Conakry : Dr. Ousmane Adolph Diakité dit tout sur l’hémorragie après accouchement

Dr. Ousmane Adolph Diakité, spécialiste en Gynécologie

Plusieurs femmes perdent du sang après l’accouchement. Ce qui conduit souvent à des complications voire à des cas de décès, faute d’une prise en charge adéquate. Cette hémorragie, appelée hémorragie post-partum, est la première cause de mortalité maternelle. Dans un entretien accordé à un reporter de Guineematin.com, Dr. Ousmane Adolph Diakité, spécialiste en Gynécologie, est revenu sur les causes de ces hémorragies, leurs conséquences et leur prise en charge.

Dans son intervention, Dr. Ousmane Adolph Diakité a apporté des éclaircissements sur le sens de l’hémorragie post-partum. « C’est un événement qui arrive après l’accouchement, si la femme perd 500 ml de sang lors d’un accouchement normal, et 1000 ml de sang lors d’une césarienne. C’est pourquoi, il est important d’accoucher dans une institution où on a un bon personnel bien préparé, bien formé et surtout un bloc opératoire pour que si l’hémorragie ne peut pas être arrêtée, on passe maintenant au bloc pour faire une syntonie. C’est pourquoi, il est très important d’accoucher dans les hôpitaux. Le mal suivi peut être un facteur de risque. Mais le mal suivi n’est pas le seul facteur. On peut voir une femme qui a bien été suivie et lors de l’accouchement, elle commence à saigner », a expliqué le gynécologue.

Par ailleurs, Dr. Ousmane Adolph Diakité a fait savoir que plusieurs facteurs peuvent provoquer l’hémorragie post-partum. « La première cause, c’est l’atonie utérine ; c’est lorsque la femme accouche et que l’utérus n’arrive pas à bien se contracter, et à cause de cela, la femme saigne. Les ligatures vivantes du pinard après l’accouchement, les muscles de l’utérus doivent se contracter pour comprimer les vaisseaux qui irriguent l’utérus, maintenant quand l’utérus ne se contracte pas, les vaisseaux là sont pas bien contractés, cela peut provoquer les saignements. La deuxième cause, ce sont les traumatismes. Dans les traumatismes, on peut voir les déchirures épistémiques. On a la déchirure du vagin, la déchirure du col, du périnée. Toutes ces déchirures-là peuvent être causes de saignement. La troisième cause, c’est le reste des membranes ovulaires. C’est-à-dire, après l’accouchement, quand on fait la délivrance et qu’il y a le reste des membranes ovulaires de cotylédons dans l’utérus. Cela peut aussi causer un saignement post-partum. La quatrième cause, c’est l’infection utérine au moment de la délivrance. Quand on retire le placenta et qu’on tire excessivement, et qu’on n’applique pas une méthode qu’on doit appliquer, l’utérus peut se renverser. Et la cinquième cause, ce sont les patientes qui ont des thrombopathies, c’est une maladie du sang. Ils peuvent aussi faire un saignement post-partum », a révélé le médecin.

Par ailleurs, Dr. Diakité a révélé l’importance de la présence d’un gynécologue dans une salle d’accouchement, parce qu’à tout moment, une hémorragie peut se produire. « Quand on est en face d’une hémorragie post-partum, on doit faire appel à une équipe parce qu’une seule personne ne peut pas gérer cela. S’il y a une sage-femme sur place, on doit aussi faire appel à un gynécologue qui est le plus expérimenté dans ce cas-là. La plupart des femmes accouchent dans la main des sages-femmes, alors qu’il doit y avoir toujours la présence d’un gynécologue. Mais des fois, les gynécologues ne sont pas présents sur place », affirme-t-il.

Dans le cadre de la prise en charge de cette hémorragie, Dr Diakité déplore le manque de sang dans les institutions d’accouchement. « Ce qui est idéal, partout où un accouchement doit se produire, comme il y a toujours un risque, il faut toujours avoir des poches de sang disponibles. Mais en Afrique ici, surtout en Guinée, on a beaucoup de problèmes par rapport au sang. Dans la plupart des institutions dans lesquelles les femmes accouchent, il n’y a pas de sang et cela est très dangereux. Parfois, on doit aller jusqu’à Ignace Deen pour chercher du sang. C’est le seul hôpital. Donc, imaginez-vous pour une femme qui saigne lors d’un accouchement et qu’elle habite à Kagbelen. Qu’est-ce qui va se passer ? »

Oumou Lamarana Bah pour Guineematin.com

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