Accusé de pédophilie sur 4 garçons : Mohamed Bangoura risque 7 ans de prison

Accusé de pédophilie sur quatre garçons dont les âges varient entre 8 et 13 ans, Mohamed Bangoura a comparu hier, mardi 30 mai 2023, devant le tribunal de première instance de Kaloum. A la barre, l’accusé a reconnu les faits mis à sa charge. Et, au terme des débats, le ministère public a requis 7 ans de prison et 10 millions de francs guinéens d’amende à son encontre, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Dans cette affaire, Mohamed Bangoura (domicilié au quartier Tombo, dans la commune de Kaloum) est accusé d’avoir sodomisé quatre enfants. L’accusé a introduit son sexe dans les anus de ces victimes mineurs. Et, devant le tribunal criminel de Kaloum ce mardi, il a reconnu les faits mis à sa charge. Le ministère public a requis sa condamnation à 7 ans de prison.

« Les faits ont été reconnus par l’accusé Mohamed Bangoura depuis la phase d’enquête devant l’office de protection et l’OPROGEM. L’accusé ici présent qui habitait au quartier Tombo dans la commune de Kaloum a approché les enfants et les a invités dans la chambre qu’il occupait. Par l’influence qu’il avait sur ces enfants, il a réussi à tour de rôle à leur faire des pénétrations anales. Cet accusé a réussi à pénétrer son sexe dans l’anus des enfants. Toujours par l’influence qu’il avait sur les enfants, il les a amenés à se taire à travers des menaces. Les enfants souffraient de ce silence, parce que les enfants avaient des difficultés à faire les selles. Les parents des enfants ont réussi à connaître le problème et c’est ainsi qu’ils ont saisi l’OPROGEM. Et, c’est suite à cela que main a été mise sur l’accusé Mohamed Bangoura. Ce sont les faits qui ont été reconnus par l’accusé dans toutes les phases de la procédure. Le tribunal sait déjà qu’il s’agit d’un crime de pédophilie. Monsieur le président, honorables assesseurs, la pénétration sexuelle par voie anale, il y en a eu sur 4 enfants âgés de 8 à 13 ans. Ce qui est révoltant, cet accusé ne s’est pas limité à sa première victime. Vous vous rendrez compte que l’acte de cet accusé fait mal à toute âme sensible. Cet accusé a fait du mal à ces enfants. Nous, ministère public, estimons une sanction contre Mohamed Bangoura pour stopper les éventuels candidats de pédophilie. Nous demandons de retenir Mohamed Bangoura dans les liens de la culpabilité en le condamnant à 7 ans de réclusion criminelle et au paiement de 10.000.000 francs guinéens d’amende », a requis le ministère public.

De son côté, Me Mamadou Saidou Sow, avocat de la défense, a sollicité la clémence du tribunal en demandant des circonstances atténuantes en faveur de son client. L’avocat assure que Mohamed Bangoura a lui-même été victime de pédophilie dans son enfance.

« Monsieur le président, d’emblée, nous plaidons coupable et nous demandons la clémence de votre auguste tribunal. L’accusé qui est à la barre a le profond regret de ses agissements. La preuve est visible, il verse les larmes même devant votre tribunal. Nous plaidons coupable parce que les faits sont établis. L’accusé qui est là a été auteur de ces faits. Mais, Monsieur le président, vous êtes un grand magistrat, je vous inviterai vous et vos assesseurs, de vous pencher sur la personnalité de cet accusé. Mohamed Bangoura ne peut pas agir comme ça. Il ne peut pas se rendre auteur de ces faits. Il y a eu quelque chose, un antécédent. C’est ce que je demande au tribunal de chercher avec moi. Il y a eu quelques éléments, Mohamed Bangoura qui est à la barre nous a confié que lui-même a été victime de cet acte de pédophilie. Il a vécu avec ce traumatisme. Ça n’a pas été sanctionné et il a estimé que c’était normal. Mohamed Bangoura est âgé de 33 ans. Ce monsieur est sans profession. Il n’a jamais mis pieds à l’école, aucune éducation académique. Il est pratiquement sans parent. Il est laissé un peu à lui-même. Est-ce que tous ces éléments réunis ne peuvent nous amener à comprendre certaines choses ? Je dirais oui. Donc, en quelque sorte, concernant ces faits, il ignore ce que la loi dit. Monsieur le président, vous n’êtes pas là pour appliquer une justice mécanique. Nous demandons une situation atténuante. C’est pourquoi nous prions de retenir de larges circonstances atténuantes. Compte tenu de ce qu’il a subi, il a subi le même acte criminel à l’enfance et compte tenu de son manque d’éducation. Il a réalisé la gravité de son acte et il le regrette amèrement. Donc, nous plaidons coupable et nous demandons de larges circonstances atténuantes. Il n’avait pas l’intention de nuire. En quelque sorte, il a été conditionné et il ne savait pas la gravité. Je vous demande de ne pas aller dans le sens de ne pas sanctionner cet accusé à des peines lourdes. Parce qu’il a besoin d’être tiré du fond du gouffre, mais pas en prononçant de lourdes peines contre lui », a-t-il plaidé.

Finalement, le tribunal a mis l’affaire en délibéré pour décision être rendue le 13 juin prochain.

Mohamed Guéasso DORÉ pour Guineematin.com

Facebook Comments Box