La situation des services de santé dans certaines zones à l’intérieur de la Guinée est critique. Les autorités sanitaires et les professionnels de la santé qui travaillent dans ces structures médicales font face à de multiples difficultés, notamment l’insuffisance du personnel, le manque de matériel adéquat et les problèmes logistiques. C’est le cas à Koundara où l’hôpital préfectoral est dépourvu d’ambulance médicalisée.
Dans une interview accordée à Guineematin.com, Dr Goressy Sock, directeur préfectoral de la santé de Koundara, a égrainé les difficultés auxquelles les structures de santé de sa juridiction sont confrontées. Ces difficultés sont de nature financière, matérielle, logistique et le manque de personnel.
« Il n’y a pas eu de subvention pour la supervision. Depuis le début de l’année 2023, aucune subvention ne nous est parvenue. Cependant, nous faisons de notre mieux. En réalité, en ce qui concerne les ressources humaines, je souhaite insister sur le manque criard de personnel. Certaines structures de santé ne disposent que d’un seul agent titulaire, accompagné de plusieurs stagiaires. Par exemple, dans les postes de santé, ce sont uniquement des bénévoles qui y travaillent. Même à l’hôpital préfectoral, le nombre de bénévoles dépasse largement celui des agents titulaires. Cela constitue un problème majeur pouvant entraver le bon fonctionnement des structures. Le ministère nous demande régulièrement des informations sur la situation du personnel. Je pense que le service des ressources humaines au département central dispose de ces données que nous lui transmettons parfois, tout en exprimant nos besoins en termes d’agents. En ce qui concerne l’hôpital préfectoral de Koundara, je pense qu’il compte une dizaine d’agents titulaires et une vingtaine de non-titulaires… Récemment, lors d’une évaluation à l’hôpital préfectoral, le directeur des établissements hospitaliers a recommandé aux districts sanitaires de Gaoual de redéployer quelques lits vers l’hôpital préfectoral de Koundara, compte tenu des besoins sur place. Actuellement, nous avons été invités à exprimer les besoins en équipement pour chaque structure sanitaire. À l’hôpital préfectoral de Koundara, nous disposons d’environ 45 lits, alors que les besoins s’élèvent à une soixantaine de lits. Car, certains lits sont vétustes et nécessitent d’être remplacés », a indiqué Dr Goressy Sock.
Par ailleurs, le directeur préfectoral de la santé de Koundara a évoqué des difficultés liées à la logistique. Il a notamment parlé du manque d’ambulance médicalisée à l’hôpital préfectoral de Koundara.
« Les moyens existent, mais sont insuffisants. Par exemple, au niveau du district sanitaire, la DPS dispose de deux véhicules de supervision, mais ils commencent à vieillir par rapport aux besoins actuels. De plus, il n’y a pas d’ambulance médicalisée à l’hôpital préfectoral de Koundara. Dans les centres de santé, seules de vieilles motos sont disponibles. Bien sûr, nous venons de recevoir des motos que l’UNICEF a allouées à nos structures, mais la remise n’a pas encore eu lieu. Néanmoins, il est important de souligner que les besoins sont présents. Imaginez, dans un centre de santé, lorsqu’il n’y a qu’une seule moto, l’agent doit organiser des stratégies avancées, et le chef de centre doit se rendre dans les districts pour assister aux opérations, en utilisant cette unique moto. Il va de soi que cette moto ne durera pas longtemps. Quant aux postes de santé, la situation est encore plus préoccupante », a dit Dr Goressy Sock.
Face à cette situation, le directeur préfectoral de la santé de Koundara a formulé des demandes auprès du ministère de la Santé qui est son autorité de tutelle.
« Notre préoccupation majeure aujourd’hui est le manque de partenaires. Dans notre district sanitaire, d’ailleurs dans la région de Boké dont il relève, il y a très peu de partenaires. Et, au niveau du district sanitaire de Koundara, la situation est encore plus difficile. Nous souhaiterions que les partenaires se tournent vers nous pour nous apporter un meilleur soutien, à l’instar de ce qui se fait dans les régions de la Guinée forestière et de la moyenne Guinée, où la présence de partenaires est plus importante. Nous n’avons presque pas assez de partenaires dans notre région, dans notre préfecture non plus… Nous lançons un plaidoyer auprès du ministère de la Santé afin qu’il recrute de nouveaux agents pour nous. Les besoins sont là réels, d’autant plus qu’il y aura bientôt de nouvelles infrastructures. Cependant, si ces nouvelles infrastructures sont remises sans que le personnel adéquat ne soit disponible, cela risque d’avoir un impact négatif sur les indicateurs de notre district sanitaire. Nous souhaiterions donc vivement avoir de nouveaux agents titulaires, renouveler les véhicules de supervision, fournir une ambulance médicalisée à l’hôpital préfectoral, ainsi qu’équiper les centres de santé en engins afin de faciliter les déplacements des agents et mener à bien les opérations de la stratégie avancée », a dit Dr Goressy Sock.
De retour de Koundara, Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com
Tél: 622919225