Conakry : les départements de l’Education ont lancé la revue sectorielle conjointe de l’Education et de la Formation 2022

Les départements en charge de l’Education (Pré-universitaire, Supérieur et Enseignement technique) ont lancé les activités de la revue sectorielle conjointe de l’Education et de la formation 2022, dans la journée de ce mercredi, 17 mai 2023, à Conakry. Cette session de 3 jours vise à identifier les contraintes majeures auxquelles le système éducatif est confronté à travers une analyse in-fine des indicateurs, tirer des leçons et proposer des leviers de changement pour la planification 2023 LFR (Loi d Finances Rectificative) et LFI (Loi de Finances Initiative) 2024, a appris sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

La cérémonie d’ouverture, placée sous l’égide du secrétaire général du Ministère de l’enseignement technique, de la formation professionnelle et de l’emploi, Youssouf Boundou Sylla, a réuni plusieurs participants évoluant dans le secteur éducatif.

Ibrahim Kalil Camara, secrétaire permanent du ProDEG

Après le souhait de bienvenue, Ibrahim Kalil Camara, secrétaire permanent du Programme Décennal de l’Education en Guinée (ProDEG 2020-2029), a remercié les partenaires techniques et financiers qui n’ont cessé d’accompagner le secteur de l’Education et de la Formation dans notre pays. « Depuis l’endossement de cette stratégie sectorielle, une revue sectorielle conjointe est faite chaque année, au cours de laquelle notre programme décennal est évalué avec une attention particulière portée sur chacun des programmes prioritaires, afin d’évaluer le niveau d’atteinte des indicateurs de pilotage. Ces indicateurs seront présentés par programme et sous-programmes, les écarts entre les prévisions et réalisation seront mis en évidence afin de mesurer la performance du secteur. Une description des indicateurs et des cibles sera proposée, basée sur les résultats, ainsi que sur une chaîne de résultats, décrivant comment les progrès réalisés sur ces indicateurs ont entraîné un changement transformationnel en termes d’équité, d’efficacité et de résultats d’apprentissage. C’est pourquoi, il est important de passer en revue la planification de l’année 2022 qui marque la troisième année d’exécution du ProDEG, identifier les contraintes majeures auxquelles le système est confronté à travers une analyse in-fine des indicateurs et tirer des leçons et proposer des leviers de changement pour la planification 2023 LFR et LFI 2024 à travers des échanges de fonds avec tous les acteurs présents, qu’ils soient des partenaires sociaux, techniques ou financiers. C’est également un moment essentiel pour mesurer l’impact de notre action et redéfinir de nouvelles », a expliqué Ibrahim Kalil Camara.

Mme Alessia Turco, représentante adjointe de l’UNICEF en Guinée

De son côté, Madame Alessia Turco, représentante adjointe de l’UNICEF en Guinée, est revenue sur l’importance de ce séminaire. « Cette revue constitue un moment important pour évaluer l’accomplissement de nos engagements pour la réalisation du droit de tous les enfants à une éducation de qualité. Elle doit donc nous permettre de faire le bilan des performances au regard des principaux indicateurs d’accès à l’éducation, de la qualité des enseignements et des apprentissages, et de la gouvernance du secteur ; d’identifier les nouvelles opportunités et de débattre des réponses à apporter aux nouveaux défis auxquels est confronté le système éducatif ; d’harmoniser nos démarches pour une mise en œuvre réussie des réformes éducatives prioritaires. En 2022, le Sommet Mondial sur l’Education a mis un accent particulier sur la crise de l’apprentissage, une crise qui risque de compromettre l’atteinte des Objectifs de Développement Durable, particulièrement l’ODD 4 qui concerne l’accès à une éducation de qualité, sur un pied d’égalité, pour tous, et promeut les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie. En République de Guinée, les résultats des examens nationaux ont démontré l’ampleur de cette crise de l’apprentissage, confirmant ainsi les résultats de la plus récente évaluation internationale, le PASEC 2019. Les acteurs éducatifs ont eu l’opportunité d’analyser les facteurs favorables à un système éducatif de qualité devant aboutir à un pacte de partenariat destiné à accélérer l’atteinte des résultats du ProDEG », a-t-elle laissé entendre.

