Viol collectif sur mineur : 10 ans de réclusion criminelle requis contre Ibrahima Sory Sylla et Ousmane Soumah

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Le tribunal criminel de Mafanco a jugé mardi dernier, 6 juin 2023, Ibrahima Sory Sylla et Ousmane Soumah pour avoir violé FS, âgée de 14 ans au moment des faits. À la barre, ils ont reconnu les faits qui leur sont reprochés. Après la clôture des débats, le parquet a requis 10 ans de réclusion criminelle contre les accusés.

Selon les informations recueillies par le reporter de Guineematin.com, Ibrahima Sory Sylla, Ousmane Soumah, Alhassane Bangoura et Amadou Bangoura sont poursuivis pour avoir entretenu des relations sexuelles par contrainte sur FS, mineure âgée de 14 ans au moment des faits. Dans cette affaire, c’est Ibrahima Sory Sylla qui a conduit la fillette dans leur chambre commune à Gbessia dans la nuit du 10 au 11 mai 2022 pour satisfaire leur désir sexuel, à tour de rôle.

Pour cause de minorité, Amadou Bangoura et Alhassane Bangoura ont été envoyés au tribunal de l’enfant pour y être jugés conformément à la loi. Par contre, Ibrahima Sory Sylla et Ousmane Soumah, étant des majeurs, ont comparu ce mardi devant le tribunal criminel de Mafanco.

Ces deux majeurs âgés d’une vingtaine d’années, sont en détention à la maison centrale de Conakry depuis le 16 mai 2022 pour viol sur mineur. Ces faits sont prévus et punis par l’article 268 du code pénal.

Dans sa déposition, Ibrahima Sory Sylla a rappelé qu’il a appréhendé leur victime assise à côté d’une boutique, avant de la conduire chez lui où ils (lui et ses amis) ont abusé d’elle. « C’est vrai. Quand J’ai fini de travailler la nuit, je suis sorti pour aller acheter du pain et du mayonnaise. De passage, j’ai vu la fille assise à côté d’une boutique. Je suis venu la saluer en la demandant, tu es avec qui ? Elle m’a dit personne, elle m’a fait savoir que ses parents l’interdisent de sortir tandis que les  jeunes de la famille sortent. Je lui ai dit que si tu étais un garçon, ils n’auraient pas t’interdit de sortir. Lorsque je partais, elle m’a dit qu’elle a faim, j’ai acheté du haricots à manger pour elle chez Tanti Bébé. On est parti chez moi. Quand elle a fini de manger, on s’est aimé. Après avoir fini (de faire le rapport sexuel), je suis allé acheter encore à manger. À mon retour elle ne m’a a pas dit ce qui s’est passé après moi. Je l’ai accompagné sur le pont et je lui ai donné 10 000 francs guinéens. Deux jours après, les gendarmes sont venus nous chercher. On est parti à la gendarmerie.  Le lendemain, elle a interrogée qui t’ont violé, elle nous a indexé >>, a-t-il laissé entendre

Le procureur a posé la question de savoir, est-ce-que la boutique était ouverte lorsque vous voyiez la fille ? Ibrahima Sory Sylla a répondu : «  la boutique était ouverte et le propriétaire y était. J’étais parti acheter du pain et du mayonnaise. Comme elle était seule et le boutiquier était à l’intérieur. C’est elle qui a décidé de me suivre. Comme elle a dit qu’elle a faim. Et je lui ai acheté à manger. C’est elle qui m’a dit aussi de l’attendre un peu ». Le parquet poursuit, pourquoi vous avez entretenu des relations sexuelles avec elle ? L’accusé a déclaré que, « la décision là est venue d’elle » . Le procureur enchaine, qui a fait le premier pas entre vous et la fille ? Il a répondu en ces termes: « C’est elle qui s’est jetée sur moi. Vraiment moi aussi, je n’ai pas pu garder mon sang froid ».

À son tour de comparaître, Ousmane Soumah, artiste de profession, a aussi reconnu sans ambage les accusations mises à sa charge. « C’est la vérité. C’était un jour, J’étais venu me coucher fatigué, je venais à peine de laver les habits de ma maman. Cela n’a pas duré Ibrahima Sory Sylla est venu me réveiller, c’est la 6ème fois que je me suis réveillé. Il m’a dit sortons et on est sorti. Il m’a expliqué qu’il a vu une fille à côté d’une boutique, qu’elle est dans la chambre. J’ai cherché à savoir s’il connaissait la fille. Il a déclaré  qu’elle est venue derrière Obama. Je suis rentré et j’ai vu la fille. Je l’ai interrogée pour savoir,  s’il y a eu des relations sexuelles entre elle et mon ami ? Elle a dit qu’elle n’a rien fait avec lui. C’est ainsi je me suis approché d’elle et je l’ai convaincue. C’était à 2 heures du matin. Les autres étaient assis dehors. Quand j’ai fini (d’entretenir des relations sexuelles avec elle), je suis sorti de la chambre et je ne suis plus revenu. Je ne savais pas que la fille était mineure », a-t-il expliqué

Appelé à la barre pour livrer sa version des faits, le  père de la victime a d’abord désisté, avant de démentir les propos de ces jeunes présumés violeurs. << Ils sont en train de mentir parce que j’ai désisté. Lors de l’acte, ma fille faisait la 6ème année. Ce n’est pas à 2 heures du matin qu’ils l’ont vue, ce n’est pas vrai. Comme ma fille tombe malade souvent, je l’ai fait sortir à l’école, maintenant elle apprend la couture. On l’a perdue de vu à 22 heures. On l’a cherchait partout la nuit on l’a pas vu. Pendant la journée, on a sillonné un peu partout. Je demande au tribunal de les pardonner ».

Dans ses réquisitions, le procureur Kanfory Ibrahima Camara, a demandé au tribunal, conformément aux dispositions de l’article 268, points 2 et 6 du code pénal, de condamner Ibrahima Sory Sylla et Ousmane Soumah à 10 ans de réclusion criminelle.

Présentant ses plaidoiries, Maître Fodé Camara, a demandé la clémence du  tribune. « Nous vous prions monsieur le Président, d’accorder les circonstances atténuantes à mes clients. Le moment des faits, ils étaient tous en classe d’examen. Ces circonstances atténuantes permettront à ces jeunes de se réinsérer dans la société », a-t-il laissé entendre

Après avoir entendu toutes les parties, le Président du tribunal criminel, Souleymane I Traoré, a mis cette affaire en délibéré pour décision être rendue le 20 juin 2023.

Kaïn Naboun TRAORÉ pour Guineematin.com 

Tel : 00224 621144891 

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