abou Camara, Tafsir Barry et autres, ont tous plaidé non coupables des faits mis à la charge de leurs clients.  Ils ont, par conséquent, demandé leur acquittement pur et simple pour délit non constitué. La défense a également sollicité la mise en liberté des accusés en attendant la décision du tribunal.

Finalement, le tribunal a rejeté cette demande de mise en liberté avant de mettre l’affaire en délibéré pour décision être rendue le 5 juin 2023.

Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com

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