Libération « en catimini » des leaders du FNDC : Bah Oury dénonce « une grave faute de la part des autorités… »

Bah Oury, président de l'UDRG

La remise en liberté des leaders du Front national pour la défense de la constitution (FNDC) continue de susciter des réactions d’incompréhension au sein de l’opinion. Pour Bah Oury, président de l’Union démocratique pour la renaissance de la Guinée (UDRG), le non-respect des règles de procédure dans cette remise en liberté est une « grave faute des autorités de la transition ». Il l’a dit à l’occasion de l’assemblée générale du parti à son siège à Kipé, dans la commune de Ratoma, ce samedi 13 mai 2023, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Bah Oury a commencé par regretter les décès enregistrés au courant de cette semaine à l’occasion des manifestations des forces vive de Guinée. « Cette semaine qui vient de se terminer a été une semaine particulièrement dramatique et nous avons déploré et condamné tout ce qui a contribué à générer des violences et des morts », a-t-il déploré.

Plus loin, Bah Oury malgré la volonté de rompre avec les vieilles pratiques, c’est encore difficile de s’en sortir. « Vous savez quelles sont les raisons qui ont fait que depuis l’indépendance de ce pays, certains ont mis en avant l’exploitation de la violence comme l’argument essentiel pour gagner, pour convaincre, mais plus pour intimider. Et ça, ça a causé des dégâts qu’on ne peut pas calculer pour la communauté nationale et qui nous a plongé dans cette pauvreté que la Guinée ne mérite pas… Actuellement, dans le processus de la transition en cours, il y a une volonté de rompre cette longue chaîne de violence que la Guinée a connue… ».

Bah Oury, président de l’UDRG

Par ailleurs, le président de l’UDRG s’est prononcé également sur la libération « en catimini » de Foniké Mengué et Cie, tous responsables du FNDC. « À ce niveau-là, il faut dire que le gouvernement est responsable. On ne doit pas laisser en détention préventive des activistes pendant plusieurs mois sans les juger. Ça, c’est une faute et ceux qui ont commis cette faute sont responsables de la situation que certains ont exploité pour parvenir à leurs fins (…) Les autorités auraient dû anticiper pour ne pas que quelque chose qui peut se résoudre avec efficacité en faisant prévaloir des règles du droit masque les actions majeures et courageuses que les autorités actuelles ont fait en qui concerne le jugement du massacre du 28 septembre 2009 et des actions que la CRIEF a engagées. Peut-être que c’est l’inexpérience qui a fait que cela puisse être possible. Mais j’estime qu’il est nécessaire de recadrer le tir pour que les principes de droit soient respectés en toutes circonstances, afin que les uns et les autres sachent que le recours ultime dans un pays qui aspire à la stabilité et la paix, ce sont les règles de droit qui sont applicables à nous tous, sans distinction, sans préjugés et sans privilèges », a-t-il laissé entendre.

Enfin, Bah Oury estime que ce genre d’erreurs du gouvernement est un mauvais signal. « Maintenant, certains vont dire, c’est parce qu’ils ont eu peur qu’ils les ont libérés en catimini. Et de ce point de vue, c’est l’image du gouvernement qui est écornée. Certains vont en profiter pour dire que désormais, ceux-là, puisqu’ils sont capables de faire ça, on va encourager à faire des manifestations, des troubles et des troubles pour obtenir tout ce que nous voulons en dépit des règles de droit, des règles du pays et de stabilité recherché par tous les guinéens. Donc, de ce point de vue, ça a été une grave faute de la part des autorités d’agir comme ça », martèle-t-il.

Vente des cartes aux membres de l’UDRG

Kadiatou Barry pour Guineematin.com

Tél: 628 28 61 19

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