Viol sur mineur suivi de grossesse : l’imam Elhadj Amadou Barry condamné à 15 ans de prison

Le procès d’Elhadj Amadou Barry a connu son épilogue en première instance hier, mardi 23 mai 2023, devant le tribunal criminel de Mafanco. Cet imam était poursuivi pour viol suivi de grossesse sur une mineure de 14 ans. Il a toujours réfuté en bloc ces accusations articulées à son encontre, sans visiblement asseoir la conviction du tribunal sur son innocence. En tout cas, au terme de ce procès qui a retenu l’attention à Conakry, le tribunal a déclaré Elhadj Amadou Barry coupable des faits mis à sa charge et l’a condamné à 15 ans de réclusion criminelle. Le tribunal l’a aussi condamné au paiement de 100 000 000 de francs guinéens à la partie civile pour tous préjudices confondus, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Dans cette affaire, les faits reprochés à Elhadj Amadou Barry datent de 2021. A l’époque, il était imam à la mosquée de Yimbaya (où il officiait la prière à la place de son père, premier imam) et il disposait d’une pharmacie à Cosa. Elhadj Amadou Barry a été accusé d’avoir violé et enceinté une fille de 14 ans.

Cette affaire avait suscité une vague d’indignation au sein de l’opinion publique quand elle s’est ébruitée en décembre 2021. Et, Elhadj Amadou Barry avait finalement été interpellé et conduit en détention à la maison centrale de Conakry pour ces faits présumés à son encontre. Il a été placé sous mandat de dépôt le 9 décembre de la même année et son procès s’est ouvert un peu plus de mois (le 25 octobre 2022) après son incarcération.

A la barre devant le tribunal criminel de Mafanco, Elhadj Amadou Barry avait plaidé non coupable des faits allégués à son encontre. Il avait nié avoir eu une quelconque relation sexuelle avec cette fillette de 14 ans.

« L’histoire dans laquelle est venue s’intégrer cette fille remonte à plusieurs années de conflit qui existe dans la mosquée [de Yimbaya] autour du choix du premier imam », s’est-il défendu pour faire croire à un complot ourdi contre lui.

Cependant, ses arguments ont été très démentis à la barre par la mère de sa victime. Celle-ci a rapporté au tribunal que les parents d’Elhadj Amadou Barry avaient même entrepris des démarches pour un règlement de cette affaire à l’amiable.

« Il y a une femme qui l’a vu avec ma fille à la sortie de la mosquée. Et, l’imam est venu voir mon mari pour parler de mariage. En plus, les parents d’Elhadj Amadou Barry sont venus à la maison pour dire de régler le problème en sauvegardant le bon voisinage », avait révélé la mère de la victime.

Mais, un autre élément est ensuite venu épingler Elhadj Amadou Barry dans cette affaire devant le tribunal criminel de Mafanco. Il s’agit des résultats du test ADN effectué sur l’enfant (un garçon) que sa victime a mis au monde. Ce test a établi la paternité d’Elhadj Amadou Barry sur cet enfant qui, il faut le rappeler, lui ressemble.

« Le test ADN atteste à 99,99% qu’Elhadj Amadou Barry est le père de l’enfant de sa victime », a-t-il été révélé durant ce procès.

Finalement, au terme des réquisitions et plaidoiries dans cette affaire, le tribunal a déclaré Elhadj Amadou Barry coupable des faits mis à sa charge. Et, dans son verdict rendu hier, mardi 23 mai 2023, il a condamné Elhadj Amadou Barry à 15 ans de réclusion criminelle et au paiement de 100 000 000 de francs guinéens à la partie civile pour tous préjudices confondus.

Kaïn Naboun TRAORÉ pour Guineematin.com

Tel : 00224 621144891

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