Boulliwel (Mamou) : des candidats à l’examen d’entrée en 7ème révisent avec des torches à Bounanyah

De nombreuses écoles publiques de la Guinée, notamment à l’intérieur du pays, sont en mauvais état et connaissent un réel manque d’enseignants, de points d’eau et d’électricité. L’école primaire de Bounanyah, dans la sous-préfecture de Boulliwel, à 72 kilomètres de la Commune urbaine de Mamou, n’échappe pas à cette triste réalité. Les candidats à l’examen d’entrée en 7ème année sont obligés de réviser leurs leçons à la lueur des torches à seulement 3 semaines des évaluations de fin d’année, rapporte Guineematin.com à travers son envoyé spécial.

L’école primaire de Bounanyah a été créée en 1963 par les résidents et ressortissants de la localité, avec un effectif de 20 élèves au départ. Mais, l’infrastructure n’a pas résisté aux intempéries. Il a fallu la réhabiliter en 2003 avec une construction en briques. Mais, cela n’a pas résolu le problème, d’autant plus que le personnel enseignant n’était pas suffisant.

De nos jours, les résidents et ressortissants de Bounanyah se sont battus pour réhabiliter l’école avec une nouvelle couche de peinture et recruter des enseignants contractuels payés par les ressortissants. Pour l’heure, 3 contractuels gèrent cette école avec plus de 237 élèves, dont 125 filles, répartis en 5 groupes pédagogiques, logés dans 3 salles de classes.

La classe de la 6ème année compte 32 candidats, dont 15 filles, qui préparent activement l’examen d’entrée en 7ème année. Mais par manque d’électricité, les candidats se voient obligés de réviser avec les torches chargeables. Mamadou Moussa Sow, le directeur de l’école primaire de Bounanyah, s’est dit très préoccupé par cette situation.

Mamadou Moussa Sow, Directeur de l’école primaire de Bounayah

« Actuellement, l’école primaire de Bounanyah est l’une des écoles de la commune rurale de Boulliwel qui a plus d’effectifs. Nous avons plus de 200 élèves ici, répartis dans 3 salles de classes gérés aussi par des contractuels communaux. Les enfants et les parents sont déterminés pour la promotion de l’éducation ici. Mais les difficultés n’en finissent pas ici. Non seulement l’école est en manque de classes, de points d’eau, de clôture, mais aussi et surtout d’électricité. J’ai 32 candidats, dont 15 filles cette année pour l’examen d’entrée en 7ème année. Mais, nous sommes obligés de venir avec nos torches pour réviser. Les cours se déroulent ici jusqu’à 17 30 mn avec les candidats. Après, nous venons vers 20 h jusqu’à 22 heures pour traiter quelques exercices en Calcul, en Dictée et Questions pour mieux les préparer. L’école n’a pas de courant électrique, ni de panneaux solaires ou de groupe électrogène. Donc, nous sommes obligés de demander à chaque candidat de venir avec une torche comme moyen du bord. Nous demandons au gouvernement, par le canal de notre département en charge de l’éducation, et aux bonnes volontés de nous venir en aide afin d’avoir une source d’énergie ici non seulement pour nos candidats de cette année mais aussi pour ceux et celles du futur », plaide monsieur Sow.

Thierno Mamadou Dalon Barry, président du District de Bounayah

De son côté, le président du district de Bounanyah, Mamadou Dalon Barry, invite les ressortissants et l’État de voler au secours de l’éducation sur les lieux. « Nous invitons les ressortissants qui sont partout dans le monde à venir en aide. Nous manquons de tout, ou presque. Nos moyens sont limités. C’est une zone agro-pastorale. Nous voulons désenclaver et développer notre district. Mais le meilleur investissement, c’est investir sur l’être humain. Si nos enfants sont formés, nous aurons demain des cadres dans tous les secteurs. Nous demandons aussi à l’État de nous aider pour le rayonnement du système éducatif à Bounanyah. Nos enfants sont motivés. Ils révisent avec les torches chargeables. J’étais obligé de demander à chaque parent de payer une torche pour son fils. Seule l’éducation peut exhausser une nation », a dit le président du district.

Tierno Amadou Bounayah Barry, vice-président des ressortissants de Bounayah

Très préoccupé par cet état de fait, le vice-président des ressortissants du district, Thierno Amadou Barry, demande aux ressortissants tout comme à l’Etat de s’investir davantage pour la localité. « C’est une situation très préoccupante. Si nos candidats révisent avec des torches en 2023, c’est vraiment difficile. Mais nous n’avons pas de choix, car l’année dernière, les résultats étaient catastrophiques. Et nous ne voulons pas être la dernière école du pays. Une localité qui n’a ni électricité ni forage ni poste de santé ni routes. Nous vivons ici difficilement. Même pour nos malades très graves, il faut aller à Dalaba et Mamou. Nous demandons au gouvernement de penser à nous aussi. Si cette école fonctionne, nous aurons des forages, des routes et des postes de santé, car il n’y a de ressources que l’homme », a lancé Thierno Amadou Barry.

Cette localité est l’un des greniers de la sous-préfecture de Boulliwel. L’agriculture et l’élevage sont les activités principales.

De retour de Bounanyah, Boubacar Ramadan Barry pour Guineematin.com

Tél : 625 698 919/657 343 939

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