Tueries lors des manifestations en Guinée : « il faut que ça s’arrête », martèle Dr Fodé Oussou Fofana

Dr Fodé Oussou Fofana, vice-président de l'UFDG

Trente-et-un jeunes sont tombés pendant les deux ans de règne du comité national du rassemblement pour le développement (CNRD), qui a évincé Alpha Condé, selon le décompte fait par l’Union des forces démocratiques de Guinée lors de son assemblée générale ce samedi, 16 septembre 2023. Révolté par cette situation, Dr Fodé Oussou Fofana, vice-président du parti, demande que cela s’arrête, rapporte Guineematin.com à travers son reporter dépêché sur place.

La dernière manifestation des forces vives de Guinée le 05 septembre dernier s’est soldée par 4 jeunes dont l’âge va de 16 à 19 ans. Le vice-président de l’UFDG estime que c’est parce que les manifestations sont interdites par les autorités de la transition que des morts sont enregistrés à Conakry. Or, il rappelle que des manifestations ont été organisées par les acteurs politiques et de la société civile en Guinée sans aucune victime. Dr Fofana réitère que le rôle de l’Etat est d’encadrer les manifestations au lieu de les réprimer.

« Ce que je ne comprends pas : quand un policier, un gendarme, un militaire quitte une garnison avec des fusils chargés, c’est pour quel objectif ? Le CNRD a peur de la manifestation pourquoi ? Tu n’es pas un parti politique, tu ne vas pas aux élections. Tu arrives au pouvoir, nous voulons dénoncer ce contre quoi nous ne sommes pas d’accord. Ce qui est notre droit. Si tu ne veux pas de manifestations, mais prend un décret pour dire que dans ce pays il n’y a plus de partis politiques. Tu supprimes les partis politiques, comme ça on ne parle pas de partis politiques, on ne parle pas de manifestations. Si ça c’est possible…Si vous n’êtes pas d’accord, jetez des gaz lacrymogènes. Si vous n’êtes pas d’accord, tirez des balles à caoutchouc. Pourquoi vous quittez vos garnisons avec des fusils ? Et quand on tue, on dit ce n’est pas nous, mais c’est vous qui êtes armés. Si c’est les manifestants qui sont armés, il est de votre responsabilité de les arrêter et de les emmener à la justice, si vous avez la preuve que c’est les manifestants. Mais il faut que ça s’arrête, on ne peut plus l’accepter. La vie humaine est sacrée. Quand tu es père de famille, tu entends qu’un enfant de 17 ans a été tué par balle quelque soit ta position si tu n’as pas mal au cœur, ce que tu cesses d’être humain », a-t-il affirmé.

Visiblement très affecté par ces tueries, l’ancien député de l’UFDG ne souhaite plus voir les forces de défense et de sécurité armées dans les manifestations.

« Nous demandons au CNRD qu’on a plus jamais envie de voir les forces de défense et de sécurité pendant nos manifestations avec des armes. On a plus envie d’enterrer nos enfants. On a plus envie de les voir mourir comme ça. Je suis en train de pleurer au fond de moi-même. Je n’ai pas envie de couler des larmes devant vous, mais je suis triste », a-t-il fait savoir.

Mamadou Yahya Petel Diallo pour Guineematin.com 

Facebook Comments Box