La journée mondiale contre la peine de mort est célébrée le 10 octobre de chaque année à travers le monde. La démarche vise à soutenir l’appel à son abolition de façon universelle. Si dans certains pays la peine de mort a été abolie, la Guinée peine encore à suivre ce chemin.
Dans un entretien accordé à un reporter de Guineematin.com ce mardi, maître Frédéric Foromo Loua, avocat à la Cour, Directeur exécutif de l’ONG les Mêmes Droits pour Tous (MDT), plaide pour que l’interdiction de la peine de mort « soit inscrite de façon irréversible dans la nouvelle Constitution ».
Selon maître Frédéric Foromo Loua, la peine de mort n’a jamais été un moyen de dissuasion des criminels. « C’est une grande journée de consécration d’une des valeurs principales, c’est le droit à la vie. Donc, c’est une journée qui est consacrée à l’abolition de la peine de mort. Elle a été mise à profit pour permettre à chaque pays de faire son bilan sur la question de l’abolition de la peine de mort, qui est un principe établit dans les conventions internationales relatives aux Droits de l’homme, entrevoir des mesures allant dans le sens d’aboutir à l’abolition universelle de la peine de mort. La peine de mort n’a jamais été un moyen dissuasif. On voit aux États-Unis où la peine de mort est appliquée strictement, mais pour autant, la criminalité sanglante n’a pas diminué. Ça n’a jamais été la solution, il faut un système qui puisse permettre de rechercher les auteurs des crimes sanglants de façon systématique, faire en sorte que le criminel ne puisse pas passer entre les mailles des filets. Le criminel, quand il commet un crime, qu’il soit recherché, puis livré à la justice. C’est cette action qui peut être dissuasive et efficace », a-t-il laissé entendre.
C’est dans cette dynamique que Maître Foromo Frédéric Loua, activiste des Droits de l’homme, plaide pour l’abolition de la peine de mort et que cela soit inscrit dans la nouvelle constitution guinéenne. « En Guinée, nous sommes un pays qui a omis la peine de mort. Il n’y a pas un texte exprès qui puisse dire que la peine de mort est abolie en Guinée. Seulement, nous sommes dans un système d’omission et non d’abolition. Il est important que la Guinée fasse le pas. Pour le cas de la criminalité sanglante, la loi n’a pas donné la possibilité aux juges de recourir à la peine de mort. Ça veut dire que dans le code pénal, le juge n’a pas la possibilité de prononcer cette sentence. Nous souhaitons, en tant qu’activistes des droits de l’homme, que la Guinée puisse abolir de façon expresse et textuelle la peine de mort. À l’occasion de cette transition politique au cours de laquelle je pense la constitution sera réécrite, nous plaidons pour que cette interdiction à la peine de mort soit inscrite de façon irréversible dans la constitution. En le faisant, elle ne fera que respecter ses engagements internationaux et démontrer à la face du monde son attachement aux principes de la démocratie, son respect au droit à la vie », a lancé l’avocat.
Ismaël Diallo pour Guineematin.com
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