Viol sur mineur suivi de grossesse : 15 ans de réclusion criminelle requis contre l’imam Elhadj Amadou Barry 

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Le procureur du tribunal criminel de Mafanco, Kanfory Ibrahima Camara, a requis ce mardi, 9 mai 2023, quinze ans de réclusion criminelle contre Elhadj Amadou Barry. Cet imam de la mosquée de Yimbaya est accusé de viol suivi de grossesse sur la demoiselle DK. Les faits se sont produits dans les locaux de la mosquée où il dirige la prière à Yimbaya, dans la commune de Matoto, rapporte un journaliste que Guineematin.com a dépêché au tribunal de Mafanco.

Elhadj Amadou Barry, imam de la mosquée de Yimbaya, dans la commune de Matoto, est poursuivi pour viol suivi de grossesse sur une fille qui était âgée de 14 ans au moment des faits. Ce guide religieux apprenait sa victime à lire le coran dans la mosquée où il dirige la prière. Il a donc profité de ce moment et probablement aussi de la vulnérabilité de la victime pour satisfaire ses pulsions sexuels.

Dans ses plaidoiries, l’avocat de la partie civile a sollicité la condamnation de l’accusé à de peines lourdes et au paiement de cinq milliards de francs guinéens comme dommages et intérêts. « Nous vous demandons de condamner ce monsieur à des peines lourdes. Le viol a été commis sur une fille âgée de 14 ans au moment des faits, dans des situations aggravantes. Nous avons perdu deux ans de cours et nous avons perdu notre virginité. Nous vous prions, monsieur le Président, de le condamner au paiement de cinq milliards de francs guinéens. Aujourd’hui, on est en train d’entretenir son enfant. Pour les déplacements et autres, nous avons beaucoup dépensé », a plaidé maître Paul Lazard Gbilimou. 

Pour sa part, dans ses réquisitions, le procureur Kanfory Ibrahima Camara a demandé au tribunal de condamner Elhadj Amadou Barry à 15 ans de réclusion criminelle. « Ces faits sont extraordinaires ! Le résultat de l’expertise est incontestable. L’expertise a été faite dans les conditions légales. Cela fait mal à tous les responsables. Ce n’est pas seulement la famille Kaba. L’enfant est de monsieur Barry et il devait assumer parce que cet enfant mérite l’affection de ses parents. Monsieur le président, vous retenez monsieur Amadou Barry dans les liens de la culpabilité. Pour la répression, vous le condamnez à 15 ans de réclusion criminelle », a-t-il requis.

De son côté, Me Fodé Camara estime que la fille allait volontairement trouver l’imam dans sa pharmacie. L’avocat de la défense a rappelé que DK est même allée manger avec la femme de l’imam. « On a entendu le ministère public pour ses réquisitions et la partie civile pour ses plaidoiries. DK a dit qu’elle a été au domicile de l’imam pour manger avec sa femme. Elle a pris la moto deux fois pour aller dans la pharmacie de monsieur Barry et deux fois elle a rendu visite à la femme de monsieur. Monsieur le président, comment est-ce que monsieur Barry a forcé madame DK. Elle est venue d’elle-même. Ce monsieur partait préparer son doctorat ; mais, héla, ce problème est survenu… », a notamment expliqué Me Fodé Camara.

Également avocat de la défense, Me Paul Yomba Kourouma, s’est opposé à la virginité de  DK. Il estime que la fille avait une expérience sexuelle avant cet acte. « Je ne suis pas en train de comprendre monsieur le procureur. Au moment où on accuse Toumba, c’est au même moment qu’on accuse l’imam. Je ne reviendrai plus sur ce que maître Fodé a dit. Il est le maître du dossier. Ce dossier a été trop relayé. On parle de la virginité d’une fille qui avait été déviergée. C’est quelqu’un qui a assez d’expérience sexuelle. C’est une expérimentée qui vit de ça », a-t-il dénoncé, avant d’ajouter que « c’est la religion musulmane qui est en jeu. C’est pourquoi l’église vient. S’il vous plaît, s’il est coupable, condamnez-le. Si on demande une condamnation à 20 ans et le paiement de 5 milliards, le papa restera sans connaître son enfant », a lancé Me Pay Yomba Kourouma.

Interrogé pour sa propre défense, l’imam Elhadj Amadou Barry a dit ceci au tribunal. « Je ne vais pas plaider pour ma libération. Je ne serai pas contre ma condamnation. Je suis prêt à aller avec l’enfant dans une clinique pour éclaircir sa paternité », a-t-il dit.

Après avoir entendu toutes les parties, le Président du tribunal, Souleymane I Traoré, a mis cette affaire en délibéré pour décision être rendue le 23 mai 2023.

Kaïn Naboun TRAORÉ et Abdoulaye Sow pour Guineematin.com 

Tel : 00224 621144891 

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