« Le voile ou l’examen ». C’est à ce choix difficile que plusieurs candidates voilées ont dû faire face dans le passé pendant les examens nationaux en Guinée. Mais, cette question a été réglée en 2022 par une note circulaire du ministère de l’enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation autorisant l’accès des candidates voilées aux centres et aux salles d’examens sur toute l’étendue du territoire national. Mais, certains acteurs de l’éducation sont encore réticents à l’application de cette note.
C’est donc pour mieux vulgariser le contenu de cette note circulaire et sensibiliser les acteurs du système éducatif sur la situation des élèves voilées que le collectif ‘’Ne touche pas à mon voile’’ vient de lancer une campagne à Conakry. Le coup d’envoi de cette campagne a été donné hier, jeudi 1er juin 2023, à l’occasion d’une conférence de presse, rapporte Guineematin.com à travers un de ses journalistes.
Cette campagne de sensibilisation lancée à Conakry va s’étendre à l’intérieur du pays pour toucher un public plus large. Laouratou Diallo, coordinatrice du Collectif « Ne touche pas à mon voile », assure que cette campagne va permettre à convaincre ceux qui sont encore réticents sur le port du voile.
« Dans notre pays, la plupart des femmes voilées ont des difficultés à l’école et dans leur travail. Donc, cette conférence de presse c’est dans le cadre de la campagne de sensibilisation. Cependant, nous sommes reconnaissantes que le 3 juin 2022 le ministère de l’enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation, sous la direction du ministre Guillaume Hawing, ait pris la courageuse décision d’autoriser le port du foulard et du voile lors des examens. Cette décision a été accueillie avec joie par le Collectif, bien que nous ressentions encore un pincement au cœur en raison de l’interdiction persistante du voile intégral. C’est pour faire un rappel aux gens certes qui ont presque oublié ou qui refusent de comprendre. C’est pourquoi nous avons jugé utile d’organiser cette conférence de presse pour leur rappeler que cette décision reste et demeure valable tant qu’il n’y a pas une décision contraire. Donc, nous rappelons aux acteurs concernés à laisser les filles voilées accéder dans les salles pour faire leurs examens ou bien étudier… Nous avons rappelé aussi aux filles voilées d’accepter de se faire fouiller pour qu’on se rassure si elles n’ont pas de documents qui conduisent à la fraude. Elles doivent compter sur leurs efforts pour ne pas qu’on dise qu’on les a éliminées du fait de refuser d’être fouillées. Elles doivent adopter un bon comportement, réviser et compter sur leurs efforts. Le Collectif adresse également un appel aux enseignants, surveillants, délégués et inspecteurs de l’éducation afin qu’ils respectent et fassent respecter pleinement la note circulaire du ministère de l’enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation autorisant le voile simple lors des examens… Nous prions au ministre de l’enseignement pré-universitaire de faire en sorte que les filles soient fouillées par les femmes et les garçons soient fouiller par les hommes », a dit Laouratou Diallo.
Par ailleurs, la coordinatrice du Collectif « Ne touche pas à mon voile » a indiqué que la présente campagne s’articule autour de trois volets.
« Notre campagne s’articulera sur trois volets, à savoir : une campagne de sensibilisation dans les écoles à travers tout le pays pour rappeler aux surveillants la note circulaire. On a Kindia, Dalaba et Fria. Après cette année scolaire, nous allons faire la campagne numérique à travers les réseaux sociaux (WhatsApp, Facebook…) avec des publications pour démontrer que les voiles simples sont autorisés. Enfin, le troisième volet, c’est la campagne médiatique à travers cette conférence de presse et les émissions interactives », a indiqué Laouratou Diallo.
Amadou Baïlo Batouala Diallo pour Guineematin.com
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