N’Zérékoré : le tribunal fermé suite au mouvement de boycott des audiences par les avocats

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Le mouvement de boycott des audiences des cours et tribunaux initié par les avocats guinéens a été suivi au tribunal de première instance de N’zérékoré ce lundi, 15 mai 2023. La démarche, initiée par le barreau, vise à dénoncer « les dysfonctionnements » de l’appareil judiciaire sous le régime du CNRD. A N’zérékoré, les avocats ont boudé les audiences et les portes du tribunal de première instance sont restées fermées, rapporte le correspondant de Guineematin.com basé dans la préfecture.

Maître Zaoro Claver Loua, avocat à la cour, résident à N’Zérékoré, a fait le point au micro de notre reporter. « Nous à N’Zérékoré, étant membre du barreau de Guinée, nous avons observé de la manière la plus absolue parce que nous savons que la lutte qui se mène au niveau de Conakry, il y a un intérêt public. Un intérêt pour tous les avocats, un intérêt même pour les magistrats. Dès lors que nous parlons de dysfonctionnements de la justice, mais également d’ingérence du politique dans le judiciaire ; alors est-ce que dans un pays comme le nôtre, qui est en train de mettre en place des institutions que les gens ne veulent pas respecter, et qu’il y ait des gens aux commandes qui sont arrogants qui disent de n’importe quoi, est-ce que nous allons continuer à observer ce comportement ? Alors, je crois que nous sommes absolument déterminés à ce que les choses reviennent comme elles étaient avant. Nous estimons que nous allons être entendus et par le président de la transition et par le gouvernement ainsi que le peuple de Guinée », a dit Me. Zaoro Claver Loua.

Poursuivant, l’avocat a dénoncé les détentions préventives prolongées en Guinée avant d’inviter les autorités judiciaires à restaurer l’image de la justice. « En principe, un être humain dont la déclaration des droits de l’homme fait de lui un être sacré, ne doit pas en principe être dans une prison sans que les motifs pour lesquels il y est ne soient connus de lui. Cela veut dire qu’il doit être jugé. Alors, si le magistrat qui est en charge du dossier ne peut pas le juger, il doit le laisser partir. La prison est consacrée à ceux-là qui ne sont pas du social ni du peuple ; mais mettre quelqu’un là-bas deux jours, trois jours, 5 mois, un an sans qu’il sache pourquoi il est là, c’est un péché, c’est un tort. Alors, nous demandons aux autorités judiciaires de remédier à ces comportements-là pour que la Guinée devienne un pays de droit », a laissé entendre Me. Zaoro Claver Loua.

De N’Zérékoré, Foromo Gbouo Lamah pour Guineematin.com

Tél : 00224 620 166 816/666 890 877

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