Conakry : jugé pour destruction de biens privés, un militaire risque 3 ans de prison…

Ibrahima Kourouma, marié à deux femmes et père de 9 enfants, est jugé au tribunal de Mafanco, pour avoir détruit le bâtiment en construction de Tamba Sékou Kourouma. D’après les informations recueillies par Guineematin.com, un conflit domanial serait à l’origine de cette destruction. Chacune des parties réclame la paternité du terrain en conflit. Le prévenu, militaire de profession, risque 3 ans d’emprisonnement et une forte amende.

Poursuivi pour destruction de biens privés, Ibrahima Kourouma a reconnu les faits. « J’ai détruit juste une vingtaine de briques. C’est moi-même qui ai tout détruit. J’étais seul. Ce terrain a été acheté par mon père il y a longtemps. J’ai même porté plainte », a-t-il déclaré.

Les débats étant déclarés clos, le président du tribunal a donné la parole aux parties pour les réquisitions et plaidoiries.

Dans ses plaidoiries, l’avocat de la partie civile, qui défend les intérêts de Tamba Sékou Kourouma, est revenu sur les faits. « Le 29 avril, Ibrahima Kourouma s’est rendu sur les lieux à 0h, totalement ivre, avec trois autres personnes. A son arrivée, il a cassé les cadenas qui étaient à la porte. Les premières destructions ont commencé là. Il ne s’est pas limité à casser les cadenas, il a aussi cassé le crochet. Après, il s’est introduit à l’intérieur et a commencé à détruire. C’est tout un bâtiment qui est à terre. Il a tout détruit. Il se mettait à crier, à vociférer, à menacer. Le premier travailleur de monsieur Kamano, après lui avoir demandé les raisons de son acte, il l’a giflé. Ils ont déplacé une citerne sur la route. Il a gâché le forage creusé. Il a tout saccagé. Même des circonstances atténuantes, je ne pense pas qu’une telle personne les mérite. Tout était prémédité. C’est une action bien préparée », dit-il avant de demander au tribunal de condamner le prévenu au paiement de 157 millions 270 mille 300 GNF, la valeur des biens détruits, à titre de réparation, et la valeur de 150 millions pour les préjudices qu’il a fait subir à Tamba Sékou Kamano. « Nous plaidons de faire application des dispositions de l’article 535 du code de procédure pénale, d’ordonner l’exécution provisoire du paiement des dommages et intérêts », a-t-il plaidé.

Dans ses réquisitions, le ministère public a requis de retenir Mohamed Kourouma dans les liens de la prévention. Pour la répression, de le condamner à 3 ans de prison, dont 1 an assorti de sursis, et au paiement de 2 millions de francs guinéens d’amende.

Pour sa part, l’avocat de la défense, maître Mansaré, a dit que son client n’est pas de mauvaise foi. « Il a écrit son numéro sur la porte pour s’identifier. Il a reconnu facilement les faits et c’est courageux. Lui, il s’est dit que le terrain lui appartient. Il a détruit pour attirer l’attention de la justice. Mais, comme c’est un délinquant primaire, c’est sa première fois de comparution par-devant votre auguste tribunal, je vous demande de lui accorder des circonstances atténuantes. Nous vous prions, monsieur le président, de le condamner à temps libre avec sursis… ».

Selon le deuxième avocat de la défense, son client a été provoqué et attiré dans un piège. Dans sa plaidoirie, il demande lui aussi de larges circonstances atténuantes pour son client, en considérant son temps mis en détention ou encore de le condamner avec sursis…

 Pour sa propre défense, le prévenu s’excuse : « je demande pardon pour mon acte »

Le tribunal a mis l’affaire en délibéré pour décision être rendue le 1er juin 2023 pour décision être rendue.

Kadiatou Barry pour Guineematin.com

Tél : 628 28 61 19

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