Les choses vont de mal en pis pour Ousmane Sonko, le chef de l’opposition sénégalaise. Alors qu’il vient d’être placé sous mandat de dépôt et conduit en prison à la maison d’arrêt et de correction de Rebeuss, le leader du Pastef vient d’être sevré de son parti. Dans un communiqué cet après-midi, lundi 31 juillet 2023, le ministère sénégalais de l’intérieur a annoncé la « dissolution du parti politique dénommé Patriotes du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité (PASTEF) ».
Selon ce communiqué signé du ministre Antoine Félix Abdoulaye DIOME, « le parti politique PASTEF, à travers ses dirigeants et ses instances, a fréquemment appelé ses partisans à des mouvements insurrectionnels, ce qui a entrainé de lourdes conséquences, incluant de nombreuses pertes en vies humaines, de nombreux blessés, ainsi que des actes de saccage et de pillage de biens publics et privés ». Et, suite à « ces événements qui constituent un sérieux et permanent manquement aux obligations des partis politiques et conformément aux dispositions de l’article 4 de la Constitution (…), le parti politique PASTEF est dissous par décret N° 2023-1407 du 31 juillet 2023 ».
Par ailleurs, les autorités sénégalaises ont aussi annoncé que « les biens du parti dissous seront liquidés conformément aux dispositions légales et règlementaires en vigueur » au Sénégal.
Cette dissolution du Pastef intervient au moment où Ousmane Sonko s’apprête à passer sa première nuit en prison, après son inculpation pour « l’appel à l’insurrection, atteinte à la sûreté de l’État, association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste, complot contre l’autorité de l’État, actes visant à compromettre la sécurité publique et à créer des troubles politiques graves, vol et diffusion de fausses nouvelles ».
Candidat déclaré de la présidentielle de février 2024 au Sénégal, Ousmane Sonko a été condamné le 1er juin dernier à 2 ans de prison ferme et au paiement de 600 000 francs CFA d’amende par la chambre criminelle du tribunal de Dakar qui l’a reconnu coupable de « corruption de la jeunesse ». Mais, jusque-là, il n’a pas commencé à purger sa peine dans une maison carcérale. Son placement en détention ce lundi pourrait donc être le début d’un long séjour carcéral pour cet opposant qui a donné du fil à retordre au président Macky Sall.
Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com
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