Rencontre entre la HAC et les organisations professionnelles de presse : « ça n’annule rien, la mobilisation continue »

Sékou Jamal Pendessa, secrétaire général du syndicat de la presse professionnelle de Guinée (SPPG)

La Haute Autorité de la Communication (HAC) joue au négociateur dans le bras de fer qui oppose actuellement la presse guinéenne aux autorités de la Transition. Dans la journée d’hier, mercredi 24 mai 2023, elle s’est d’ailleurs entretenue avec les organisations professionnelles et le syndicat de la presse autour des différends qui ont conduit à la ‘’journée sans presse’’ du mardi et à la décision de boycotter toutes les activités du gouvernement et des organes de la Transition.

Le président de la HAC, Boubacar Yacine Diallo, assure que « les échanges ont été directs et francs » et ‘’les vérités’’ ont été dites. Mais, de son côté, Sékou Jamal Pendessa, le secrétaire général du syndicat des professionnels de la presse en Guinée (SPPG) a martelé que « cette rencontre avec la HAC n’annulera rien » dans les actions prévues pour lutter contre le musellement des médias et les violations de la liberté de la presse dans le pays, rapporte Guineematin.com à travers un de ses journalistes.

Depuis lundi dernier, la presse guinéenne est vent debout contre les tentatives de musellement de la presse et les menaces proférées contre les médias par Ousmane Gaoual Diallo, ministre porte-parole du gouvernement. D’ailleurs, elle a entrepris des actions pour exprimer son ras-le-bol face à cette forfaiture en marche contre la liberté d’expression et la liberté de la presse dans le pays. Au nombre de ces actions, figure la journée sans presse qui a été observée hier (mardi) et le boycott des activités du gouvernement de la Transition. Une marche est également prévue pour le 1er juin pour porter à l’attention de l’opinion nationale et internationale le danger qui guette actuellement les médias en Guinée.

Face à ce bras de fer entre les professionnels de médias et la junte militaire au pouvoir, la HAC tente de jouer au négociateur. Et, c’est dans ce cadre qu’elle a rencontré les organisations professionnelles de presse ce mercredi à son siège.

Boubacar Yacine Diallo, président de la haute autorité de la communication (HAC)

« D´abord la première des choses c´est la qualité de représentation, toutes les associations ont répondu à notre invitation et comme nous l’avions souhaité dans notre communiqué. Les échanges ont été directs et francs, c’est ce que nous apprécions, nous nous sommes dit les vérités, et les organisations ont porté à notre attention leurs préoccupations et nous avons promis de remonter ces préoccupations aux autorités de la transition afin que des solutions soient trouvées. Déjà, hier nous voulions nous assurer de ce que les autorités de la transition pensaient de la liberté de la presse, comme vous l’avez remarqué, cet engagement du 5 septembre 2021 a été réaffirmé. En même temps, les préoccupations de vivre ensemble et de la culture de l´unité nationale ont été également mentionnées. Maintenant, aujourd’hui, il fallait, pour nous, écouter les associations pour que nous puissions faire asseoir notre conviction sur leurs vraies préoccupations afin que nous puissions les porter à qui de droit. La Haute Autorité de la Communication, en tant qu’instance de régulation, se pose comme garante de la liberté d’expression », a rassuré Boubacar Yacine Diallo, le président de la HAC.

De son côté, le secrétaire général du syndicat des professionnels de la presse en Guinée, Sékou Jamal Pendessa, a martelé que la présente rencontre avec la HAC n’annule en rien les actions entreprises pour défendre la liberté de la presse dans le pays.

Sékou Jamal Pendessa, secrétaire général du syndicat de la presse professionnelle de Guinée (SPPG)

« Pour le bilan de la journée d’hier, il faut retenir que ç’a été un succès et une satisfaction totale pour nous les organisateurs et toute la corporation. À l’intérieur du pays, dans toutes les régions, il y avait une seule radio privée qui n’est pas bien connue et n’avait pas éteint ses émetteurs. Mais, dans la capitale, tous les médias privés ont observé le mot d’ordre à 100% avant la fin de la journée. Même la radio nationale qui n’était pas directement concernée par le mot d’ordre a observé à sa manière en faisant une programmation de journée musicale. Donc, il y avait trois radios qui n’avaient pas éteint leur émetteur jusqu’à 09h00 et c’était des incompréhensions. Pour eux, journée sans presse, c’est arrêter les émissions et journaux, mais passer la musique. À force de nous remonter les informations, nous appelons les DG des médias pour leur dire d’informer leurs techniciens que c’est une journée zéro musique. À partir de 09 heures30’ tout était à 100% et sous contrôle… La mobilisation continue, la rencontre-là n’annule rien. Le vendredi nous allons déposer le courrier à la mairie de Kaloum pour la marche du jeudi, 1er juin 2023 », a indiqué Sékou Jamal Pendessa.

Abdoulaye Sow et Emmanuella Assou pour Guineematin.com

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