Plus loin, la représentante de l’UNICEF a fait savoir que pour mener à bon terme les discussions de cette revue, le secteur a produit un rapport annuel de performance 2022. Et les résultats de cette mission permettront non seulement de rendre compte des réalisations de 2022 sur les axes Conakry-Nzérékoré, mais aussi de capitaliser les bonnes pratiques et d’étayer le rapport annuel de performance du secteur. « A la lecture du rapport de performance du secteur et de celui des visites conjointes de terrain, nous pouvons noter que certains indicateurs sont en progression. Mais en dépit de ces progrès, le système reste confronté à de grands défis qui sont : le sous-financement de l’éducation ; la faiblesse de l’offre par rapport à la demande scolaire avec une dégradation poussée des infrastructures ; la persistance des disparités entre genres et zones ; le niveau des enseignants et leur mauvaise allocation ; la faiblesse de la qualité des enseignements et apprentissages à tous les niveaux ; l’inadéquation des formations avec les besoins réels du marché de l’emploi. Les Partenaires Techniques, et Financiers souhaitent que les orientations stratégiques portées par le ProDEG et la mise en œuvre effective des plans d’actions élaborés répondront à ces défis pour atteindre les Objectifs du développement Durable (ODD) », a-t-elle laissé entendre.

Dr Youssouf Boundou Sylla, Secrétaire général du ministère de l’enseignement technique et de la formation professionnelle

Pour sa part, le Secrétaire général du Ministère de l’Enseignement Technique, de la Formation professionnelle et de l’Emploi, Dr Youssouf Boundou Sylla, a rassuré l’engagement du président de la transition à faire de ce secteur une priorité pour les acteurs et partenaires techniques financiers. « Cette volonté politique qui s’exprime à chaque occasion, s’est traduite également par des engagements forts pris lors du sommet sur la transformation de l’éducation tenu à New-York en septembre dernier. Il s’agit de rendre l’enseignement primaire et secondaire gratuit pour tous, en supprimant les coûts directs et indirects ainsi que d’opportunités afin de garantir que tous les enfants, y compris les enfants handicapés, les filles et ceux vivant en milieux ruraux, achèvent un enseignement secondaire de qualité et acquièrent les connaissances de base nécessaires pour réaliser pleinement leur potentiel ; de renforcer l’efficacité, l’efficience et la transparence des dépenses, en plaidant pour la conversion de la dette en faveur de l’éducation, car le domaine sur le volume, l’équité et efficacité des dépenses publiques nationales d’éducation a été placé comme une priorité élevée par le comité consultatif indépendant du GPE ; de mettre en place des systèmes d’apprentissage numérique inclusifs, équitables, résilients et conçus pour le 21ème siècle par le biais de politiques, de programmes et de partenariats public-privé qui garantissent un apprentissage abordable, accessible, pratique et durable à tous les enfants en utilisant diverses modalités, notamment hors ligne, en ligne et mobile, et en s’appuyant sur des enseignants ayant des compétences et des aptitudes numériques requises ; de transformer la profession enseignante en mettant en place des mesures pour la valoriser et la rendre attractive à travers un recrutement transparent et un plan de carrière axé sur l’obligation des résultats, la motivation et la rétention d’enseignants de qualité », a-t-il laissé entendre.

Par ailleurs, Youssouf Boundou Sylla a proposé que ces débats soient faits autour des difficultés en vue d’énumérer des solutions pertinentes. « Je suggérerais d’organiser des discussions autour des principales difficultés en s’attaquant aux causes profondes et proposer des solutions pertinentes, en spécifiant des actions urgentes et des corrections efficaces à intégrer dans la planification 2023 de la Loi de Finances Rectificatives (LFR). Mais aussi, projeter la planification 2024 au titre de la Loi de Finances Initiale (LFI), en vue de favoriser la réalisation des objectifs du ProDEG et renforcer son impact sur le secteur éducatif guinéen. A cet égard, je vous exhorte à fonder vos différentes analyses et propositions d’actions sur les principes de la Gestion Axée sur les Résultats. Car, seuls les résultats pourront faire changer positivement la situation de notre système éducatif… ».

Pour finir, le Secrétaire général du Ministère de l’Enseignement Technique, de la Formation professionnelle et de l’Emploi exhorte à la rigueur au cours de cette session. « Je voudrais nous exhorter, je dis bien nous, pour ne pas m’exclure, à la rigueur au cours de cette session, en faisant en sorte que ces travaux puissent déboucher sur des recommandations pratiques et opérationnelles, qui permettront aux uns et aux autres de traduire en actes concrets, les idéaux d’éducation pour tous », a-t-il lancé.

Fatoumata Diouldé Diallo pour Guineematin.com

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