Kindia : le CODEC, les organisations paysannes et membres du CNT échangent sur les enjeux liés aux réformes foncières

Le cadre de gouvernance des terres et des ressources en Guinée doit être actualisé pour minimiser les impacts et optimiser les bénéfices d’un nombre croissant d’investissements à grande échelle. C’est pourquoi le gouvernement guinéen, à travers les partenaires, appuie les organisations locales de la société civile dans leurs efforts pour promouvoir la participation des communautés aux processus de réforme politique afin de protéger leurs droits humains et fonciers. Et, dans ce cadre qu’un atelier préparatoire des organisations paysannes et celles de la société civile s’est tenu du 1er au 3 juin 2023 à Kindia.

Cette rencontre de trois jours se tient en prélude du lancement des initiatives de réforme sur le foncier en Guinée, a appris Guineematin.com à travers un de ses correspondants à Kindia.

Le Collectif des organisations de la société civile pour la défense des droits des communautés (CODEC) facilite la participation citoyenne dans la mise en place de réformes politiques progressives qui améliorent le régime foncier et la gouvernance des ressources, y compris l’accès sécurisé des femmes à la terre et aux ressources naturelles. Et, cet atelier a été une occasion de mieux outiller les organisations paysannes et celles de la société civile dans la gestion du foncier.

Amadou Bah, coordinateur du CODEC

« C’est un atelier préparatoire des organisations paysannes et de la société civile en prélude au lancement des initiatives de réforme sur le foncier en Guinée. En principe, l’État guinéen a engagé des réformes dans le domaine du foncier notamment l’élaboration de la politique foncière nationale, l’élaboration de la politique foncière agricole, la révision du code domanial et foncier, ainsi que l’élaboration d’une loi foncière agricole. Alors, toutes ces réformes foncières ont une incidence sur la vie des paysans… La terre est une source de vie, c’est le socle de toute les activités économiques de notre pays. Alors, il faut que des réformes conséquentes soient faites pour qu’on évite la spéculation foncière, pour qu’on évite l’accaparement des terres et pour qu’on puisse donner un élan de développement à l’agriculture, à l’élevage, aux mines, à la pêche et toutes les activités qui ont une incidence foncière », a indiqué Amadou Bah, le coordinateur du CODEC.

De son côté, honorable Bangali Chérif, membre de la commission des affaires économiques et de développement durable du CNT, a dit être ravi d’apporter sa contribution aux débats lors de cette rencontre.

Honorable Bangali Chérif, membre de commission des affaires économiques et de développement durable du CNT

« Vous savez, le CNT à cinq commissions et l’une des commissions cadre avec le thème. C’est la défense de contribuer à la défense des droits de l’homme et des libertés publiques. Alors, la société civile veut apporter sa partition à la politique foncière de notre pays. Et aussi, c’est un collectif de défense des droits de l’homme. C’est pourquoi on est très ravi d’être avec eux, d’apporter notre contribution qui ne serait que dans le sens de l’encadrement, de suivi et voire même matérialiser tout ce qu’ils veulent faire en loi pour que cela soit utile pour notre pays », a-t-il dit.

Pour sa part, Daouda Camara, technicien à la CNOPG, a rappelé que c’est à partir de 1992 que la terre est devenue une marchandise en Guinée.

Daouda Camara, technicien à la CNOPG

« De 1960 à 1963, pendant le premier plan triennal du développement de la République de Guinée, on a assisté à une nationalisation totale des terres. Donc, la terre appartenait à l’État. En 1992, il y a eu des réformes où il y a eu des changements et ces changements ont amené des conséquences très indiscernables. Parce qu’à partir de 1992, la terre est devenue une marchandise. Nous avons assisté à un bradage de beaucoup de superficie. Des gens faisaient de n’importe quoi, de sorte que le petit paysan qui est le producteur de la nation guinéenne se trouvait exproprié de ses espaces agricoles. Donc, il est temps de regarder les choses », a-t-il souligné.

Durant trois jours, plus de 45 participants non étatiques ont discuté des orientations souhaitées de la politique foncière nationale au bénéfice de tous. Un document sera prochainement transmis au gouvernement et à ses consultants comme contribution de la société civile et des organisations paysannes à la réussite des chantiers de réformes concernant le foncier en Guinée.

De Kindia, Mohamed M’bemba Condé pour Guineematin.com

Tél : 00 224 628 51 69 51

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