Plusieurs milliers de Nigériens sont encore dans la rue ce samedi, 2 septembre 2023, pour réclamer le départ de la France du Niger. Ces manifestants accusent la France de « dépouiller le Niger » de ses ressources et d’avoir apporté « que la détresse et le stress » à son peuple. Les manifestations de ces dernières semaines à Niamey font suite au bras de fer extrêmement tendu entre la France et la junte militaire du CNSP qui a déposé le président Mohamed Bazoum le 26 juillet dernier.
Cette semaine, c’est la deuxième grande manifestation anti-française qui se tient dans la capitale nigérienne. Hier (vendredi), des milliers de manifestants avaient pris d’assaut le rondpoint ‘’Escadrille’’ pour réclamer le départ immédiat des bases françaises du Niger. Et, ce samedi, ils sont encore des milliers dans la rue pour exiger que la France fasse ses valises.
Dans des vidéos qui circulent sur les réseaux sociaux, on y voit des jeunes, des femmes et même de vieilles personnes déchainer leur colère contre l’ancien colonisateur.
« Le Niger nous appartient et nous disons non à la France ici. Nous ne voulons pas de la France. Ça fait des années qu’ils nous volent nos biens et nos richesses. Regardez-nous aujourd’hui, la France nous a privé même de l’éducation pour qu’on ne puisse pas se révolter un jour », accuse un jeune manifestant.
Une autre manifestante, âgée d’une quarantaine d’années, enchaîne : « On en a marre des impérialistes. Il faut qu’ils (la France et son armée) quittent pour nous rendre notre pays. Ce n’est pas pour eux le Niger ».
Abondant dans le même sens, cette autre femme accuse la France d’avoir apporté la détresse et le stress au peuple nigérien.
« La France doit partir, ça suffit. On en a ras-le-bol. Qu’est-ce qu’ils (la France et son armée) nous ont amené ? Que la détresse et le stress. Ils ne sont pas là pour défendre le Niger. Ils sont là pour défendre leurs intérêts et pour nous dépouiller de nos ressources. Ça les arrange qu’on soit dernier. Donc, ils n’ont qu’à partir et nous laisser tranquille », indique-t-elle.
Le torchon brûle depuis le 26 juillet dernier entre Paris (qui exige le retour du président Mohamed Bazoum au pouvoir) et la junte militaire du CNSP à Niamey. Cette dernière est allée jusqu’à demander l’expulsion de l’ambassadeur français, Sylvain Itté, du Niger.
Les autorités françaises ne reconnaissent pas l’autorité des nouveaux maîtres de Niamey et estiment que ces putschistes n’ont pas les prérogatives pour rompre des accords. Paris exige même le départ de cette junte dirigée par le Général Abdourahamane Tchiani du pouvoir.
« Les militaires [nigériens], prenez le pouvoir le temps qui peut arranger notre pays. Nous n’avons pas besoin d’une liberté sur papier », réplique une manifestante à Niamey ce samedi.
Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com
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