Dans le cadre du projet de construction de la route 2×2 voies Hamdallaye-Sonfonia (dans la commune de Ratoma), les autorités guinéennes ont récemment lancé une opération de marquage de certains encombrants physiques (maisons d’habitation, boutiques, magasins, conteneurs…) le long de la corniche sud. Mais, cette opération a déjà fait une victime à Hamdallaye-rond-point. En tout cas, selon les informations confiées à Guineematin.com, Moussa Barry, chauffeur et père de six enfants, a succombé d’un crise dimanche dernier après le passage des agents marqueur à son domicile.
« Nous sommes en deuil. C’est mon mari qui est décédé depuis dimanche dernier aux environs de 0 heure. C’est une crise qui l’a tué. Le jour où mon mari a vu des gens venir cocher notre habitation, il est automatiquement tombé. Le dernier mot qu’il a prononcé, c’est : vous êtes venus encore nous chasser ? Dans un premier temps, vous êtes venus cocher nos conteneurs, on les a enlevés ; et cette fois-ci ce sont les maisons. Depuis cette date il n’a rien parlé jusqu’à ce qu’il a été rappelé à Dieu. Il laisse derrière lui six enfants dont 3 filles. Ils sont tous petits et ils étudient à l’école. Je n’ai rien pour les nourrir. Notre concession familiale comprend deux appartements dont deux chambres et un salon chacun, plus une terrasse. A cela s’ajoute un bloc de 4 magasins qu’occupe le domaine coché. Actuellement je suis assise, mon mari est décédé, je n’ai pas de dépense. Nous sommes derrière la volonté divine et nous sollicitons une aide des autorités » a expliqué la veuve Lamarana Diouldé Bah.
Abondant dans le même sens, Thierno Aïssatou Bah, une parente du défunt, assure que c’est le choc lieu au marquage de sa concession qui a emporté Moussa Barry.
« J’ai reçu un coup d’appel de mon parent Moussa Barry me disant de venir parce qu’une mission est là pour cocher ma concession. Automatiquement je me suis rendue sur le lieu pour le calmer et le consoler en lui disant de rester tranquille, de ne rien craindre, c’est Dieu qui est fort. Depuis lors, il (Moussa Barry) a cessé de parler. D’habitude s’il me voyait, on parlait, on causait très bien sur le problème de famille. Son décès est une grande perte, car les enfants qu’ils laissent sont à bas âge avec une veuve. Il a été inhumé lundi dernier après la prière de 14 heures » a témoigné Thierno Aïssatou Bah.
De son côté Sadio Diallo, neveu du défunt, dénonce une discrimination de la part des agents déployés sur le terrain pour faire le marquage des maisons.
« Les agents étaient venus pour la première fois et ils se sont limités devant là-bas. Ils ont dit de prendre 10 mètres. Donc, cette distance de 10 mètres n’atteint pas ici. Après leur retour, ils ont pris 20 mètres cette fois-ci en marquant tout le domaine. On se demande pourquoi ils n’ont pas pris l’autre côté ? Ils ont pris seulement le côté gauche. Nous nous sommes dit qu’il y a quelque chose derrière. Depuis lors, mon oncle n’a pas pu digérer. Nous demandons à l’autorité de revoir cela, parce que la famille est là, il n’y a pas où aller. La veuve est là avec les enfants, on n’a pas de moyens. Vraiment monsieur le président de la République doit revoir cette décision pour nous éloigner, parce que d’ici jusque là, tout le monde pleure. Ils doivent encore prendre l’autre côté. Si ce sont les deux côtés, il y aura moins de dégâts. Ça n’arrivera même pas chez nous. Comme de l’autre côté il y a un étage qui abrite des banques micros Finances. Certes, ils ont dû payer beaucoup d’argent pour qu’on les laissent. Une chose que je n’apprécie pas. C’est une discrimination pure et simple », a dénoncé Sadio Diallo.
Amadou Baïlo Batouala Diallo pour Guineematin.com
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