Tirs à balles réelles sur des manifestants et meurtres en Guinée : Amnesty International réclame des enquêtes approfondies

A l’appel des Forces vives de Guinée, des manifestations ont été enregistrées les 10 et 11 mai 2023 dans plusieurs quartiers de Conakry. Ces manifestations ont été émaillées de violence dans plusieurs zones situées le long de la route Le Prince, dans la haute banlieue de la capitale guinéenne. Ces affrontements entre les forces de l’ordre et les manifestations ont fait 7 morts par balle (selon les organisateurs de la manifestation).

Fabien Offner, chercheur au bureau régional pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre d’Amnesty International, déplore cette situation et appelle à des « enquêtes approfondies » pour situer les circonstances de ces personnes ont été tuées.

« Une fois de plus, et en dépit de tous les engagements pris par les autorités de la transition depuis leur arrivée au pouvoir, des Guinéens ont été tués et blessés par balle hier dans les rues de Conakry… Amnesty International appelle les autorités à respecter strictement les lois et engagement sur l’utilisation des armes à feu, à mener des enquêtes approfondies pour déterminer les circonstances dans lesquelles des personnes ont été tuées et blessées, et à respecter le droit à la liberté de réunion pacifique », a-t-il dit.

Guineematin.com vous propose ci-dessous cette adresse Fabien Offner, chercheur au bureau régional pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre d’Amnesty International.

Guinée : Amnesty International demande une enquête sur les morts par balle à Conakry

12 mai 2023

Réagissant à de nouveaux cas de personnes tuées présumément par les forces de défense et de sécurité, et à la libération de trois membres du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) le 10 mai, Fabien Offner, chercheur au bureau régional pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre d’Amnesty International, déclare :

« Une fois de plus, et en dépit de tous les engagements pris par les autorités de la transition depuis leur arrivée au pouvoir, des Guinéens ont été tués et blessés par balle hier dans les rues de Conakry.

« Nous avons eu la confirmation par diverses sources de la mort par balle d’au-moins deux jeunes hommes, et de la blessure de plusieurs autres, dont certains après avoir été heurtés par des véhicules. Amnesty International appelle les autorités à immédiatement cesser le recours aux armes à feu et l’usage excessif de la force lors de manifestations.

« Ces drames se sont produits alors que dans la même soirée, trois membres du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), Ibrahima Diallo, Oumar Sylla et Mamadou Billo Bah ont été libérés dans l’attente de leur jugement. Leur libération était l’une des revendications des Forces Vives de la Guinée (FVG).

« Amnesty International appelle les autorités à abandonner toutes les charges contre eux et contre Saikou Yaya Barry, secrétaire exécutif du parti l’Union des Forces Républicaines, poursuivis pour avoir simplement exercé leurs droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique. 

« Alors que les Forces vives de Guinée ont lancé d’autres appels à la mobilisation *, Amnesty International appelle les autorités à respecter strictement les lois et engagement sur l’utilisation des armes à feu, à mener des enquêtes approfondies pour déterminer les circonstances dans lesquelles des personnes ont été tuées et blessées, et à respecter le droit à la liberté de réunion pacifique. »

Complément d’informations

Ce mercredi 10 mai un dispositif sécuritaire avait été déployé pour empêcher les personnes qui le souhaitaient de répondre à un appel à une mobilisation pacifique émis par les Forces vives de Guinée (FVG). Tous les rassemblements  sont interdits par le pouvoir depuis le mois de mai 2022, en violation du droit à la liberté de manifestation pacifique.

Amnesty International a pu vérifier la mort d’au moins deux personnes tuées lors de cette journée de mobilisation. Cela n’infirme aucunement l’existence d’un bilan plus élevé, tel que rapporté par plusieurs médias et par les Forces vives de Guinée (FVG), selon lesquelles sept personnes ont été tuées et 32 blessées par balle. 

Sous le droit international, l’utilisation des armes à feu est interdite sauf en cas de danger imminent de mort ou de blessure grave pour soi ou autrui.

Pour plus d’information ou demande d’interview, veuillez contacter Ousmane Drabo ([email protected] ) ou [email protected]

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