Caen (France) : Hadja Idrissa Bah, militante guinéenne du droit des femmes, lauréate du Prix Liberté 2023

La cérémonie de remise du prix Liberté 2023 s’est tenue mardi à Caen (France), honorant Hadja Idrissa Bah, fondatrice du club des jeunes filles de Guinée, pour son engagement en faveur des droits des femmes et des enfants. Dans son discours devant une salle remplie de lycéens normands, la lauréate guinéenne de 23 ans a dénoncé la situation précaire des femmes dans son pays, où 96% des jeunes filles subissent des mutilations génitales et une sur deux est mariée de force. Elle a souligné l’importance de prendre en main sa propre liberté, de s’approprier son corps et de prendre des décisions autonomes.

Le club des jeunes filles de Guinée, créé en 2016 avec huit membres, compte désormais plus de 500 intervenantes chargées de sensibiliser les jeunes et de plaider en faveur de leurs droits auprès des autorités. La lauréate a reçu un chèque de 25 000 euros qui servira à renforcer les actions de lutte contre les mutilations génitales, les mariages forcés et les violences physiques et sexuelles envers les jeunes filles. Le prix Liberté, créé en 2019 par la région Normandie en partenariat avec l’Institut International des droits de l’Homme et de la paix, vise à récompenser chaque année une personne ou une organisation engagée dans la défense des libertés, sélectionnée par un jury de jeunes de différents pays à travers un vote en ligne.

Ci-dessous, Guineematin.com vous propose cet article de l’AFP

Une militante guinéenne du droit des femmes lauréate du prix Liberté 2023

Le prix Liberté 2023 a été remis mardi à Caen à Hadja Idrissa Bah, fondatrice du club des jeunes filles de Guinée, pour son combat pour les droits des femmes et des enfants.

« La situation des femmes est déplorable en Guinée où 96% des jeunes filles sont excisées, et une sur deux est mariée de force », a déclaré la lauréate guinéenne, âgée de 23 ans.

Sur la scène du Zenith de Caen rempli de lycéens normands, Mme Bah a insisté sur la nécessité « d’aller chercher notre liberté, sans attendre qu’elle vienne nous trouver. Nous devons nous approprier notre corps et prendre nos décisions ».

Le club des jeunes filles de Guinée a été fondé avec huit intervenantes en 2016 selon sa présidente Hadja Idrissa Bah. Il en compte aujourd’hui plus de 500. Elles sont chargées « de sensibiliser les jeunes sur la question de leurs droits et des plaidoyers aux autorités ».

Mme Bah a expliqué à l’AFP avoir « commencé le combat pour les droits des femmes à 12 ans ». « Moi j’ai eu la chance d’aller à l’école et j’ai compris que c’était par l’éducation que nos mères, nos tantes pouvaient s’émanciper ».

Le chèque de 25.000 euros remis à l’association permettra « de renforcer nos actions de lutte contre les mutilations génitales, mariages forcés, maltraitances physiques et sexuelles des jeunes filles », a déclaré la lauréate, pour qui « les pays du Sahel sont malheureusement ceux qui négligent le plus les droits des femmes en Afrique, il faut que la jeune génération reprenne sa destinée en main ».

Créé en 2019 par la région Normandie en partenariat avec l’Institut International des droits de l’Homme et de la paix, le prix Liberté récompense chaque année une personne ou organisation engagée dans la défense des libertés.

A partir de plus de 400 propositions initiales, un jury de 24 jeunes de 15 à 25 ans (la moitié sont étrangers) sélectionne trois nominés. Un vote par internet dans 76 pays permet ensuite des les départager.

AFP

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