Des enseignants contractuels issus des différentes écoles de la préfecture de Mamou ont manifesté ce jeudi, 1er juin 2023, devant le bloc administratif préfectoral pour réclamer le paiement de 7 mois d’arriérés de salaire. Mais, ils sont heurtés à la vigueur du préfet Mamadi Diallo. Ce dernier les a fait tourner en dérision et les a intimés de déguerpir leur « tintamarre [la manifestation] » de ses bureaux. L’autorité préfectorale a aussi prévenu qu’avec ou sans les enseignants contractuels il y aura des examens à Mamou, rapporte le correspondant de Guineematin.com dans le ville carrefour.
« Pas de salaire, pas d’examens ! Nous réclamons nos arriérés de salaire ! » C’est avec ces slogans et bien d’autres encore que les enseignants contractuels de Mamou ont manifesté ce jeudi. Mais, en face, ils n’ont trouvé aucune oreille attentive.
Au bloc administratif préfectoral où ils se sont rassemblés, c’est le Colonel Mamadi Diallo, préfet de Mamou, qui est venu à leur rencontre. Mais, au lieu de se prêter au message de ces enseignants, l’autorité préfectorale s’est montrée plus disposée à les chasser des lieux.
« Si c’est de la pagaille, vous allez sortir. Écoutez maintenant ! Vous avez fait un écrit ? Vous êtes des intellectuels, vous devez faire un mémo, vous donnez à l’autorité, je vais transmettre. Mais, si vous ne faites pas un écrit, vous faites de tintamarre, vous allez finir et vous allez partir, et c’est fini. Vous êtes venus ici pour voir l’autorité sans laisser un mot à l’autorité. Agissez en intellectuel quand-même. Avoir un mot, ça va me permettre d’agir. C’est ce qu’il faut quand-même. Vous avez marché et vous êtes venus jusqu’ici, je n’ai pas appelé ni la police, ni la gendarmerie. C’est normal de manifester, c’est votre droit. Vous dites : pas de salaire, pas d’examens. Il y aura l’examen. Que vous vouliez ou pas, il y aura l’examen… Je ne suis pas venu pour discuter, écrivez votre mémo », a martelé le colonel Mamadi Diallo.
Mais, cette attitude du préfet n’a pas désarmé ces enseignants. Tidiane Diallo, le coordinateur des enseignants contractuels de Mamou a tout de même livré le message d’inquiétude de ses collègues enseignants.
« Nous sommes inquiets, nous sommes engagés au compte du ministère de l’administration du territoire et de la décentralisation pour apporter notre contribution au ministère de l’enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation. Si aujourd’hui nous disons que nous n’avons pas confiance à l’État, ce sera trop dire. Mais, nous sommes inquiets, vraiment inquiets. L’État a communiqué que nos salaires allaient tomber ; mais, jusqu’à présent, rien. D’ailleurs, depuis le 15 de ce mois, nous devrions être en possession de nos salaires. Nous sommes venus pour savoir quand nous serons payés. Nous voulons une date précise, nous souffrons. Parmi tous les contractuels de Mamou, seuls 175 ont été sélectionnés. Dites à monsieur Mory Condé de vous appeler pour notre situation, nous souffrons, nous sommes des pères de famille », a dit Tidiane Diallo.
De Mamou, Boubacar Ramadan Barry pour Guineematin.com
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