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Soudan : le président Yoweri Museveni demande « la cessation des hostilités pour arrêter la tragédie et la moquerie de l’Afrique »

Yoweri Museveni, président de la République d'Ouganda

C’est un coup de colère que le président Ougandais a laissé exploser ce samedi, 27 mai 2023, lors de la réunion du conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine sur la situation au Soudan. Yoweri Museveni a rappelé que « le Soudan n’appartient pas à l’armée soudanaise » et il a demandé « la cessation inconditionnelle et immédiate des hostilités pour arrêter la tragédie et la moquerie de l’Afrique ». Ces propos de l’homme fort de Kampala illustrent l’agacement que l’Union africaine éprouve face aux violents affrontements armés qui secouent le Soudan depuis plus d’un mois.

La présente réunion du conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine s’est tenue par visioconférence. Les participants devaient se pencher sur comment trouver un cessez-le-feu durable pour arrêter les combats, une action humanitaire efficace pour venir en aide aux populations qui manquent presque de tout (eau, électricité, nourriture…) et comment amorcer des processus démocratiques inclusifs et cruciaux dirigés par des civils au Soudan et la stabilité régionale.

Cette séance a été présidée par le président ougandais, Yoweri Museveni. Et, dans son intervention, il a appelé les forces en opposition au Soudan (SAF et RSF) à « en finir avec la politique de l’identité et à se concentrer sur la politique de l’intérêt ». Yoweri Museveni a aussi martelé que le Soudan n’appartient pas à l’armée, mais au peuple.

« Le Soudan n’appartient pas à l’armée soudanaise. Elle appartient au peuple. Par conséquent, la cessation inconditionnelle et immédiate des hostilités pour arrêter la tragédie et la moquerie de l’Afrique est de la plus haute importance », a-t-il déclaré.

Le Soudan est en proie à de violents combats armés depuis le 15 avril dernier. L’armée régulière du Général Al-Burhan (qui dirige le pays depuis la chute d’Oumar Al-Béchir en 2021) et les paramilitaires des forces de soutien rapide du Général Mohammed Hamdan Dagalo s’affrontent violemment à Khartoum et au Darfour. Cette guerre de pouvoir a énormément dégradé la situation humanitaire dans le pays. La violence des combats a même conduit les chancelleries occidentales au Soudan à fermer leurs portes.

A en croire l’ONG ACLED, la guerre au Soudan a déjà fait plus de 1800 morts. Elle a aussi contraint plus d’un million de Soudanais à se déplacer à l’intérieur de leur pays. L’ONU estime aujourd’hui que plus de la moitié de la population soudanaise (25 millions sur un total 45 millions d’habitants) a désormais besoin d’aide humanitaire pour survivre.

Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com

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